
TD Alimentation
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L’alimentation et les adolescents : connaissances et représentations
Selon les résultats du « Baromètre santé nutrition 2002 », les adolescents associent avant tout l’acte alimentaire à une
« chose indispensable pour vivre », ensuite seulement, à un « plaisir », puis à la « santé » et en dernier lieu à une
« contrainte »2 .
Les facteurs qui influent le plus sur la composition de leurs repas sont d’abord les préférences personnelles, puis les
habitudes du foyer et la santé (contrairement aux adultes qui citent la santé comme première source d’influence de la
composition de repas).
Un quart des 12-18 ans estiment ne pas avoir une alimentation équilibrée mais la majorité des adolescents (tout comme
d’ailleurs des adultes) estiment être bien informés sur l’alimentation ; leurs premières sources d’information sont leurs
parents, leurs amis et les médias2.
Les adolescents possèdent certaines connaissances en matière d’alimentation (par ex., l’équivalence protéique entre la
viande et le poisson, la richesse nutritionnelle des légumes secs, les bienfaits d’une alimentation pas trop grasse, etc.),
mais elles peuvent être améliorées (par ex. le lien entre la consommation de féculents ou d’eau sur le poids, la richesse
en calories et en graisse des viennoiseries, le contenu en sel de certains produits sucrés très consommés par les
adolescents telles que les céréales du petit déjeuner, etc.).
De même, si le lien entre l’alimentation et la croissance est bien connu des adolescents, le lien entre l’alimentation et des
pathologies comme le cancer ou les maladies cardiovasculaires l’est beaucoup moins (ce sont des maladies par
lesquelles ils ne se sentent de toutes façons pas concernés).
Fortement exposés à la publicité, les adolescents sont à la fois séduits et critiques. Ils accordent une crédibilité plutôt
faible aux messages véhiculés, mais reconnaissent être influencés dans leurs désirs de consommation et leur
comportement d’achat. Globalement, l’attitude critique vis-à-vis de la publicité télévisée est d’autant plus forte que
l’encadrement familial et les connaissances nutritionnelles des parents sont importants. Les adolescents ont des
comportements alimentaires plus préoccupants si ils sont issus de milieux socio-économiques plutôt faibles, où
« l’exposition télévisée » est souvent plus élevée et la présence familiale moins forte3.
En résumé, de façon générale, les adolescents possèdent une « conscience nutritionnelle » et certaines
connaissances, mais ce sont le plaisir et l’appétit qui influencent très largement leurs choix alimentaires, et ce
d’autant plus lorsqu’ils se retrouvent en situation d’autonomie.
Les consommations alimentaires :
Des consommations :
• proches des recommandations pour les produits laitiers, la viande et les féculents mais insuffisantes pour les
fruits et légumes
• très importantes pour certains produits sucrés ainsi que pour les aliments gras et salés.
Selon le « Baromètre santé nutrition 2002 », le comportement alimentaire des jeunes âgés de 12 à 17 ans est plutôt
proche des recommandations en ce qui concerne la consommation de féculents, d'aliments du groupe "viande/produits
de la pêche/œufs" et de produits laitiers ; il l’est beaucoup moins en ce qui concerne les fruits et légumes.
- Les féculents (produits céréaliers, légumes secs, pommes de terre…) : les adolescents sont, avec les plus âgés (65-75
ans), les plus nombreux à en manger au moins trois fois par jour (plus de huit sujets sur dix chez les 12-17 ans). Ils sont,
en particulier, très friands de céréales prêtes à consommer (les 12-17 ans sont 24,7 % à en consommer – ce pourcentage
n'excède pas 6,5 % à partir de 25 ans).
- Le groupe « viande/produits de la pêche/œufs » : environ huit jeunes sur dix en consomment une ou deux fois par jour
(recommandations du PNNS).
- Les produits laitiers : environ la moitié des 12-17 ans en consomment trois ou quatre par jour (fréquence recommandée
pour cette tranche d’âge par le PNNS).
- Les fruits et légumes : c’est le groupe alimentaire pour lequel la consommation des adolescents est la plus éloignée des
recommandations nutritionnelles (au moins cinq fruits et légumes par jour) récemment diffusées auprès du grand public,
puisqu’ils ne sont que 2,8 % chez les 12-17 ans à atteindre ce repère contre, par exemple, 16 % chez les 45-64 ans et
21,3 % chez les 65-75 ans.
- Les 12-17 ans sont de gros consommateurs de snacks (pizzas, tartes salées, hamburgers) derrière les 18-29 ans qui
représentent la tranche d’âge qui en consomment le plus.
- En ce qui concerne les produits sucrés, les 12-17 ans sont plus nombreux que les adultes à manger du chocolat, des
viennoiseries, des biscuits. Ils sont aussi, de loin, les plus gros consommateurs de sirops et sodas (38,1 % en ont pris la
veille contre 21,4 % des 25-44 ans et 7,9 % des 45-64 ans) ainsi que de jus de fruits (plus de la moitié en prennent au
moins une fois dans la journée (55,2 % des 12-17 ans contre 33,2 % des 25-44 ans et 26,4 % des 45-64 ans). Par contre,
aucune différence significative n’est notée avec les autres tranches d'âge pour d’autres produits sucrés tels que les
desserts lactés, les glaces, le sucre et les confiseries.
- Enfin, les 12-17 ans ont également davantage l'habitude que leurs aînés de mettre sur la table du sel, de la mayonnaise
et du ketchup.
1 Bon N, Ferron C. Les représentations de la santé et de la maladie. In : Michaud P-A, Alvin P (eds). La santé des adolescents : approches, sois,
prévention. Lausane : Editions Payot lausanne, 1997, pp 86-93
2 Guilbert P, Perrin-Escalon H. Baromètre santé nutrition 2002. Saint-Denis : Éditions Inpes, 2004, 260 p.
3 Selon Watiez M, Wisner-Bourgeois C. Perception par les adolescents des messages alimentaires : importance de la publicité. Cahiers de
nutrition et diététique 2002 ; 37(3) : 191-8.