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Tendance de l’évolution à long terme de l’économie suisse (PIB réel par tête).
Exemple: entre 2005 et 2015, la croissance annuelle moyenne est de 0,8%.
Très vraisemblablement, la Suisse
se trouve déjà maintenant en ré-
cession. On utilise ce terme en cas
de croissance négative durant deux
trimestres consécutifs. De janvier à
mars, le PIB (produit intérieur brut)
a chuté de 0,2%. Et, durant le tri-
mestre suivant, un second recul est
probable (les chires seront publiés
le 27 août).
Cependant, ces chires trimes-
triels n’en disent que très peu au
sujet de la santé véritable de notre
économie. Trop d’éléments à court
terme en donnent une image faus-
sée. Tel un feu de paille, maints fac-
teurs – en principe dommageables –
poussent transitoirement le PIB vers
le haut: un état articiellement
boursoué (comme la Grèce à
l’époque), une bulle immobilière
(comme en Espagne), la dévaluation
d’une monnaie (comme actuelle-
ment dans la zone euro). N’oublions
pas qu’en2006 encore l’économie
grecque brillait au rmament avec
une croissance de 6%.
L’évolution de la croissance à long
terme d’un pays constitue un facteur
bien plus pertinent pour l’analyse.
Dans le graphique ci-contre, on voit
l’évolution du PIB de la Suisse calcu-
lée comme une moyenne mobile sur
dix ans. Avec cette représentation
lissée nous parvenons à occulter les
écarts conjoncturels temporaires,
comme ceux qui résultent présente-
ment du franc suisse surévalué. Par
ailleurs, le graphique met en évi-
dence l’évolution du PIB par habi-
tant. Tant il est vrai qu’avec une forte
augmentation de la population –
celle issue par exemple d’importants
mouvements migratoires – la pros-
périté est répartie sur un nombre ac-
cru de personnes.
Le graphique nous montre que les
temps bénis du boom consécutif aux
années d’après-guerre sont révolus.
Pourtant, ce frein à la croissance
n’est pas encore dramatique dans
notre pays. Au Japon ou dans la zone
euro, on doit déjà parler de décennie
perdue. Or, quasiment aucun autre
pays industriel n’a aussi bien résis-
té à la crise que la Suisse.
Inversement, pour bon nombre de
pays de la zone euro, le retour à des
taux de croissance supérieurs a une
signication existentielle. C’est une
condition pour qu’ils prennent en
main leurs problèmes aigus, notam-
ment les dettes d’Etat débordantes,
l’explosion du chômage et la stabilité
vacillante de l’édice social – do-
maines dans lesquels la Suisse s’en
sort bien. Raison pour laquelle, elle
peut aussi nettement mieux suppor-
ter un creux conjoncturel. MM
Actuellement sur blog.banquemigros.ch:
notre comparaison internationale montre com-
ment la Suisse a bien maîtrisé la crise nancière.
Les conseils de la Banque Migros
L’ économie suisse soure du francfort.
Notrepays va-t-ilbientôtsombrerdans la crise?
La croissance de la Suisse depuis1880
AlbertSteck
est responsable
d’analyse de mar-
ché et des produits
à la Banque Migros.
5%
4%
3%
2%
1%
0%
–1%
1880 1890 1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
www.ucba.chdons: compte 10-3122-5
Lespersonnes aveuglesvous
aident volontiers.
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AU QUOTIDIEN |MM35, 24.8.2015 | 99