PARTICULARITES LINGUISTIQUES DE L’ARABE
L’arabe parlé est divisé en autant de dialectes que de pays, dialectes qui
diffèrent par la prononciation et une partie du vocabulaire. Seuls les enfants bien
scolarisés sont capables de lire un texte en langue littéraire moderne, qui est la
langue de la presse et des livres, commune à tous les pays, celle qui est
enseignée à l’école.
L’arabe fait partie, comme l’hébreu, des langues sémitiques, dont la structure
est très proche de celle des langues indo-européennes. Les arabophones ne
devraient donc pas être aussi « dépaysés » en France que les Turcs ou les
Asiatiques. La principale difficulté touche à la phonétique, et donc à
l’orthographe.
PHONETIQUE.
L’arabe, riche en consonnes, ne possède cependant pas :
P remplacé par B (bâris = Paris),
V remplacé par F ou B (saboun = savon ; bidiou = vidéo),
G dialectal est parfois confondu avec K ou Q.
Les voyelles sont au nombre de trois :
A ;
I prononcé aussi é s’il n’est pas accentué ou dialectalement ;
OU prononcé aussi O.
L’arabophone a beaucoup de mal à distinguer d’une part les sons O/OU/U et
d’autre part les sons I /é/ /EU. Et plus encore à les transcrire en français,
d’autant que O peut s’écrire au, eau, haut, os… et que E s’écrit ei, et, est,
ai…Ainsi JE et J’AI se confondent.
Plus difficile encore la distinction et la prononciation des voyelles nasales,
inexistantes en arabe : UN,IN,AN,ON
Ces difficultés phonétiques font, par exemple, qu’un Arabe entend, prononce et
écrit normalement bitroul pour pétrole. Il a du mal à distinguer « ils vont » et
« ils font », « ils ont » et « ils sont », « pain, bain, banc », « (cheveux) blonds /
blancs ».
GRAMMAIRE
La syntaxe est proche de celle du français. L’ordre des mots est sensiblement le
même. Mais on met souvent le verbe en tête de phrase. Il y a des articles, des
pronoms, des relatifs, des conjonctions. On distingue le masculin et le féminin,
le singulier et le pluriel . Les accords se font le plus souvent comme en français.
Sauf dans les cas suivants :
- Après un nom d’objet au pluriel, pronoms et adjectifs sont au féminin
singulier.
- Quand le verbe est en tête, il ne s’accorde pas ; il reste au masculin
singulier quel que soit le sujet.
- A partir de 11, les nombres sont suivis d’un nom au singulier.
LE VERBE.
Il n’a pas d’infinitif.
Il n’a guère que deux temps : présent et passé.
On distingue masculin et féminin, non seulement à la 3° personne (il/elle), mais
aussi à la 2° du singulier.
Il existe des phrases nominales sans verbe conjugué.
On peut utiliser un participe et dire, au lieu de « Où va-t-il ? », « Vers où lui
allant ? » (ila ayna huwa ra’ih).
Le verbe ETRE est inusité au présent : « Je suis malade » se dit « Moi malade »
(Ana maridh).
Comme dans beaucoup de langues, il n’existe pas de verbe AVOIR. « Je n’ai
pas d’argent » se dit « Pas chez-moi argent » (Ma ‘andi flous).
Fiche réalisée par Michel Praneuf
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