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Fréquemment, l’enfant nouveau-né présente une courbure tibiale à concavité interne
modérée, une endorotation du squelette jambier et des pieds qui ont tendance à
s’enrouler vers l’intérieur.
Le genu varum physiologique et la rotation interne du tibia se corrigent dès l’âge de
la marche. Au cours de la troisième année, les membres inférieurs acquièrent une
morphologie en genu valgum, qui disparaîtra progressivement entre l’âge de trois
ans et l’âge de sept ans.
Chez l’enfant de trois ans, les rotations internes de hanche prédominent
généralement sur les rotations externes. Ce déséquilibre des rotations est lié à une
antétorsion fémorale (antéversion). Il disparaît progressivement alors que
l’antétorsion se corrige pour atteindre les valeurs de l’adulte vers 14-15 ans.
Parallèlement s’installe la rotation externe physiologique du squelette jambier.
2.3. Les trou bles s tatiqu es
2.3.1 Ch ez le n ouveau - n é
Le pied normal du nouveau-né est un pied souple qui a tendance à être enroulé vers
l’intérieur, mais se déploie spontanément dès qu’il est libéré des contraintes intra-
utérines.
Les pieds positionnels (3,4,16,22) sont souvent liés à des positions défavorables ou
à un manque d’espace (oligoamnios). La déviation vers l’intérieur de l’avant-pied
constitue le métatarsus varus ou métatarsus adductus. Les pieds contraints vers
l’extérieur sont valgus. S’il s’y associe une contrainte en flexion dorsale, la
morphologie sera celle d’un pied talus valgus.
Il faut distinguer ces pieds positionnels bénins « déformés » de pieds malformatifs :
le pied bot varus équin et le pied bot convexe congénital.
Le pied bot varus équin est facile à reconnaître. Il se caractérise par sa rigidité. La
moitié des cas peuvent être corrigés par un traitement orthopédique précoce (pieds
bots dits « extrinsèques » ou bénins). Les pieds bots sévères dits « intrinsèques »
justifient presque toujours, outre le traitement orthopédique, un geste chirurgical
complémentaire.
Le pied convexe congénital se caractérise par une verticalisation de l’astragale et
une subluxation (17) de l’avant-pied par rapport à l’arrière-pied. Il est souvent
associé à d’autres anomalies. Son traitement est particulièrement difficile.
Les pieds positionnels sont nettement moins rigides. Généralement, ils peuvent être
corrigés passivement. Les formes mineures régressent spontanément. Si la
déformation est déjà structuralisée, il vaut mieux prescrire des manipulations voire
des petits plâtres correcteurs. Tachdjian (23) distingue le métatarsus adductus
congénital caractérisé par une adduction de l’avant-pied liée à la position intra-
utérine, du métatarsus varus congénital qui est structuralisé et de pronostic plus
sévère, et du pied en zigzag (shewfoot ou serpentine foot) qui associe un valgus de
l’arrière-pied et un varus de l’avant-pied (13).
Le syndrome positionnel du nouveau-né :
On appelle syndrome positionnel du nouveau-né, l’association d’une scoliose
d’attitude, d’une obliquité pelvienne et d’une asymétrie des pieds en pied talus valgus
d’un côté et en métatarsus varus de l’autre côté (4,14,16,18). Dans sa forme
habituelle, le syndrome positionnel du nouveau-né est bénin et les troubles statiques
se corrigent spontanément.