1 Dispositif 125 B 2 Développement des réseaux hydrauliques agricoles en réponse au stress hydrique des cultures Base réglementaire communautaire Article 30 du Règlement (CE) N° 1698/2005. Règlement (CE) N° 1974/2006, Annexe II, point 5.3.1.2.5. Bases réglementaires nationales Code de l’environnement (L214-1 et suivants) Décret n° 2009-1452 du 24 novembre 2009 relatif aux règles nationales d'éligibilité des dépenses des programmes de développement rural 2007/2013 Loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30/12/2006 Enjeux de l’intervention La zone méditerranéenne est structurellement confrontée, au printemps et à l’été, à une faiblesse des précipitations, qui se traduit par un déficit marqué en eau des sols. Ce phénomène, caractéristique de la zone méditerranéenne et qui tend à s'accentuer, conduit à un stress hydrique important de la végétation. Les cultures méditerranéennes souffrent fortement de ce manque d’eau. Cette tendance devrait s’amplifier dans un contexte global de changement climatique. Traditionnellement, les cultures méditerranéennes telles la vigne et l’olivier n’étaient pas irriguées. Aujourd’hui, avec le réchauffement climatique, même ces cultures dites sèches ont recours à l’irrigation raisonnée. Cette dernière est nécessaire afin de sécuriser la production et garantir la qualité du produit. Le Schéma d’Orientation pour une Utilisation Raisonnée de la Ressource en Eau (SOURSE) pointe notamment comme enjeux les territoires non desservis à ce jour et les potentiels territoires de substitution pour maintenir l’agriculture irriguée chassée des plaines par l’urbanisation, mais également les territoires de moyenne montagne ou d’« arrière-pays » situés à l’écart des grandes infrastructures de transfert. Afin de permettre le maintien d’une agriculture sur les territoires méditerranéens et l’adaptation des systèmes de production au changement climatique, une irrigation pilotée et raisonnée constitue une réponse adaptée parmi d’autres moyens. Objectifs L'objectif est de soutenir, sous certaines conditions le développement de réseaux hydrauliques collectifs destinés pour l'essentiel à l'irrigation de la vigne, l’arboriculture et les cultures maraichères. Ces aménagements ne peuvent être envisagés que dans le respect de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) et en compatibilité avec le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) ainsi que, les Schémas d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE). Il s’agira en particulier de confirmer la disponibilité de la ressource en eau à l’échelle de chaque bassin versant de manière à ne pas compromettre le bon état des eaux attendu par la DCE, en améliorant le partage de la ressource en eau et en anticipant l’avenir et d’exclure tout nouveau prélèvement dans une ressource en eau située en zone de répartition des eaux (ZRE). En outre, les Mesure 125B 2 DRDR PACA 14 janvier 2013 2 infrastructures projetées seront cohérentes avec les Schémas de Cohérence Territoriale (SCOT) sur les zones concernées. Au delà des dispositions législatives adoptées en 2010 pour la préservation des terres agricoles, la pérennité de la vocation agricole des parcelles desservies devra être recherchée. Il sera installé un comité de pilotage dans chaque zone desservie afin de valider le projet agricole local. Ce projet sera présenté pour information à la commission départementale de consommation des espaces agricoles (CDCEA) afin que l’ensemble des parties prenantes soient sensibilisées à la vocation agricole de ces zones. De plus, afin d’éviter une urbanisation le long des nouvelles infrastructures, le maître d’ouvrage du projet devra s’engager à garantir la finalité agricole des infrastructures hydrauliques créées. L'irrigation devra être pilotée et raisonnée (par exemple le recours au goutte à goutte ou à des sondes capacitives.), de façon à éviter les gaspillages et à assurer une grande efficience de l'eau utilisée. Champ du dispositif Sont retenues les opérations de création d’infrastructures hydrauliques à finalité agricole dont la ressource est exclusivement sécurisée. Ce dispositif est complémentaire au dispositif 125 B1 qui permet une optimisation des réseaux existants et donc une économie d’eau substantielle. En région PACA, cette mesure « soutien aux investissements collectifs d’hydraulique agricole » du DRDR permettra aux termes de réalisation des projets de modernisation engagés, de réaliser 11 Mm3 d’économie d’eau par an. Il sera nécessaire de démontrer pour chaque projet, à l’échelle du bassin hydro-géographique concerné et dans le cadre du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) que le projet est admissible compte tenu de la disponibilité de la ressource, et notamment qu’il tient compte des résultats des études concernant les volumes prélevables quand celles-ci sont engagées.. Cette analyse devra notamment prendre en compte le bilan quantitatif à l’échelle du bassin versant, les économies réalisées et prévues et l’impact du projet sur la ressource ; il sera démontré La création et l’extension des réseaux hydrauliques reposent sur une approche multiple des projets : - environnementale (ressource sécurisée, respect de la qualité des milieux aquatiques, optimisation de l’utilisation de l’eau…), - économique (projets stratégiques d’entreprises, projets agricoles avec identification de marchés) - territoriale (dans le cadre d’un aménagement durable). Cette approche garantit le respect d'une gestion équilibrée et raisonnée de la ressource en eau, en favorisant l'activité économique des territoires ruraux et la préservation d’un environnement de qualité (préservation des terres agricoles, lutte contre l'abandon et/ou l’enfrichement des parcelles traditionnellement destinées aux productions concernées et les risques incendies et inondation). Dans les secteurs où la ressource locale en eau est en déséquilibre, les bénéficiaires de la ressource nouvelle apportée devront s’engager à diminuer leurs éventuels prélèvements locaux ce qui se traduira par la révision des autorisations de prélèvement correspondantes. Bénéficiaires L'aide à la création d'infrastructures hydrauliques rurales concerne des projets à caractère collectif portés par des organismes publics : les collectivités territoriales et leurs groupements, les Sociétés d’Aménagement Régional, les Associations Syndicales de Propriétaires. Dépenses éligibles et intensité des aides Mesure 125B 2 DRDR PACA 14 janvier 2013 3 Nature des dépenses éligibles Sont éligibles les dépenses matérielles et immatérielles liés au développement d’infrastructures hydrauliques : création ou d’extension de réseau hydraulique principal et réseaux secondaires, conçus pour éviter toute perte dans le transport, permettant d’alimenter en eau brute des bornes de distribution aux parcelles. - Dépenses d’équipements : travaux de terrassement, maçonnerie, canalisations, réservoirs, station de pompage, frais de construction, ouvrages de traversée, appareillages d’exploitation , … - Les études préalables - La maîtrise d’œuvre dans la limite de 12 % du cout total HT de l’investissement. Si celle-ci est assurée en régie, les dépenses de personnel y afférents seront limitées à 5% du cout total HT de l’investissement. Les dépenses immatérielles doivent être liées aux dépenses matérielles ci-dessus. Les investissements à la parcelle sont exclus de ce dispositif. Critères d’éligibilité Sont éligibles les projets répondants aux critères suivants. Les projets soutenus s’appuient exclusivement sur des prélèvements dans des ressources sécurisées. Une ressource sécurisée est une ressource garantie à moyen et long terme, 8 années sur 10, grâce à un ouvrage alimenté par un prélèvement déjà existant et antérieurement autorisé, cet ouvrage pouvant être une retenue ou un ouvrage de transfert à partir d'une ressource dont le niveau quantitatif excède celui nécessaire au bon état. Les projets devront obligatoirement être de petite échelle, situés à l’intérieur d’un bassin versant dans lequel un SAGE a été approuvé ou a été mise en place une Commission Locale de l'Eau (CLE) chargée de l'élaboration d'un SAGE. La disponibilité en eau dans le bassin versant doit être assurée à moyen et à long terme et les résultats des études concernant les volumes prélevables quand celles-ci sont engagées doivent être pris en compte. La Commission Locale de l'Eau (CLE) devra avoir été consultée et avoir émis un avis favorable au projet. Ne sont éligibles que les projets à vocation agricole. Les projets multi-usages ne sont pas éligibles. Le maître d’ouvrage garantit la finalité agricole des infrastructures créées. Et s’engage à informer du projet la commission départementale de consommation des espaces agricoles (CDCEA). Il devra être démontré par une étude préalable l’« adéquation ressources en eau - besoins » à plusieurs niveaux à la fois (approches bassin versant, sous-bassin), intégrant les besoins liés à l’environnement, l’économie et l’aménagement du territoire. Elle s’appuiera notamment sur les études et autorisations existantes, et le cas échéant sur les études volumes prélevables. L’étude devra notamment permettre d'analyser l’incidence du projet sur la disponibilité de la ressource à moyen et à long terme et vérifier sa disponibilité. Elle devra également, étudier et mettre en œuvre les possibilités d’économies d’eau sur le réseau existant. Aussi il sera demandé un engagement des bénéficiaires de la ressource nouvelle apportée, dans les secteurs où la ressource locale en eau est en déséquilibre, à diminuer leurs éventuels prélèvements locaux ce qui se traduira par la révision des autorisations de prélèvement correspondantes. Dans les secteurs où les prélèvements locaux portent sur la Mesure 125B 2 DRDR PACA 14 janvier 2013 4 ressource souterraine par forage, il sera demandé l’abandon de ces forages qu’ils soient individuels ou collectifs et de leurs autorisations. Le projet intègrera un système de suivi en continu de l'état de la ressource et la mise en place d'un système de régulation (outils de contrôle/pilotage des débits annuels d'eau disponible) donnant la possibilité de réajustement vers le bas des volumes d'eau prélevés est nécessaire. Il sera obligatoire de mesurer en continu les volumes qui entrent et qui sortent des systèmes en moyen des compteurs. De plus, les territoires concernés doivent être équipés d'un réseau de points de référence permettant de définir la disponibilité en eau, surtout pendant la période estivale. Les réseaux réalisés devront par ailleurs comporter des compteurs d’eau volumétriques individuels et une facturation de l’eau au volume. Le projet démontrera la valeur ajoutée de l’irrigation pour l’économie agricole, sa contribution à la viabilité économique du territoire et le lien produits-marchés et l'existence de débouchés. Il explicitera les moyens mis en œuvre pour gérer durablement la ressource et pratiquer une irrigation raisonnée. L’étude doit permettre de préciser, d’une part, la disponibilité de la ressource à moyen et long terme et donc la faisabilité environnementale du projet et, d’autre part, le projet économique et donc la viabilité économique de l’investissement. Il sera également démontrer la cohérence du projet d’irrigation agricole avec le projet d’aménagement du territoire porté par les collectivités locales. Le projet devra prendre en compte de l'EIE -évaluation de l'impact sur l'environnement exigée par la réglementation (transposition de la directive 85/337EEC). Le prélèvement d'eau doit avoir reçu un avis favorable de l'autorité chargée de la police de l'eau dans le sous-bassin concerné. Territoires visés Ensemble du territoire régional : Hors Zone de Répartition des Eaux (ZRE). Dans les zones où l'évapotranspiration potentielle est supérieure à 900mm d'eau . Les priorités porteront sur les zones à forte tension vis-à-vis de la ressource en eau superficielle et souterraine. Points de contrôle Les contrôles administratifs et/ou sur place porteront sur la réalité et la conformité des opérations soutenues ainsi que sur le respect des engagements définis ci-dessus afférents aux opérations. Ces éléments seront précisés dans les documents administratifs qui seront fournis au bénéficiaire. En particulier, on mentionnera : - Contrôle de la conformité des projets entrant dans ce champ d’application (R 122-2 du code de l’environnement), de l’avis de l’autorité compétente en matière d’étude d’impact et d’enquête publique ; - contrôle de la déclaration ou de l’obtention de l’autorisation « loi sur l’Eau » au titre des articles L214-1 et suivants du code de l’environnement ; - contrôle de l’éligibilité des bénéficiaires et des investissements prévus - contrôle de la réalité de la dépense et de la bonne exécution des travaux - contrôle de la réalité de l’ouvrage et de sa conformité au projet (notamment un plan de recollement pour les ouvrages enterrés et donc non visibles), réalité de la dépense (via la vérification des factures acquittées), vérification du respect des taux…. - la conformité des travaux avec les objectifs de l’étude « adéquation ressource-besoin » - contrôle de la délibération du maître d’ouvrage et conformité de ses statuts et de son objet. Intervention des co-financeurs Pour le Conseil Régional Mesure 125B 2 DRDR PACA 14 janvier 2013 5 Le soutien de la Région concernera la maitrise d’œuvre et les travaux d’extension à vocation agricole justifiant d’un intérêt pour le maintien de l’activité agricole du territoire concerné, d’une garantie de maintien de l’usage agricole des parcelles équipées et d’un moindre impact sur la ressource en eau. => Taux d’intervention : de 0 à 30% maximum du montant HT Ces taux peuvent être majorés de 10% dans le cas de démarches contractualisées (contrats de canaux, de milieux, de parcs ou autre type de planification territoriale) ou de projets réalisés en zones de montagne soit des taux d’intervention de la Région de 40% maximum pour des travaux concernant l’usage agricole. Pour le Conseil Général du Vaucluse : Actions éligibles : extension ou la création de certains réseaux après étude de l’acuité des besoins Intensité de l'aide Le Département de Vaucluse pourra financer les opérations qui lui sont présentées en fonction des critères en vigueur et de ses disponibilités financières lors du dépôt de chaque dossier. L’intervention financière du Département de Vaucluse concernera les travaux d’extension et de densification des réseaux d’irrigation, les aménagements réalisés ayant pour objectif premier de permettre à l’agriculture des secteurs concernés de se maintenir, de se développer et de se diversifier ; seront pris en compte à la fois les travaux et la maîtrise d’œuvre. => Taux d’intervention : de 0 à 30% maximum du montant HT o Taux maximum d’aide publique : Le taux maximal d’aide publique est de 80%. Les contreparties nationales au FEADER sont apportées par les collectivités territoriales et autres financeurs locaux. Articulation avec autres mesures Pour un même investissement, l’aide au titre du dispositif 125 B2 n’est pas cumulable avec les aides accordées au titre des mesures 125B1, 121 et 216. Les investissements individuels qui concourent à la réduction des consommations et de l'impact sur les milieux (amélioration des matériels d'irrigation, dispositifs de pilotage des arrosages…) se réfèrent à la mesure 121B (PVE). Les investissements pris en charge par le PVE ne sont pas pris en charge par le dispositif 125B. Les investissements éligibles au dispositif 125B2 seront exclus des financements mobilisés dans le cadre de l’OCM Fruits et légumes. Circuit de gestion Mesure 125B 2 DRDR PACA 14 janvier 2013 6 Le Préfet de Région, en tant qu’autorité de gestion, a délégué la gestion de cette mesure au Conseil Régional . Indicateurs de réalisation - surfaces concernées : 120 hectares - Nombre d’opérations : 1 - volumes d'eau utilisés au maximum : 70 000m3 / an -montants d'investissements éligibles : 2.5M€ Mesure 125B 2 DRDR PACA 14 janvier 2013