
« Y’a bon Banania! » : quand le discours publicitaire  
subsume les représentations des sens linguistiques 
 
Notre communication s’intéresse à la représentation du sens linguistique dans la stéréotypie 
de l’Africain, à travers la mise en discours de la figure du tirailleur sénégalais, développée 
dans  les  discours  coloniaux.  Nous  nous  attacherons  à  montrer  le  rôle  de  la  circulation 
discursive de représentations du sens dans deux contextes discursifs différents :  
- les différentes publicités de Banania, parues à partir de la 1re guerre mondiale ; 
- les  textes  coloniaux  contemporains  :  récits  de  missions  militaires,  manuel  à  l’usage  des 
troupes, dont certaines contiennent des gravures représentant les tirailleurs sénégalais. 
 
À  partir  du  repérage  des  programmes  de  sens  représentés  dans  les  deux  contextes,  nous 
montrerons  leur  dérivation  d’une  matrice  interdiscursive  commune :  des  correspondances 
précises peuvent être établies, à l’aide de marqueurs concrets, entre le sens produit dans les 
discours  écrits  et  sa  représentation  dans  le  discours  publicitaire.  Dans  le  contexte  pluri-
sémiotique de la publicité, l’analyse des marqueurs linguistiques ne peut être désolidarisée de 
celle de l’iconographie : dessin, code de couleurs, mise en scène graphique. Nous montrerons 
que,  par  l’interaction  entre  les  images  et  les  marqueurs  linguistiques,  que  sont  le  nom  de 
marque et le slogan, le discours publicitaire est une reformulation qui condense et subsume 
les représentations du sens linguistique des discours écrits avec lesquelles il est en relation. 
 
Dans  les  cadres  théoriques  de  l’analyse  du  discours  et  de  la  sémantique  discursive,  les 
analyses des représentations du sens dans les deux contextes discursifs  étudiés  – dans les 
discours  écrits  et  dans  le  discours  publicitaire  –  seront  conduites  en  parallèle  par  deux 
chercheurs.  La  confrontation  des  résultats,  dans  un  second  temps,  permettra  d’évaluer  les 
différences et les similarités, de mettre en évidence les liens qui spécifient leur appartenance à 
la formation discursive coloniale, d’identifier les particularités de chacun des contextes et leur 
participation respective dans la représentation durable d’un stéréotype du noir.  
 
Indication de bibliographie : 
Grunig B.-N. [1990], Les mots de la publicité : l’architecture du slogan, Paris, Presses CNRS. 
Moirand S. [2004], « L’impossible clôture des corpus médiatiques », Tranel 40, 71-92 
Paveau, M.-A. [2006], Les prédiscours : sens, mémoire, cognition, Paris, Presses Sorbonne 
Nouvelle 
Rosier L. [2006], « Nouvelles recherches sur le discours rapporté : vers une théorie de la 
circulation discursive ? », Tranel 44, 91-105 
Siblot  P. [1999], « De l'un à l'autre : dialectique et dialogisme de la nomination identitaire », 
in Bres et al., L’autre en discours, Montpellier, Université Paul-Valéry.