Concours de rédaction CTA ARDYIS Project Thème choisi : Comment les TIC peuvent-elles être utilisées pour améliorer l’accès au marché des produits agricoles de votre pays ou région ? Nom : TRAORE Prénom : Inoussa Le pays d’étude est le Burkina Faso. C’est un pays d’environ 274 000 km2 situé en Afrique occidentale dans la boucle du fleuve Niger. L’économie du pays repose essentiellement sur le secteur primaire notamment l’agriculture. Le dernier recensement général de la population et de l’habitat a montré que le pays compte près de 15 millions d’habitants dont 80% vivent en milieu rural. La caractéristique majeure du milieu rural au Burkina Faso est la place qu’y occupe l’agriculture. En effet, les activités agricoles permettent à de nombreuses familles rurales d’assurer leurs besoins alimentaires. De plus, elles demeurent la principale activité qui occupe les populations. Toutefois, l’agriculture burkinabè fait face à de nombreuses contraintes parmi lesquelles figure celle de l’accès au marché des produits agricoles. Ce problème est d’ailleurs repris dans l’un des axes du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté en ses termes : L’objectif du Burkina est de transformer son agriculture en passant d’une agriculture de subsistance à une agriculture de marché et assurer ainsi une croissance soutenue du secteur rural en vue de contribuer à la lutte contre la pauvreté, au renforcement de la sécurité alimentaire et à la promotion d’un développement durable. De nos jours, l’essor des nouvelles technologies de l’information et de la communication offre de nouvelles opportunités au milieu rural en général et au secteur agricole en particulier. Même si certains auteurs ont mis en garde contre l’éventualité d’une fracture numérique entre milieu urbain et milieu rural, force est de reconnaître que la nature des TIC fait que de nouvelles opportunités peuvent être saisies notamment dans le domaine de la commercialisation des produits agricoles. L’une des principales conclusions du premier forum « TIC et Agriculture »1 sur le thème « Nouvelles technologies et organisations paysannes: l’état des lieux au Burkina Faso. » a été d’ailleurs que dans les milieux dominés par l’analphabétisme et la grande mobilité, le téléphone mobile a trouvé ses lettres de noblesse en s’imposant comme outil incontournable pour les échanges, l’obtention d’informations agricoles et même la commercialisation de produits agricoles. Ainsi donc, la diffusion des TIC en milieu rural est en marche malgré des problèmes infrastructurels et d’analphabétisme. Pour la suite du texte, nous montrerons d’abord les canaux par lesquels, les TIC peuvent améliorer l’accès au marché des produits agricoles au Burkina Faso et ensuite nous formulerons une recommandation. La problématique de l’accès au marché et de la commercialisation des produits agricoles s’est posée au Burkina Faso bien avant même l’essor des TIC. Avec l’avènement des TIC, 1 Rapporté par S. Ouédraogo, 2009 « nouvelles technologies et organisations paysannes, l’état des lieux au Burk ina Faso, » 1 des initiatives ont été entreprises à différents niveaux pour offrir des services TIC au monde agricole. Les premiers usages des TIC en milieu agricole consistaient en l’utilisation de ces technologies pour sensibiliser les producteurs sur les bonnes pratiques culturales, les prévisions météorologiques, etc. Aujourd’hui, les TIC commencent à être utilisées pour améliorer l’accès au marché des produits agricoles. La question qui se pose donc est comment un tel accès peut être amélioré par les TIC ? Le principal canal par lequel les TIC peuvent améliorer l’accès au marché des produits agricoles est celui de l’information. L’une des caractéristiques des marchés agricoles est l’absence d’information ou l’asymétrie d’information. Les TIC peuvent résoudre ce problème d’information de plusieurs manières : Les informations agricoles sur le web/TV, radio et sur support multimédia : DVD, Cdrom….Les informations concernent le prix des produits, la disponibilité des stocks, la qualité, l’origine, etc. Sur ce point, des illustrations existent au Burkina Faso ; c’est notamment le cas de l’initiative TV Koodo qui a permis de diffuser les prix des produits agricoles sur l’Internet et à la télévision nationale et aussi l’ONG APROSSAAfrique Verte qui possède également une liste de diffusion qui permet d’informer le monde agricole sur la situation des marchés agricoles. Un autre exemple, c’est le dispositif SIM (système d’information des marchés) de la SONAGESS (société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire). Ce système publie régulièrement sur un site web2 les prix des céréales. La traçabilité des produits agricoles : l’une des contraintes liées à la commercialisation de certains produits agricoles est la contrainte de qualité et de normes. L’avènement du GPS offre une solution à ce problème car il permet la traçabilité des produits et facilite ainsi l’obtention de certification sur la qualité, toutes choses qui facilitent la commercialisation. Au Burkina Faso, certaines associations de productrices ont pu obtenir des certifications grâce à ce dispositif. Vente et achats de produits agricoles en ligne : Les TIC permettent l’ouverture au marché international à travers l’internet. L’internet peut permettre ainsi aux producteurs d’obtenir des contrats en provenance du monde entier. Aujourd’hui certains groupements de producteurs Burkinabès ont pu créer leur site web sur lequel ils font la promotion de leurs produits. 2 www.resimao.org 2 Vente et achat de produits agricoles via le téléphone portable (SMS, appels…) : l’internet étant peu présent dans le monde rural et étant moyennement utilisé dans les villes, une alternative consiste dans l’usage du téléphone portable dans la circulation des informations et la conclusion des contrats. La chambre de commerce du Burkina Faso a d’ailleurs initié un projet dans ce sens dénommé « affaires mobiles » qui permet d’informer par SMS les commerçants sur les prix locaux et internationaux des produits. Promotion et publicité des produits agricoles : en plus des canaux traditionnels de publicité (télévision, radio, etc.) l’internet offre aujourd’hui un espace publicitaire à portée mondiale et de fait peut permettre aux produits agricoles d’accéder facilement n’importe quelle type de marché. Certains groupements de femmes au Burkina Faso utilisent d’ailleurs ce canal pour écouler les produits karité qu’elles produisent. Après un examen des différents canaux par lesquels les TIC peuvent améliorer l’accès au marché des produits agricoles, nous formulons la recommandation suivante : Notre proposition consiste en la mise en place d’un observatoire des marchés et produits agricoles. L’observatoire est un outil d’aide à la décision comportant une base de données. Ces données sont codifiées et programmées sur un logiciel de gestion de base de données tel que Microsoft Access par exemple. Ainsi, les utilisateurs de cet outil peuvent obtenir des informations en effectuant simplement des requêtes sur le logiciel. La mise en place d’un tel observatoire trouve sa justification dans le fait qu’il existe plusieurs sources d’informations, chacune prenant en compte uniquement une partie des informations. L’observatoire devra centraliser l’ensemble des informations provenant de ces différentes sources dans une seule base qui sera régulièrement mise à jour et qui pourra fournir à tout instant l’ensemble des informations sur tous les aspects de tous les produits sur toute l’étendue du territoire. L’observatoire sera donc un véritable outil d’aide à la décision pour l’ensemble des utilisateurs à savoir du producteur qui vend directement sa production jusqu’aux exportateurs de produits agricoles en passant par les commerçants intermédiaires et les courtiers. La mise à jour régulière de la base de données permettra aux acteurs d’avoir toutes ces informations en temps réel. En conclusion, nous pouvons dire que les TIC sont des puissants outils qui peuvent faciliter l’accès à l’information et sa diffusion, permettre l’accès à de nouveaux marchés, améliorer la visibilité et la publicité des produits agricoles. Cet espoir que suscite l’utilisation des TIC pourrait être encore plus grand si la diffusion de ces technologies s’accompagnait d’un accroissement des niveaux d’alphabétisation et de scolarisation. 3 Bibliographie et références Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, 2004 Ouédraogo Sylvestre, nouvelles technologies et organisations paysannes, l’état des lieux au Burkina Faso, 54 pages, in Burkina ntic (nov 2009), Ouagadougou, Burkina Faso. http : // www.burkina-ntic.org http: // www.yam-pukri.org http : // www.iafric.net 4