Service de presse de Travail.Suisse en vue du 1er mai 2007
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C’est dans les branches classiques de la restauration, du commerce et des ménages privés
où les salaires sont bas qu’on trouve le plus fréquemment le travail sur appel. Les
femmes, les jeunes et les personnes peu qualifiées sont particulièrement touchées par le
travail précaire.
Plus de la moitié des personnes qui fournissent un travail sur appel ne bénéficie pas d’un
taux minimal d’occupation garanti. Le salaire de ces personnes n’est donc pas sûr. En
outre, elles gagnent en moyenne et par heure 20 pour cent de moins que leurs collègues2 .
Une situation inacceptable.
Les employeurs se déchargent de leur risque d’entrepreneur
Lorsque la conjoncture est faible, les employeurs peuvent profiter du fait que la marge de
manœuvre des salariés est restreinte. Par conséquent, les personnes en quête d’emploi
sont contraintes d’accepter des contrats de travail sans obligation en retour pour
l’employeur et des conditions de travail nullement attractives, comme un travail sur appel
ou temporaire. En cas de travail sur appel, les employeurs profitent grandement : ils exi-
gent des employés une flexibilité absolue et peuvent ainsi exploiter pleinement à court
terme et sans grands frais la capacité de leurs employés. Cette situation se rencontre en
particulier dans des branches qui subissent de grandes fluctuations de volume de travail :
grâce au travail sur appel, un employeur peut décharger son risque d’entrepreneur sur les
employés concernés. Une telle flexibilisation se fait entièrement aux dépens des employés.
Signal intimidant
Le statut des personnes qui ont un emploi précaire dans une entreprise est un signal inti-
midant pour les employés fixes travaillant (encore) dans le cadre d’un rapport de travail
régulier. Ils sont constamment confrontés au fait qu’ils pourraient être remplacés à
n’importe quel moment par une main-d’œuvre précaire, hautement flexible. La pression
relative aux conditions de travail et aux salaires des employés fixes est ainsi renforcée et
ces derniers n’osent pas se défendre contre la dégradation de leurs conditions de travail.
L’impact de l’érosion des conditions de travail due à l’emploi précaire est énorme au sein
de notre économie nationale.
Les emplois précaires engendrent stress et préoccupations
Avoir un emploi précaire est synonyme de stress. La personne concernée ne sait pas quel
salaire elle touchera à la fin du mois, elle est dans l’incertitude car elle ne sait pas quelle
va être la durée de son rapport de travail et quand on fera appel à elle. Quant à la couver-
ture sociale, elle est souvent insuffisante et lacunaire. De plus, cette situation précaire a
des retombées familiales et personnelles. Il est impossible de planifier le quotidien et les
soucis financiers deviennent un tourment.
2 Arbeit auf Abruf, 2002 Etude de F. Henneberger à la demande du seco