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économiques et culturels des sociétés occidentales, à travers des
processus formels et institutionnalisés.
Les auteurs citent quatre caractéristiques à ce changement de paradigme (John
Field, 2000, p.35 et suivantes) qui marque la fin du XX siècle (UNESCO, 1996,
OCDE, 1996, Groupe des Huit-1999, Commission Européenne-1995) :
La transformation de la signification du travail : « Face aux périodes de
transition (de statuts, d’activités, de gestion des risques liés à la
flexibilité, (Heinz, 2000)) l’Apprentissage Tout au Long de la Vie
s’offre ici précisément comme un instrument de gouvernance innovante
des politiques du cours de la vie » ;
Les bouleversements intervenus dans la fonction du savoir, au service
d’une économie virtuelle, qui exige des procédures flexibles de feed-
back, des contrôles complexes d’auto-gouvernance, un management
permanent de la qualité (Rhamstorf, 1999) ;
L’expérience des disfonctionnements croissants des institutions de
formation : « L’apprentissage tout au long de la vie demande un
changement de paradigme : la question centrale de la pédagogie n’est
plus de savoir comment une matière donnée peut-être enseignée, de la
façon la plus efficace possible, mais quels environnements
d’apprentissage sont les mieux à même de stimuler les processus
d’apprentissage par les apprenants eux-mêmes, autrement dit comment
l’apprendre peut-être lui-même appris » (Simons, 1992, Smith, 1992).
Ce qui demande aux institutions éducatives de se mettre elle-même en
apprentissage, un haut degré de réflexivité, d’ouverture (relation avec
l’environnement, nouveaux lieux ou environnements d’apprentissages,
accroissement de l’autonomie des établissements, ce qui réclame un
« nouvel ordre éducatif » (John Field, 2000) ;
Les défis adressés aux acteurs sociaux comme individualisation et
modernisation réflexive, « l’inflation de l’offre informative et
consumériste a spectaculairement accru les possibilités de choix des
acteurs sociaux (Giddens, 1990) ; le développement des trajectoires de
vie est en conséquence beaucoup moins prévisible que dans les époques
antérieures. Bien plus : l’injonction à prendre des décisions toujours
nouvelles, à changer continuellement d’orientation est intériorisée de
façon de plus en plus nette par les individus eux-mêmes. Cette
« modernité réflexive » (Beck et al, 1996) requiert des compétences
nouvelles, « flexibles », qui ne peuvent être construites et développées
que dans un processus d’apprentissage conduit tout au long de la vie
(Field, 2000). Ce qui nécessite une transformation profonde du système
de formation.