FACILITER LA SCOLARITE DE
L’ENFANT DYSPRAXIQUE
Centre référent des troubles du langage l’Archet II NICE
DEFINITION
L’enfant dyspraxique est anormalement « maladroit » et ne peut organiser
les gestes que pourtant il conçoit bien et dont toutes les réalisations
motrices ou graphiques sont médiocres, informes, brouillonnes. C’est un
enfant vif, curieux, intelligent.
Il a une excellente mémoire, apprend avec plaisir (quand ce trouble ne
s’accompagne pas de déficit intellectuel ou autre trouble associé).
C’est un trouble spécifique car il survient en l’absence de pathologie
neurologique, de déficience mentale, de troubles sensoriels, de carence
sociale ou psychoaffective.
Il n’aime pas jouer aux legos, clippos, puzzles ou divers jeux de construction où il
se révèle totalement incompétent.
Il doit être aidé pour s’habiller bien au delà de l’âge normal, et de même lors des
repas , car il ne sait pas couper sa viande et mange particulièrement salement.
Tout ce qu’il touche tombe, se casse, se chiffonne, se tâche, se déchire…
Le retard graphique (dysgraphie) est constant, important, durable constituant une
gêne scolaire importante en dépit de progrès notables avec le temps.
C’est avec retard qu’il apprend à écrire son prénom.
Il préfère longtemps les majuscules d’imprimerie, a des difficultés à accéder à
l’écriture cursive.
Le graphisme est lent, malhabile, grossier.
Il rature, ses cahiers sont sales.
Il ne sait pas utiliser une règle, une paire de ciseaux, ni une gomme et encore
moins une équerre ou un compas.
La dissociation entre le niveau verbal fort et le niveau de performance faible peut
engendrer une souffrance psychologique.
Les dyspraxies sont des anomalies de la planification et de
l’automatisation des gestes volontaires.
L’enfant progresse avec le temps (l’entraînement, les rééducations), mais il
ne normalise jamais sa performance. Le geste ne s’automatise jamais
nécessitant toujours un contrôle coûteux sur le plan attentionnel, générant
une fatigue anormale, souvent méconnue. De plus, la plupart des dyspraxies
s’accompagnent de troubles de la structuration de certaines notions
spatiales.
L’enfant a des difficultés à se repérer sur une page, à s’orienter dans les tableaux, les
cartes de géographie, à situer les uns par rapport aux autres l’emplacement des éléments
d’un schéma, d’un puzzle, d’une figure géométrique.
Il existe d’ailleurs souvent une dyscalculie associée.
AIDER LA SCOLARITE DE L’ENFANT DYSPRAXIQUE
Le retard graphique est toujours au premier plan des difficultés de l’enfant.
Ne pas focaliser sur ces activités
Valoriser ses connaissances, son langage, son raisonnement, sa logique.
EN MATERNELLE :
Ne pas assimiler niveau graphique et maturité intellectuelle
Ne pas dévaloriser le langage de l’enfant au prétexte que ses productions ne sont pas
à la hauteur de son discours : c’est la substance même de son handicap.
Ne pas insister sur les jeux de cubes, legos, puzzles, mosaïques, mécanos (travail de la
rééducation)
L’aider lors des activités de découpage, collage, pliage en insistant sur la pertinence de
son projet
L’encourager à verbaliser explicitement
Pour les dessins : valoriser son projet, ses commentaires plutôt que la réalisation elle
même
Le maintien en maternelle n’améliorera pas son handicap (surtout si les capacités
verbales et raisonnementales permettent de suivre en CP )
L’apprentissage du clavier comme outil de suppléance peut être mis en place dès la
Grande Section
En mathématiques, éviter le recours à un matériel concret ( cubes, jetons, bûchettes…)
que l’enfant manipule mal ;insister sur l’apprentissage par cœur de résultats et avoir
recours à la suite orale des nombres.
Entraîner son attention auditive et sa mémoire (verbale et visuelle)
EN PRIMAIRE :
Gérer l’écriture clavier
Limiter l’écriture manuelle (ex à trous, mots isolés, écriture des chiffres …)
Tolérer un graphisme malhabile
Ne pas encourager les aspects présentation ni la qualité de l’écriture manuelle aux
dépends de la rapidité d’exécution ou de la lisibilité
Eviter les exercices de copie (photocopies, désigner un secrétaire …)
Favoriser l’oral pour l’apprentissage de l’orthographe d’usage (répétition, épellation,
étymologie …)
S’appuyer sur la file numérique pour travailler les notions d’ajout et de retrait de
petites collections
La pose et la résolution des opérations sont difficiles (alignement, écriture des
nombres)
Utiliser les résultats mémorisés d’opérations fréquentes (par cœur compléments à 10,
tables +, tables x, stratégies de calcul mental...)
Permettre l’utilisation précoce d’une calculette , d’aides mémoire sur le bureau ( tables x,
+,conjugaisons ….)
Adapter les outils scolaires et l’installation de l’enfant (guide doigt, compas, ciseaux …)
Grâce à l’aide des rééducateurs ( orthophoniste, ergothérapeute)
Eviter le recours au figuratif, au matériel à manipuler ou à dénombrer
Favoriser le recours au verbal, au raisonnement, au formel
Aider l’enfant à gérer son matériel afin de pallier au défaut d’autonomie scolaire induit
par la dyspraxie
Tenir compte des difficultés d’attention (le placer au 1er rang, au centre du tableau, le
rappeler, éviter les éléments distracteurs sur le bureau…)
Autoriser des pauses.
Les enfants dyspraxiques vont apprendre normalement à lire au CP. Cependant,
certains souffrent d’un type particulier de dyspraxie dite visuo-spatiale
(difficultés à repérer visuellement les différentes orientations : les obliques
confondues avec les verticales et les horizontales ; ces enfants ne peuvent
suivre des lignes qui présentent des intersections, échouent aux épreuves de
barrage). Ils organisent mal leur regard et peuvent présenter des difficultés
lors de l’accès à la lecture courante ; l’enfant stagne à un stade de déchiffrage
et sa fatigabilité à la lecture est anormale, l’orthographe d’usage ne se met pas
en place.
Consulter un ophtalmologiste
Prévoir un bilan orthoptique
Aérer les textes à lire, la présentation des exercices
Augmenter la taille des interlignes
AU COLLEGE :
Limiter la prise de notes
Dispenser l’enfant de la réalisation de cartes, de schémas, de dessins
Accepter difficultés et échecs en géométrie, en travaux manuels.
Etre exigeant à l’oral sur la qualité des apprentissages (leçons sues, applications …),
l’expression écrite (contenu, orthographe, syntaxe), les langues, la culture générale.
Aider l’enfant à la gestion du cahier de textes, des classeurs, des manuels
S’appuyer sur des descriptions verbales très complètes et très précises (des situations-
problème, des règles de calcul algébrique ..)
Autoriser l’utilisation de la calculette, d’aides mémoire sur le bureau ( tables x,
+,conjugaisons ….)
Etablir avec lui une méthode d’organisation
Favoriser l’utilisation d’un ordinateur portable
CES ENFANTS NE SONT NI PARESSEUX NI IMMATURES. ILS NE RECHERCHENT PAS
CETTE SITUATION DE DEPENDANCE QU’ILS SUBISSENT. IL FAUT LES AIDER ET LES
ENCOURAGER
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