Histoire du Japon médiéval Jeudi 27/02/03
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© Pascaline
Takezaki trouve qu’il y a déjà beaucoup de monde et pour se distinguer décide
de partir se trouver un meilleur coin plus en valeur (ce qui donne une idée de
l’organisation de l’armée japonaise, où chacun fait ce qu’il veut). Il se rend à
Akosaka (?) et se joint à l’attaque lancée par le commandant du secteur. Il
attaque les Mongols pendant qu’ils battent en retraire (!). Il se lance avec ses
cinq hommes. L’un est tué, trois et lui-même sont blessés, leurs chevaux sont
tués. Ils sont sauvés par l’intervention d’une centaine de cavaliers. Il n’y a pas
vraiment de stratégie pour les Japonais, mais plutôt une suite de combats
individuels. Après la guerre, le shôguna se plaindra que certains guerriers
présents aient refusé de combattre.
Les différences entre les Japonais et les Mongols dans les tactiques et
l’armement sont nombreuses. Les armes japonaises portent trois fois moins loin
que celles des Mongols qui en plus utilisent des flèches empoisonnées et ont
apporté une invention chinoise, la poudre, qui n’est pas d’une efficacité
redoutable mais effraie les chevaux.
Les Japonais abandonnent Hakata à l’ennemi, mais les Mongols décident de
rentrer : l’un des généraux est blessé et ils connaissent d’importants problèmes
de ravitaillement. La flotte appareille pour rentrer mais essuie une terrible
tempête. Le retour est pénible, ils mettent deux fois plus de temps qu’à l’aller et
perdent environ 13 500 hommes. Pour les Japonais, même si l’armée n’y est pas
pour grand-chose, la tempête est un signe de la colère des Dieux : ils parlent de
« vents divins », Shinpû/Kamikaze.
En Occident, assez tôt, on a écho de cette expédition par le vénitien Marco
Polo, marchand venu jusqu’en Chine commercer avec la route de la soie, avec
ses oncles. Il écrit en français un livre dans lequel il décrit l’empire mongol. Il
appelle le Japon Cipango/Sypangu. Il décrit un pays merveilleux, aux habitants
couverts d’or, etc. Sa description va faire rêver beaucoup d’Occidentaux qui vont
chercher cette île fabuleuse vers l’Est. Christophe Colomb va penser avoir peut-
être trouvé Cipango en arrivant en Amérique, et y cherchera de l’or.
2ème Invasion
Ce premier échec va pousser Kubilai Khan à modérer ses ardeurs et lancer une
nouvelle ambassade diplomatique à Honshû. Cette fois-ci la réaction du shôguna
est brutale : il fait exécuter toute l’ambassade à Kamakura. Kubilai Khan attend
un peu pour en tirer vengeance. Il décide de liquider les Song du Sud. En 1276,
la capitale tombe. En 1279, c’est la fin des Song. Les Mongols disposent d’une
nouvelle force armée (les contingents des Song du Sud étant tombés à leurs
mains).
En 1279, il ordonne à la population de l’embouchure du fleuve de construire
600 navires et envoie en même temps un ultimatum au Japon en lui promettant
le même sort qu’au domaine des Song. Les envoyés sont à nouveau exécutés.
Kubilai Khan fonde un ministère pour la conquête du Japon et ordonne à Kôryô
de construire 200 navires supplémentaires. Ils vont faire partir la flotte de Corée,
mais aussi de Chine. Kubilai Khan dispose d’une armée puissante : un corps
expéditionnaire de 900 vaisseaux et 40 000 hommes coréens et mongols depuis
la Corée et de 1000 00 soldats et 3 500 navires depuis la Chine.
Le Japon construit le long de la plage de Hakata (car Kyûshû est une île
montagneuse, peu de possibilités de débarquement à part Hakata) un mur sur