Christelle Pire
Conf 4
Les fluctuations économiques.
Définition :
Les fluctuations économiques correspondent au changement du taux de croissance du PIB. Un
cycle économique est un concept qui finit les fluctuations économiques en les décomposant
en une succession de phases clairement identifiables et répétitives dans le temps de manière
ordonnée. A travers les fluctuations, on peut dégager une tendance générale ou trend qui
correspond au mouvement général de la croissance du PIB, le plus souvent à la hausse.
Le cycle Juglar :
Juglar (1819 1905) met en évidence un cycle de courte période, dont la durée se situe entre
6 et 11 ans. Ce cycle est composé de quatre phases : 1) l’expansion (l’augmentation des prix
et de la production), 2) la crise (le retournement de situation), 3) la récession (un
ralentissement de l‘augmentation de la production) ou la dépression (une baisse de la
production), et 4) la reprise qui est le début d’une nouvelle phase d’expansion.
Selon Juglar : « La principale cause de la dépression est la prospérité ».
Deux analyses expliquent le cycle de Juglar :
- l’analyse de Kaldor (1908 1986) : le cycle est aux erreurs d’anticipation des
entrepreneurs. Ainsi, l’imperfection de l’information entraîne une incertitude face à l’avenir.
Ces erreurs d’anticipation ont d’importants effets sur la croissance à cause du temps de
réponse de la production au signal du marché, c'est-à-dire au prix. Le temps de réponse est le
temps qui s’écoule entre la décision prise par l’entrepreneur d’investir et l’arrivée effective de
la nouvelle production sur le marché. Lorsque le marché est porteur, c'est-à-dire que les prix
sont élevés, l’entrepreneur investit pour augmenter sa production et donc son chiffre
d’affaires. Mais comme le temps de réponse est long, le marché est en surplus de production
lorsque la nouvelle production arrive, car les prix ont déjà baissé : la surproduction est la
cause de la crise.
- l’analyse d’Aftalion (1874 1956) : l’effet accélérateur. Une faible variation de la
consommation entraîne une variation beaucoup plus forte de l’investissement et de la
production, même quand les anticipations des entrepreneurs sont exactes. Cela est à une
discordance entre l’évolution des profits et celle des salaires. En effet, les profits augmentent
plus vite que les salaires : l’augmentation de la rentabilité du capital implique une hausse de
l’investissement et donc une hausse des capacités de production ; mais cette hausse est
supérieure à celle du pouvoir d’achat. On assiste donc encore une fois à une crise de
surproduction.
Dans les deux analyses, la crise est due à la surproduction. Les prix baissent, l’investissement
aussi et donc les employeurs licencient. La diminution des salaires et l’insécurité liée à
l’emploi concluent à la déprime de l’activité économique.
Le cycle Kondratieff (ou Kondratiev) :
Kondratieff (1892 1930) met en évidence un cycle long, dont la durée moyenne est d’une
cinquantaine d’années. Il se compose d’une phase de croissance soutenue, puis d’une phase de
croissance ralentie. Selon Kondratieff, ces cycles sont dus au niveau des prix et à celui des
taux d’intérêts. Lors de la première phase, la croissance est forte. Les prix augmentent, et
donc les entrepreneurs investissent et empruntent. Plus les emprunts augmentent, plus les taux
d’intérêts aussi à cause des banques qui veulent faire fructifier au maximum leur capital. Mais
ils deviennent à un moment trop élevés et découragent les entrepreneurs : c’est la crise. Les
prix sont alors en baisse car les entreprises n’augmentent plus leurs production, et les taux
d’intérêts diminuent. Lorsqu’ils sont suffisamment bas, les entrepreneurs sont à nouveau
incités à emprunter et investir : c’est la fin de la période de croissance ralentie et la reprise.
Schumpeter (1883 1950) présente une autre analyse des cycles de Kondratieff. Selon lui,
ils sont dus au rythme discontinu de diffusion du progrès technique par « grappe
d’innovations ». Il distingue deux types d’innovation :
- les innovations majeures ou motrices ou radicales, qui changent les conditions de la
concurrence sur un marché et ont un impact sur l'ensemble de l'appareil productif en générant
d'autres innovations. (Ex: charbon/mécanique, machine à vapeur, informatique, automobile.)
- les innovations mineures ou induites ou incrémentales, qui découlent d'une
innovation majeure mais ne concernent qu'une branche en particulier ou ne modifient que
légèrement les rapports de force entre les entreprises. (Ex: nouvelle génération de
microprocesseurs plus rapide que la génération précédente mais construite sur les mêmes
principes.)
Selon Schumpeter, les entrepreneurs lancent le processus de recherche d’innovations pendant
la phase de croissance forte, car c’est pendant cette période qu’ils sont capables d’assumer les
risques de la recherche et du développement. Les innovations majeures trouvées sont alors
diffusées sur le marché. Mais au fur et à mesure de sa diffusion et de son extension,
l’innovation est reprise et copiée par les autres entreprises. La concurrence augmente et les
prix baissent : le taux de profit diminue et les gains de productivité sont de plus en plus
faibles. C’est alors la phase de croissance ralentie du cycle. Les entreprises les moins
compétitives et les activités les moins rentables disparaissent. Cependant, la croissance est
relancée avec les innovations qui avaient été développées pendant la dernière phase de
croissance forte et qui sont maintenant capables d’être diffusées : c’est la reprise.
Ce phénomène est appelé destruction créatrice : des activités et entreprises disparaissent à
cause de la concurrence et sont remplacées par d’autres.
Chaque cycle économique de Kondratieff correspond selon Schumpeter à quelques
innovations majeures et à une multitude d’innovations mineures, qui constituent une
révolution technologique. On peut résumer ces révolutions sous la forme d’un tableau :
Début
Retournement
Fin
Innovations
1790
1815
1848
machine à vapeur, textile de coton, fer, charbon
1848
1873
1896
transport ferroviaire, acier
1896
1920
1945
électricité, moteur à explosion
1945
1973
1990s ?
automobiles, électroménager, télévision,
transport aérien, nucléaire
1990s ?
NTIC, chimie, bio-industrie
Bibliographie :
Cours de Terminale d’économie
Economie politique, de Jean Vercherand
Economie, de Samuelson et Nordhaus
1 / 3 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !