
tumeurs du rein et chez certains patients présentant des cancers de
l’estomac et/ou du côlon [10]. Cette sur-expression du gène STAG1
semble de plus être présente chez les patients présentant un cancer
de prostate, néoplasie urologique le plus fréquemment associée aux
TMP.
Dans cette observation clinique, l’analyse rétrospective du dossier
(masse tissulaire rénale avec une densité spontanée supérieure à 50
UH et un rehaussement à l’injection) associée aux éléments épidé-
miologiques des TMP (présence d’un cancer gastrique) aurait dû
faire discuter une exérèse de première intention de cette masse réna-
le suspecte [12].
A cette époque fût discutée la réalisation d’une ponction percutanée
en tomodensitométrie. Cette biopsie percutanée n’a malheureuse-
ment pas permis de faire le diagnostic. En dehors du risque théo-
rique de dissémination tumorale, la morbidité de la ponction à but
diagnostique est faible. La précision diagnostique de la biopsie per-
cutanée est proche de 90% lorsqu’elle est comparée aux résultats de
l’exérèse chirurgicale [4]. La biopsie percutanée a pour limite
essentielle un nombre de faux négatifs variant entre 10 et 25% [7,
4]. Les faux négatifs sont principalement dus aux difficultés de
localisation d’une cible tumorale de petite taille comme cela était le
cas dans cette observation clinique. La sensibilité et la spécificité de
l’examen cytologique après biopsie sont estimées entre 80 et 92%
et entre 83 et 100% respectivement. La sensibilité et la spécificité
de l’examen histologique sont estimées entre 70 et 92% et à 100%
respectivement [3]. La précision pour le diagnostic de tumeur
maligne et pour le type histologique est proche de 92% [7].
L’histoire naturelle de cette observation clinique plaide en faveur
d’une attitude chirurgicale radicale devant une masse suspecte réna-
le chez un patient porteur d’une autre tumeur primitive d’origine
gastro-intestinale et pouvant s’intégrer dans un syndrome des TMP.
CONCLUSION
Les tumeurs malignes multiple primitives, même si elles demeurent
rares et restent un diagnostic occasionnel. Le praticien doit toujours
rester vigilant quant au risque de voir associer ou apparaître une
autre tumeur primitive lorsqu’il prend en charge une tumeur gastro-
intestinale et/ou une tumeur urologique. Lorsque le diagnostic
initial est une tumeur du tractus gastro-intestinal, la surveillance
carcinologique doit être associée à la surveillance des organes uro-
logiques (vessie, reins et prostate). La mise en évidence d’une ano-
malie évocatrice d’une pathologie tumorale de l’un de ces organes
doit conduire à une attitude chirurgicale.
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SUMMARY
Natural history of a suspicious renal mass in a patient with gastric
cancer: how to evaluate the risk of multiple primary tumours
(MPT)?
The coexistence of several tumours in the same patient is a rare
phenomenon and corresponds to the multiple primary tumour
(MPT) syndrome. The most frequently diagnosed MPT include gas-
trointestinal tumours associated with urological tumours. Overex-
pression of the STAG1 gene could explain the development of seve-
ral solid tumours and could be the origin of the multiple primary
tumour syndrome. A suspicious renal mass discovered at the same
time as a documented cancer is usually a malignant lesion and may
justify combined radical surgical treatment. The authors report the
natural history of a suspicious renal mass in a patient with prima-
rygastric tumour corresponding to a MPT syndrome. They recall
and discuss the epidemiology,pathophysiology, diagnosis and
treatment of MPT.
Key words: Multiple primary tumours, gastric cancer, renal cancer
G. Van Agt et coll., Progrès en Urologie (2004), 14, 1206-1208
1208
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