Introduction à la musique arabe
par Christian Poché
La musique arabe nous est parvenu selon deux courants, l'écrit et l'oral. Chacun
possède sa propre démarche qui n'est pas forcément celle de l'autre. L'écrit ne
signifie pas pour autant que le monde arabe a possédé une notation, à l'instar de la
musique occidentale, mais que de nombreux auteurs ont réfléchi au moyen de l'écrit,
sur sa nature et ont tâché de situer l'activité musicale dans le cadre de la civilisation
islamique. La question est de savoir si l'on peu jumeler cette connaissance que l'on a
par l'écrit à celle que véhicule l'état présent de la musique dans le monde arabe,
c'est à dire la transmission orale. Souvent ces démarches sont inconciliables, mais le
but de la recherche est bien de mettre en évidence des passerelles afin de montrer
qu'il existe une continuité entre un passé de la musique arabe et son état présent. Le
domaine de l'écrit a, pour sa part, privilégié trois axes : celui d'une musique entrevue
sous un plan des mathématiques et qui s'intègre dans le cadre d'un quadrivium, celui
d'une musique appréhendée sur le plan d'une jurisprudence religieuse et qui pose le
problème de l'islam et de la musique et celui des descriptions littéraires qui très vite
porteront l'accent sur le comportement de l'auditeur vis à vis de la musique. Quant
aux problématiques nombreuses que soulèvent l'oralité, elles peuvent se résumer à
la question suivante : musique arabe ou musique nationale. Qu' écoute-t-on au juste
une musique ou des musiques arabes ?
Christian Poché
Décembre 2001