LA LANGUE ARABE L'ARABE CLASSIQUE LA GEOGRAPHIE : L'arabe est la langue que partagent 250 millions de locuteurs d'Afrique du Nord et de la péninsule Arabique. C'est depuis 1974 la sixième langue des Nations Unies. LA PHONETIQUE : L'arabe a la particularité d'être extrêmement riche en consonnes et pauvre en voyelles. Ces voyelles, les mêmes qu'en français mais sans le "u", sont très assourdies au point que l'oreille française peine à les distinguer. C'est ainsi qu'on dit Mahomet à partir du mot arabe mohammed ce qui montre combien [a] et [o] sont proches. De même la proximité du [e] et du [a] que l'on retrouve dans hassan / hacen ou selim / salim ; du [o] et du [u] pour Mostafa / Mustafa. En revanche, les consonnes sont d'une telle richesse que le français a bien du mal à transcrire en alphabet latin, d'où encore la multiplicité par exemple des orthographes de certains prénoms. Ainsi : deux [k], le deuxième étant prononcé plus en arrière, au niveau de larynx et transcrit plutôt "q", le premier s'étant approprié le "k" ; trois sons transcrits par "h" mais très différents (le premier correspondant au "h aspiré" français, le second est expiré - celui de Mohammed - , le troisième est raclé - comme la jota espagnole ; deux th anglais différents ; deux "r", un roulé, un grasseyé ; le dad, variante emphatique du "d" etc ... LA GRAMMAIRE : La grammaire de l'arabe est assez logique et a beaucoup de points communs avec la nôtre ; l'existence de deux genres, l'accord de l'adjectif avec le nom, l'existence de prépositions, la conjugaison des verbes, etc ... Les différences sont cependant nombreuses : genre et nombre : o il existe 2 genres très distinctifs mais l'arabe utilise le même article ( el) pour les deux, au singulier comme au pluriel ; o il existe 3 nombres, singulier (1), duel (2) et pluriel (+ de 2) ; les noms : o les pluriels des noms se forment de façon souvent très irrégulières, en changeant les voyelles à l'intérieur du mot ( ksar / ksour , bir / biar ) ; o il existe également des diminutifs formés également par une manipulation de voyelles ( qantara (pont) / qenitra (petit pont) ; o l'adjectif se place toujours derrière le nom ; déclinaisons : o 3 cas : le nominatif, le direct et l'indirect ; le verbe, les conjugaisons ; o le verbe est généralement situé avant son sujet, au début de la phrase ; o en plus du présent, du passé et du futur, l'arabe distingue l'accompli et l'inaccompli. o la conjugaison du présent fait varier le début du verbe - actubu, taktubu, yaktubu ( j'écris, tu écris, il écrit); o la conjugaison du passé fait varier la fin du verbe -katabtu, katabta, katabti (j'ai écrit, tu as ...) o il existe un "tu" masculin et un "tu" féminin ; o en ajoutant un préfixe, les verbes (voir par exemple) se dérivent pour donner le passif (être vu), le factitif (faire voir), le réfléchi (se voir), la réciprocité (s'entre-voir) , etc ... (10 formes en général) ; o l'arabe utilise des négations différentes selon le temps du verbe L'ECRITURE : C'est une écriture alphabétique qui comporte 28 lettres, dont seulement 3 voyelles longues, [a], [i] et [u]. les voyelles courtes ne s'écrivent pas ; ( pour les débutants, on figure néanmoins celles-ci par des petits signes supplémentaires, sortes d'accents, traits ou boucles). Ainsi, l'écriture arabe ressemble donc à une sténographie : il faut en quelque sorte deviner la prononciation du mot à partir de ses consonnes. Mohammed s'écrira m h md. l'arabe a une écriture cursive mais comportant des ruptures après certaines lettres. La forme des lettres varie légèrement selon qu'elles sont placées en tête, au milieu ou à la fin du mot. un certain nombre de lettres ont des formes identiques. On les distingue alors par des points dits "diacritiques" placés sur ou sous la lettre. Ces points sont donc d'une importance considérable. QUELQUES MOTS-CLES oui : non : je ne sais pas : impossible : hier : aujourd'hui : demain : matin : après-midi : soir : : na'am la la arif, la adri la momken ems el youm boukra sabah asr masa * les voyelles longues sont notées en gras L'ARABE DIALECTAL bonjour au revoir merci nom prénom âge adresse école père mère : : : : : : : : : : salam aleïkoum ma'a salama shoukran esm laqab oumr ounouan madrasa ab oumm Les différences que présentent les dialectes par rapport à l'arabe classique portent sur les conjugaisons verbales, l'utilisation de la négation ma au lieu de la, l'absence de désinences nominales, et plus généralement, sur une limitation du rôle des voyelles ainsi que la modification de la prononciation de certaines lettres. Par exemble "je ne sais pas" se dira ma narf en dialectal et la arifou en bon arabe classique. La lettre prononcée [j] au Maroc devient [dj] en Algérie ou [g] en Egypte (qui n'existe pas en arabe classique). En outre, les différents dialectes ont leurs particularités de vocabulaire, ce qui constitue l'une des causes de l'incroyable richesse du vocabulaire arabe dans son ensemble. source : "les langages de l'humanité ", Michel MALHERBE, coll. Bouquins, LAFFONT, Paris, 1995