Créé par l’équipe ASH de la DDEC des PA d’après un doc d’Ainzina La dyspraxie. Les praxies « Les praxies sont des fonctions cognitives élaborées, qui permettent la gestion de tous les gestes volontaires finalisés. » (mettre une cuillère à la bouche, se coiffer, s’habiller, écrire, dessiner, courir, assembler des légos etc…) Une praxie est une coordination motrice volontaire, orientée vers un but, issue d’un apprentissage. Elle est réalisée grâce à 3 étapes : La conceptualisation (recours à l’imagerie mentale) La planification (organisation séquentielle) de la tâche. L’exécution de la tâche. Les praxies permettent à partir de la simple évocation du projet du geste, une réalisation gestuelle automatisée, harmonieuse et efficace. zina Indépendamment de la commande motrice proprement dite, la réalisation de chacun de nos gestes nécessite la coordination de nombreux facteurs : régulation posturale, précision directionnelle, contrôle de l’amplitude et de la force. La gestion coordonnée et automatique de tous ces aspects temporels et spatiaux fait normalement appel à une pré-programmation cérébrale et à une planification globale qui permettent la réalisation précise, harmonieuse et efficace du geste attentionnel. Les dyspraxies : Les dyspraxies sont des anomalies de la planification et de l’organisation des gestes. Alors que les commandes motrices des muscles permettant les mouvements sont en place très précocement dans le développement, les gestes sont eux le fruit d’un long apprentissage. Sous l’effet de la répétition, de l’entraînement, des essais et erreurs successifs, se construisent peu à peu des schémas, inscrits cérébralement, sortes de « cartes » toutes prêtes contenant l’ensemble des instructions pour planifier, pré programmer chacun de nos gestes. En cas de dyspraxie, la réalisation du geste complexe est difficile et fluctuante d’un essai sur l’autre. Le geste ne s’automatise pas, il nécessite toujours un contrôle volontaire extrêmement coûteux sur le plan attentionnel, ce qui génère une fatigue anormale. En conséquence, les gestes sont lents et Créé par l’équipe ASH de la DDEC des PA d’après un doc d’Ainzina maladroits. L’enfant progresse avec le temps, l’entraînement, les réeducations et la mise en place de stratégies. Le docteur Mazeau écrit : « l’enfant dyspraxique est un enfant qui, en dépit d’un enseignement et d’un entraînement habituels, ne peut pas en raison d’une atypie développementale inscrire cérébralement le schéma de certains gestes. » Les signes évocateurs : Un retard marqué dans les acquisitions gestuelles pour un enfant qui n’a par ailleurs aucune difficulté motrice analytique, aucune anomalie orthopédique ou musculaire et qui reste performant sur le plan du raisonnement ainsi que dans le domaine langagier est un signe d’appel à ne pas négliger. Présentation de l’enfant : Il est intelligent, vif, curieux, il a de bonnes capacités de langage et de compréhension, il investit particulièrement le domaine verbal. Il est motivé dans son travail, porte de l’intérêt pour les activités auditives et son « imaginaire » est développé. Toutefois, « il ne regarde pas bien », semble rêveur, parfois tendu, s’oriente mal dans ses lieux de vie et recherche la proximité des adultes. Il est assez maladroit avec des gestes souvent mal adaptés. Il se tortille (posture instable) Motricité « globale » Station assise, quatre pattes, marche, course, équilibre peuvent être acquis tardivement. Perturbation dans la coordination dynamique et l’équilibre (marche, jeu de ballon, course, vélo grimper….) Motricité fine et gestualité Retard et difficultés d’acquisition Perturbation de la prise manuelle (préhension pouce-index) Perturbation de l’organisation du geste. Vie quotidienne Il a du mal à s’habiller, à couper sa viande, à éplucher les fruits. La prise du crayon est difficile (écriture, dessin) Il perd ses affaires, oublie son cartable et ses outils, c’est le bazar dans son casier. Il a du mal à repérer et à gérer les objets dans l’espace. Créé par l’équipe ASH de la DDEC des PA d’après un doc d’Ainzina Activités ludiques Il préfère les histoires, les comptines, les activités orales et auditives. Sollicite son « imaginaire » Evite les jeux de construction, les puzzles, les Légos. Vie relationnelle A un âge où les échanges entre les enfants sont essentiellement moteurs, il surinvestit son « mode intérieur ». Aime participer aux conversations des adultes. Ne trouve pas toujours sa place dans les jeux de groupe sur la cour. S’adapte difficilement à tous les lieux nouveaux. A besoin de temps pour les changements. La certitude diagnostique ne sera établie qu’après prescription d’un test psychométrique (pratiqué par une psychologue). En effet en cas de dyspraxie, le diagnostic sera attesté par l’existence d’une dissociation significative aux tests étalonnés (WPPSI ou WISC) entre les items « performance » (cubes, épreuves graphiques, puzzles) et les items « verbaux ». La dyspraxie visuo-spatiale Ce trouble cognitif associe : Un trouble praxique de l’organisation du geste. Un trouble neuro-visuel du regard. Un trouble de la construction de certains composants de la spatialisation. Cette forme de dyspraxie est particulièrement fréquente chez l’ancien prématuré. Les yeux de l’enfant errent sans balayage ordonné et systématique. Certains éléments sont vus d’autres non. Les yeux se déplacent de façon plus ou moins anarchique et les stimuli sont perçus au hasard des mouvements aléatoires des globes oculaires. On comprend alors quelles seront les difficultés de l’enfant pour construire l’espace à 2 dimensions (page, feuille, tableau, écran) espace où les mouvements oculomoteurs sont irremplaçables pour situer les éléments les uns par rapport aux autres. Ces troubles vont se traduire par une difficulté importante à s’organiser dans l’espace-feuille : mise en page défectueuse, cahiers sales et brouillons, mais aussi échec dans les activités chargées en facteur spatial, telles que les tableaux Créé par l’équipe ASH de la DDEC des PA d’après un doc d’Ainzina à double entrées, la géométrie, le dessin, certaines activités manuelles, la géographie, etc. Les implications de ce trouble dans les activités de dénombrement sont évidentes puisque certains éléments seront vus et comptés plusieurs fois alors que d’autres seront oubliés et ce au gré des saccades oculaires aléatoires explorant la collection à dénombrer. Ces mêmes troubles de l’organisation du regard vont gêner l’élève dans les activités de lecture. Il a du mal à suivre les lignes d’un paragraphe, il se perd dans le texte, ne sait plus où il en est et ne peut mener à bien une recherche précise. Comment aider ces enfants intelligents, motivés par les acquisitions intellectuelles et qui souffrent souvent de leurs échecs ? Le diagnostic précoce est un élément capital. Une rééducation adaptée : ergothérapie ou psychomotricité, orthoptiste rééducation du regard. L’utilisation d’un ordinateur. Des adaptations pédagogiques. L’enfant dyspraxique à l’école : En annexe, à la fin de ce document, vous trouverez un tableau répertoriant des difficultés qu’un élève dyspraxique peut rencontrer à l’école. (COEM Aintzina) Aides pédagogiques : Principes d’aides transversaux : Aider l’enfant à prendre conscience de ses particularités. Veiller à valoriser ses points forts. L’aider à élaborer des stratégies de compensation. Evoquer ses difficultés avec les autres élèves de la classe. Etre vigilant à la fatigabilité de ces élèves toujours en contrôle. Prendre en compte leur lenteur. Veiller à une répartition raisonnée des actions scolarité, rééducation) Renforcer le partenariat et organiser des équipes éducatives. A l’école : Penser à la place de l’élève dans la classe. Proposer un espace plus important autour de lui. Aider au repérage des lieux dans la classe, dans l’école. Créé par l’équipe ASH de la DDEC des PA d’après un doc d’Ainzina Adapter les supports de travail. Prendre en compte l’aspect pratique des outils. Soigner la présentation des supports. Aérer la mise en page. Bien séparer les exercices. Accentuer les espaces entre les mots. Utiliser les couleurs. Aides au graphisme : Choisir des outils adaptés et facilitateurs (tapis antidérapant, crayon ergonomique) Soutenir le geste par la verbalisation (parler le chemin de la lettre) Favoriser la prise de repère sur la feuille et veiller à un codage facilitateur adapté à l’enfant (couleur au changement de ligne) Choisir un mode d’écriture manuelle ou au clavier avec le choix d’une police constante et interligne adaptée. Réduire la quantité d’écrit, exercices à trous. Privilégier la prise d’information orale, les photocopies plutôt que la prise de notes pendant les cours. Aides en lecture : Surligner, séparer les syllabes par couleur. Faciliter l’intégration des graphies de lettres par un vécu verbalisé et individualisé. Privilégier les espaces entre les mots, entre les lignes. Permettre l’utilisation d’aides pour le suivi de lignes (doigt, règle, cache-ligne) Aides en mathématiques : Favoriser l’apprentissage de la comptine numérique. Favoriser le calcul réfléchi. Utiliser des objets qui se manipulent facilement pour les activités de dénombrement. Accepter qu’il fasse ses calculs à haute voix. Lui fournir des squelettes d’opération, une calculatrice. Matérialiser par des couleurs les colonnes pour la pose des opérations. Utiliser des outils de traçage adapté (faciles à saisir, antidérapants) En géométrie s’appuyer sur la verbalisation. Dyspraxie visuo-spatiale : panorama des situations d'expression des difficultés Nature des difficultés Spatialisation : Vécu, perception et représentation Mouvements oculaires Difficultés de fixation, de balayage, saccades mal calibrées Domaines de compétences scolaires Vivre ensemble, agir et s’exprimer avec son corps Activités manuelles et artistiques Dessin, graphisme, écriture Attention Acquisition des automatismes. Langage écrit : lecture, production d'écrits. Fondions exécutives: planification, adaptation de la stratégie de réalisation. Répercussions possibles en situation d'apprentissage Il est perdu, s'oriente mal dans les différents espaces. Dans la cour de récréation, il a du mal à partager les jeux des autres. Il doit se limiter dans le choix de ses activités et de ses relations. Il recherche la proximité des adultes. Exprimer corporellement des images, des comptines lui pose problème, ainsi que les activités sportives. Il s'y prend mal dans les manipulations d'objets et la coordination bi-manuelle est perturbée: assembler les legos, puzzles, découper, suivre un trait et tenir les ciseaux, coller, plier, déchiqueter, reboucher un stylo, peindre, remplir des espaces ... Le dessin est rarement un plaisir: peu de production spontanée. Le repérage dans l'espace feuille est difficile, les traits sont mal reliés, mal orientés. La représentation des formes, des lettres est laborieuse et décevante, ce qui peut entraîner un blocage. Ecriture: L'apprentissage est difficile, la réalisation est fluctuante, maladroite et laborieuse. La qualité du travail est décevante au regard de l'effort fourni. Défaut d'automatisation. Lecture: difficulté de suivre les lignes, de passer à la ligne suivante, sauts de mots et de syllabes, dans la segmentation syllabique et maîtrise des graphies complexes. Le repérage du mot ou de la lettre est difficile, transformation de mot et compensation en s'appuyant sur le sens, prise d'information défaillante. La copie n'est pas une activité plus facile que la dictée: oubli ou rajout de lettres, de mot, saut de ligne ... Difficulté d'acquisition du lexique orthographique. Toute l'expression écrite est pénalisée. Retard d'acquisition des notions spatiales de base. La représentation spatiale est difficile : labyrinthes, tableaux à double entrée, schémas ... Mathématiques Calcul: confusion dans le dénombrement, difficultés d'alignement des chiffres (opérations posées), difficulté de perception de la position du chiffre (Ex: 102 et 201). Géométrie : la manipulation des outils de traçage en rapport avec les difficultés de repérage, d'orientation et d'organisation est difficile. Organisation et réalisation du geste Sciences, histoire, géographie Difficultés dans le repérage de plans, de tableaux, de cartes, de frises historiques, graphiques,… Répercussions transversales communes: gestion du matériel, lenteur, fatigabilité, dépendance, pénalisation en situation de double tâche et face à certaines consignes; sentiment d'échec et réactions d'impulsivité, d'inhibition, ...