partie d'embranchements distincts qui se sont éteints aussi brusquement qu'ils sont
apparus. Ses conclusions sont encore discutées.
- La faune de Burgess
En 1909, le paléontologue américain Ch. WALCOTT a découvert les schistes de
Burgess, datant du Cambrien moyen (540 Ma). Le gisement est situé dans les
Rocheuses canadiennes, en Colombie Britannique. Extrêmement riche en fossiles,
cette formation a été retrouvée jusqu'à 30 km autour du site, puis dans l'Idaho, l'Utah,
en Pennsylvanie et, dernièrement, en Chine et au Groenland. Le site de Burgess a
révélé un nombre de nouveautés taxinomiques considérables : la faune appartient à
l'explosion démographique cambrienne, au cours de laquelle tous les grands groupes
ont pris naissance. Seuls les Bryozoaires sont absents au début du Cambrien ; leur
squelette n'était sans doute pas encore minéralisé. Pourtant le gisement de Burgess
est également remarquable par la richesse exceptionnelle de ses fossiles d'animaux à
corps mous.
Au cours de cinq campagnes de fouilles, Ch. WALCOTT a mis au jour 60 000
fossiles dont la plupart sont conservés au National Museum of Natural History de
Washington. Il a effectué des descriptions d'animaux parfois incomplètes. En 1966, le
paléontologue Harry WHITTINGTON, avec deux étudiants, Simon CONWAY-MORRIS et
Derek BRIGGS, reprend les travaux ; il recense treize types d'organisation tout à fait
uniques et vingt-deux espèces non assignées à une classe d'Arthropodes ou à un
embranchement particulier. Dans son article « Les premiers Arthropodes » (La
Recherche, n° 164, mars 1985), D. BRIGGS écrit : « Le gisement des schistes de Burgess du
Cambrien moyen a livré la plus importante faune d'animaux à corps mous connue dans le
monde. Environ cent-cinquante espèces animales réparties dans cent-vingt genres ont été
découvertes, dont plus d'un tiers, c'est-à-dire quelques quarante-quatre genres, sont des
Arthropodes. » La figure 1.17 illustre quelques-uns des spécimens étranges de
Burgess.
Fig. 1.17