Communiqué de presse du 21 juillet 2009 Le massacre de l

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Communiqué de presse du 21 juillet 2009
Le massacre de l’Amazonie : L’élevage bovin, premier criminel en
pleine expansion
Après 3 années d’enquête détaillée au cœur de la filière de l’élevage brésilien, Greenpeace
publie un rapport en forme de réquisitoire contre ce qui est le premier moteur actuel de la
déforestation au Brésil et dans le monde. Ce rapport démontre l’urgence d’actions – à tous
les niveaux - sur la filière bovine brésilienne pour préserver la forêt amazonienne et le
climat.
Greenpeace a présenté ce matin, son dernier rapport sur les causes et les conséquences de la
destruction de l’Amazonie. Les résultats de cette étude démontrent clairement que l’élevage
bovin est en effet responsable de 80% de la déforestation amazonienne, ce qui représente 14% de
la déforestation annuelle de la planète. La destruction progressive de la forêt amazonienne, par
abattage et brulis, fait du Brésil le 4ème émetteur mondial de gaz à effet de serre. Le Brésil
possède le plus grand cheptel commercial du monde. Il est le premier exportateur mondial de
bœuf et de cuir et son gouvernement entend voir sa part sur le marché mondial doubler d’ici à
2018. « Cette expansion se fait sur l’avancée des frontières de la déforestation, où les éleveurs
profitent d’un manque patent de gouvernance », explique Grégoire Lejonc, chargé de campagne
forêts chez Greenpeace.
Le gouvernement brésilien supporte l’élevage et légalise la déforestation illégale
Le gouvernement brésilien a lui-même une attitude plus qu’ambiguë vis-à-vis de la préservation
de la forêt amazonienne et du climat. D’un coté, le président Lula a annoncé récemment un plan
d’action contre le changement climatique qui doit voir le Brésil réduire de 72% le déboisement
illégal d’ici 2018. « Or, ce rapport prouve clairement que 90% de la déforestation annuelle en
Amazonie est illégale tandis que des lois régularisant de facto des terres accaparées
illégalement pour l’élevage ont été adoptées récemment », expose Grégoire Lejonc. « Le
gouvernement brésilien est l’un des principaux bailleurs de fonds et actionnaires du secteur de
l’élevage en Amazonie, ce qui fait de lui un véritable promoteur de la déforestation
amazonienne », a-t-il poursuivi.
Le tour du monde des marques complices indirectes de la déforestation
Au bout d’une filière complexe, Greenpeace a pu remonter jusqu’aux produits de l’élevage et
donc de la déforestation amazonienne. Du cuir des baskets Nike, Reebok ou Adidas, aux produits
Louis Vuitton ou Gucci en passant par la viande de nombreux plats préparés ou les produits
commercialisés par la grande distribution au Brésil, le rapport fait un véritable « tour du monde »
des marques impliquées indirectement dans la déforestation amazonienne. Répondant à
l’interpellation de Greenpeace, nombre de ces marques déclarent ne pas avoir connaissance de
l’implication de leurs fournisseurs dans la déforestation. « On a affaire à une filière aveugle et
tentaculaire. Nous appelons toutes les entreprises impliquées à moraliser leurs
approvisionnements », précise Grégoire Lejonc.
Ce rapport a été salué par le ministre de l’Environnement brésilien, Carlos Minc, ce qui fait qui
fait dire à Paul Delaunois, directeur de Greenpeace Luxembourg que les politiques, continuent à
mener un double langage en matière de lutte contre le changement climatique. « Ils sont toujours
prêts à faire de belles déclarations, mais sont incapables de prendre les mesures qui s’imposent
pour mener une politique cohérentes en cette matières ».
Greenpeace demande :
- aux nombreuses entreprises et marques citées dans le rapport, qu’elles dénoncent leurs contrats
avec
leurs
fournisseurs
et
cessent
d’alimenter
la
déforestation ;
- au gouvernement brésilien qu’il cesse de cautionner l’avancée de la déforestation en
subventionnant et en légalisant le développement anarchique de l’élevage bovin ;
- la création d’un fonds international de lutte contre la déforestation tropicale dans le cadre des
négociations internationales sur le changement climatique qui se tiendront à Copenhague en
décembre de cette année. Ce fonds doit prévoir un mécanisme de contribution obligatoire des
pays industrialisés.
« Le temps n’est plus à la spéculation ni à l’attentisme, pour obtenir un accord valable à
Copenhague, pour arrêter la déforestation, pour limiter la perte amorcée de biodiversité et pour
sauver le climat, les pays industrialisés et le Luxembourg doivent délier les cordons de leur
bourse et prendre toutes leurs responsabilités » conclut Paul Delaunois.
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