la nouvelle production sur le marché. Lorsque le marché est porteur, c'est-à-dire que les prix
sont élevés, l’entrepreneur investit pour augmenter sa production et donc son chiffre
d’affaires. Mais comme le temps de réponse est long, le marché est en surplus de production
lorsque la nouvelle production arrive, car les prix ont déjà baissé : la surproduction est la
cause de la crise.
- l’analyse d’Aftalion (1874 – 1956) : l’effet accélérateur. Une faible variation de la
consommation entraîne une variation beaucoup plus forte de l’investissement et de la
production, même quand les anticipations des entrepreneurs sont exactes. Cela est dû à une
discordance entre l’évolution des profits et celle des salaires. En effet, les profits augmentent
plus vite que les salaires : l’augmentation de la rentabilité du capital implique une hausse de
l’investissement et donc une hausse des capacités de production ; mais cette hausse est
supérieure à celle du pouvoir d’achat. On assiste donc encore une fois à une crise de
surproduction.
Dans les deux analyses, la crise est due à la surproduction. Les prix baissent, l’investissement
aussi et donc les employeurs licencient. La diminution des salaires et l’insécurité liée à
l’emploi concluent à la déprime de l’activité économique.
Le cycle Kondratieff (ou Kondratiev) :
Kondratieff (1892 – 1930) met en évidence un cycle long, dont la durée moyenne est d’une
cinquantaine d’années. Il se compose d’une phase de croissance soutenue, puis d’une phase de
croissance ralentie. Selon Kondratieff, ces cycles sont dus au niveau des prix et à celui des
taux d’intérêts. Lors de la première phase, la croissance est forte. Les prix augmentent, et
donc les entrepreneurs investissent et empruntent. Plus les emprunts augmentent, plus les taux
d’intérêts aussi à cause des banques qui veulent faire fructifier au maximum leur capital. Mais
ils deviennent à un moment trop élevés et découragent les entrepreneurs : c’est la crise. Les
prix sont alors en baisse car les entreprises n’augmentent plus leurs production, et les taux
d’intérêts diminuent. Lorsqu’ils sont suffisamment bas, les entrepreneurs sont à nouveau
incités à emprunter et investir : c’est la fin de la période de croissance ralentie et la reprise.
Schumpeter (1883 – 1950) présente une autre analyse des cycles de Kondratieff. Selon lui,
ils sont dus au rythme discontinu de diffusion du progrès technique par « grappe
d’innovations ». Il distingue deux types d’innovation :
- les innovations majeures ou motrices ou radicales, qui changent les conditions de la
concurrence sur un marché et ont un impact sur l'ensemble de l'appareil productif en générant
d'autres innovations. (Ex: charbon/mécanique, machine à vapeur, informatique, automobile.)
- les innovations mineures ou induites ou incrémentales, qui découlent d'une
innovation majeure mais ne concernent qu'une branche en particulier ou ne modifient que
légèrement les rapports de force entre les entreprises. (Ex: nouvelle génération de
microprocesseurs plus rapide que la génération précédente mais construite sur les mêmes
principes.)
Selon Schumpeter, les entrepreneurs lancent le processus de recherche d’innovations pendant
la phase de croissance forte, car c’est pendant cette période qu’ils sont capables d’assumer les
risques de la recherche et du développement. Les innovations majeures trouvées sont alors
diffusées sur le marché. Mais au fur et à mesure de sa diffusion et de son extension,
l’innovation est reprise et copiée par les autres entreprises. La concurrence augmente et les