Éléna et Pauline 2012 XVIIIe siècle : Emancipation de la femme ? Une volonté de changement souffle sur le XVIIIème siècle. La souveraineté est remise en question et on discute sur tout : Histoire, Sciences, Philosophie, Religion, Politique. Un courant émerge de tout cela le XVIIIème siècle est connu sous le nom de siècles des Lumières. Les Lumières décident de travailler dans tous les domaines et de diffuser leurs connaissances notamment au travers de l'Encyclopédie Universelle. Mais, malgré toutes ces volontés, la question de la femme reste sensible. En effet voir cet être, plus faible physiquement, par nature, et donc supposée aussi au niveau intellectuel, réfléchir et discuter de choses publiques inquiète nombre d'hommes de lettres. I/Le statut des femmes au XVIIIe siècle. A) Un statut acquis sur des préjugés Jusqu’à la révolution de 1789 et même après, la condition de la femme n'a pas énormément évolué, et malgré l'intention des personnes lettrées d'un bouleversement social, les mentalités misogynes et machistes sont toujours présentes. En effet d'après ces derniers, la femme est source de tentation et elle est faible. Ces mœurs sont ancrées en nous depuis des temps anciens, notamment depuis la création d’Adam et Ève où cette dernière incite Adam a goûter au fruit interdit. C’est alors que lors de l’assemblée constituante de 1789, la question du droit de vote des femmes ne fut même pas soulevée. Elles furent naturellement évincées des droits civiques. Les femmes ne sont pas considérées comme de vrais individus pour les hommes de 1789. Elles doivent se contenter d'une activité domestique, extérieure à la société civile, et sont donc considérées comme des mères ou des ménagères. Cette identification de la femme au sein de la famille dépouille la femme de son individualité. La femme est l'âme du foyer, l'homme en est l’actif mentalement comme physiquement pour le bien de ce foyer. B) Un statut qui cherche a être promulgué égalitaires Cependant, certains hommes comme Condorcet prendrons la défense des femmes en disant : "Ce n'est pas la nature, c'est l'éducation, c'est l'existence sociale qui cause cette différence [...] il est donc injuste d'alléguer, pour continuer de refuser aux femmes la jouissance de leurs droits naturels, des motifs qui n'ont une sorte de réalité que parce qu'elles ne jouissent pas de ces droits ". L'inégalité apparente des femmes se fonde donc selon lui sur le manque d'instruction dont elles sont victimes. Condorcet ouvre ainsi la voie aux féministes du XIXème qui prôneront l'accession des filles à l'instruction. Tous les féministes de la période révolutionnaire développent le même argument. Mais qu'est ce que le féminisme? C’est un ensemble d'idées politiques, philosophiques et sociales cherchant à promouvoir les droits des femmes et leurs intérêts dans la société civile. C'est-à-dire qu’ils ou elles cherchent à mettre sur le même pied d’égalité l’homme et la femme et donc, grâce à cela, abolir les inégalités entre les sexes. C) Un statut bâclé Malgré une remise en cause des rapports entre les deux sexes, les femmes se voient exclues de la vie, des affaires de la cité. La Convention décréta l'interdiction de tous les clubs et sociétés de femmes. Celles ci n'auront bientôt même plus le droit d'assister aux réunions politiques. Cependant, la révolution a reconnue aux femmes une nouvelle personnalité civile. Elles ont tout de même acquis le statut de citoyenne. Elles sont des êtres humains à part entière car avec la déclaration de 1789, les femmes sont libres de leurs opinions, de leurs choix et bénéficient de l’abolition de la hiérarchie ainsi que de l’esclavage. La Constituante favorise l'émancipation civile des femmes en décrétant l'égalité des droits aux successions et en abolissant le privilège de masculinité. La Constitution de 1791 définit de façon identique pour les hommes et les femmes l'accession à la majorité civile. Parallèlement, la Révolution délivre les jeunes filles de la tutelle paternelle : celles ci sont désormais libres de se marier ou non, et d'épouser qui elles veulent. Les grandes lois de septembre 1792 sur l'état civil et le divorce traitent à égalité les deux époux. La femme mariée est délivrée de la tutelle maritale. La loi dispose par ailleurs que le mariage se dissout par le divorce, soit par simple incompatibilité d'humeur, soit par consentement mutuel. II/ Le rôle des femmes dans la diffusion des idées des Lumières. A) Les "Salons", lieux de rassemblement sans précédant. Au XVIII siècle, les femmes eurent un rôle sans précédent dans la diffusion des idées partagées par les Lumières. En effet, dans la continuité des salons littéraires du siècle passé, des femmes de haute condition ouvrent les portes de leurs demeures qui deviennent des endroits privilégiés pour les auteurs, savants et artistes de cette époque. Caractérisés par une mixité intellectuelle, ces lieux sont des espaces dans lesquels les femmes s'expriment, entretiennent les hommes de leurs vision du monde et trouvent une occasion de satisfaire leur soif de savoir. La maîtresse du lieu s'attachait toujours un philosophe plus ou moins renommé pour lancer les débats et diriger, à l'aide de son hôtesse, le salon. On pouvait alors remettre en question des idées religieuses, politiques ou encore scientifiques. Des salons les plus connus on peut notamment citer celui de Madame Geoffrin qui recevait tous les participants de l'Encyclopédie grâce notamment à Diderot qui y emmena ses collaborateurs. Madame Geoffrin participera activement à cette entreprise et y a apportera un soutien financier important. B) Deux figures féminines du XVIIIe siècle. Émilie du Châtelet (1706-1749) Fille d'un baron qui lui donna la même éducation que celle dispensée à ses fils, Mme du Chatelet s'initie par ce biais à de nombreuses langues et à toutes les disciplines scientifiques. Elle restera d'ailleurs dans les mémoires comme la première femme à se vouer à la Science. En effet, elle entamera la traduction des œuvres du savant anglais Isaac Newton. Vers la fin de sa vie, qu'elle sentait arriver trop rapidement, elle se hâta de finir la traduction des Principes Mathématiques de la Philosophie Naturelle d'Isaac Newton. Elle réussira à finir son manuscrit et à le faire envoyer à la bibliothèque du roi avant de s'éteindre en 1749. Portrait de Gabrielle-Émilie Le Tonnelier de Breteuil, marquise du Châtelet par Loir Marianne, 18e siècle Olympe de Gouges (1748-1793) Aujourd'hui considérée comme la toute première "féministe", Olympe de Gouges a en effet soutenue la cause des femmes durant la Révolution Française. Elle publiera en 1791 La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en y prônant l'émancipation féminine, notamment à travers l'égalité des sexes. D'après elle, la femme doit être considérée comme une citoyenne à part entière. Elle s'engagera aussi auprès des Girondins dans ses écrits, ce qui lui vaudra d'être guillotinée en 1793. Éléna et Pauline 2012 Portrait d’Olympe de Gouges : elle s'était offerte pour défendre Louis XVI, Anonyme, gravure du 18e siècle La question féminine est donc un sujet de controverse au XVIII siècle. En effet, bien que ce siècle soit tourné vers un renouvellement du savoir, de l'esthétique et de l'éthique de l'époque, les hommes restent sceptiques quand à cette ouverture d'esprit concernant la situation de la femme. Malgré cela, certaines se feront entendre à travers leurs écrits ou en permettant la diffusion d'idées révolutionnaires. Ainsi le siècle des Lumière devient source de révolution dans bien des domaines et la femme s'émancipe peu à peu. Il faudra cependant attendre plusieurs siècles pour que les femmes puissent connaître et s'autoriser une indépendance vis à vis du sexe opposé. Bibliographie: http://membres.multimania.fr/enigmo/femmes.htlm, http://www.bookine.net/litterature18salon.htm http://www.photo.rmn.fr. http://www.thucydide.com/realisations/comprendre/femmes/intro.htm Larousse des noms propres Encyclopoedia universalis