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Tunis -Wided Bouchamoui : la Contrebande est un véritable cancer
Intervenant aujourd’hui à l’ouverture d’une journée commerce parallèle organisée au siège
de l’Utica, Mme Wided Bouchamoui, présidente de la centrale patronale a affirmé que
depuis la Révolution, le phénomène de la Contrebande n’a fait que s’amplifier, même si
cette activité se fait au détriment de l’économie, des consommateurs et de l’Etat.
Cela se traduit, dit-elle, par :
Une concurrence déloyale vis-à-vis des opérateurs économiques,
Des emplois précaires et menacés, voire risqués
La mise en danger de la santé et de la sécurité des consommateurs à cause du non respect
des normes de fabrication des produits concernés,
La fraude fiscale par le non-paiement des droits de douanes, des taxes et de l’impôt,
L’exportation illégale de produits subventionnés
Le non-rapatriement de devises après exportation……etc.
Mme Bouchamoui a ajouté que ce fléau est un véritable cancer qui se propage à un rythme
soutenu. Il ne cesse de s’étendre en termes de géographie et en termes de produits.
« Serait-il nécessaire de rappeler que la drogue et les armes font aussi partie de ce trafic ? »,
s’est interrogé Mme Bouchamoui.
Elle a, par ailleurs, affirmé que pour certaines activités, des entreprises formelles ont
totalement disparu et des emplois décents perdus…ces entreprises ont été remplacées par
des réseaux informels et des emplois précaires non protégés.
le territoire s’est rétréci et ne couvre plus la totalité du pays. Des zones de non-droit sont
apparues dans plusieurs régions et nous constatons avec désolation que le droit tunisien ne
s’applique plus sur la totalité du territoire. La corruption envahit ces zones de non-droit et
affaiblit l’autorité de l’Etat.
Il est, par conséquent, urgentissime d’agir et de le faire de manière réfléchie.
Pour la première fois, une dimension quantitative de ce problème est donnée grâce à la
Banque Mondiale qui a chargé une équipe d’experts de mesurer et de caractériser la
contrebande à travers nos frontières terrestres, en espérant qu’une telle enquête se fasse
aussi pour les frontières maritimes.