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À partir du 1er mai, un deuxième type d'immunothérapie fera l’objet d’un remboursement accéléré. Il
s’agit notamment de l'immunothérapie pembrolizumab à laquelle il peut être recourue pour les patients
suivant un traitement de première ligne pour un cancer du poumon et qui ont plus de 50 % de
récepteurs PD1 sur leurs cellules tumorales (*voir ci-dessous). C'est la première fois que
l'immunothérapie pour le traitement de première ligne d'un cancer du poumon est rendue accessible.
Le pembrolizumab est administré toutes les trois semaines par perfusion.
Maggie De Block : "L'immunothérapie évolue avec une rapidité fulgurante. Ces prochains mois, je
m'attends à ce que davantage de traitements similaires soient remboursés plus rapidement et qu'on
puisse aussi traiter, par exemple, les cancers de la vessie et du cou."
Dans le courant de 2017, 5.000 patients pourraient avoir accès à l'immunothérapie, dont le plus grand
groupe est celui des 2.000 patients en traitement de première et deuxième lignes à la suite d'un cancer
du poumon.
En 2018, le nombre de patients traités par immunothérapie augmentera à 9.000. Ce nombre s'élèvera
entre 10 à 11.000 patients en 2019.
Meilleure qualité de vie
L’immunothérapie consiste dans un premier temps à produire des cellules en laboratoire, appelées des
« anticorps monoclonaux humains ». Ces anticorps se lient aux cellules cancéreuses à l'aide de
*récepteurs PD1 dans le corps du patient et permettent ainsi au système immunitaire de détecter ces
cellules cancéreuses qui initialement étaient invisibles. Ensuite, le système immunitaire se met en route
et attaque les anticorps et, par conséquent, aussi les cellules cancéreuses.
L'immunothérapie est administrée par perfusion.
Le financement de ce remboursement accéléré (125 millions d'euros par an) est réalisable grâce aux
mesures prises dans le cadre du Pacte d’avenir ainsi qu’aux accords relatifs aux prix conclus avec les
entreprises concernées.
Trajet accéléré
Depuis le 1er janvier 2017, le remboursement de l’immunothérapie suit un autre trajet que celui du
trajet de remboursement classique.
Un médicament doit parcourir plusieurs procédures avant d’être mis à la disposition du patient. Après
que l’entreprise a effectué elle-même les tests nécessaires, elle introduit une demande
d’enregistrement. Pour la majorité des médicaments, cette demande se fait au niveau européen. Lors
de l’enregistrement, il est procédé à une analyse du produit même ainsi que des éventuels effets
secondaires du médicament en question.
Si l’entreprise souhaite qu’un médicament soit remboursé pour une maladie bien précise, comme par
exemple le cancer de la peau, elle doit entamer une procédure auprès de la Commission de
remboursement des médicaments (CRM) qui, outre le produit (l’efficacité, etc.) observe également le
coût et les différentes alternatives.
Cette procédure auprès de la CRM peut durer jusqu’à douze mois.
S’il s’avère que le médicament est également efficace contre un autre type de cancer, comme le cancer
du poumon, et que l’entreprise souhaite que ce médicament soit également remboursable pour cet
autre type de cancer, elle doit à nouveau lancer une procédure à la CRM.
Dans le cas des immunothérapies, un autre trajet sera suivi, faisant que le remboursement se fera
immédiatement après l’enregistrement auprès de l’Agence européenne des médicaments.