Chapitre 2 : Les USA

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Chapitre 2 : Les USA
Leçon 1 : Une hyperpuissance au niveau mondial ?
La puissance américaine favorisée par la fin de la guerre froide se manifeste surtout dans les
domaines militaires et culturels mais elle est surtout fondée sur une puissance économique
sans égal. Cela leur permet d’avoir un poids important dans les échanges et les relations
diplomatiques. L’ancien ministre des affaires étrangères français Hubert Védrines a attaché
son nom au concept flou mais marquant, celui d’hyperpuissance (la domination dans tous les
domaines d’une superpuissance qui a perdu son rival) mais ce concept vient en fait de
Zbignew Brzezinski. Les USA dominent particulièrement dans quatre domaines : militaire,
économique, culturel et technologique.
Cette domination n’est-elle pas exagérée ? Le concept d’hyper puissance est-il valable ?
I) Une écrasante domination économique
A) Le principal acteur de la mondialisation des échanges
Les USA jouent un rôle dirigeant dans les échanges. Ils sont dans les premiers exportateurs et
les premiers importateurs mondiaux. Ils représentent 22% des importations mondiales en
2001. Ils ont donc un pouvoir important dans les négociations à l’OMC.
Document 2 pages 97.
Le Canada et le Mexique sont les principaux partenaires des USA grâce notamment à
l’existence de l’ALENA dont ils font partis et qui fut créée en 1994.
Le Japon, la Chine et les dragons asiatiques représentent une part croissante des échanges
notamment la Chine avec laquelle les échanges se sont traduits par un déficit commercial de
plus de 100 milliards de dollars. Si l’on prend compte des entités régionales, l’UE devient le
premier partenaire commercial avec 400 milliards de dollars d’échanges. Les Etats-Unis sont
de grands exportateurs de produits agricoles et des services (19% des exportations mondiales).
Mais ils sont de très gros importateurs (la moitié de leurs besoins en pétrole et en minerai).
Les USA sont au centre des flux de capitaux puisque le « Stock Exchange » de New York est
la première place boursière mondiale dont les entreprises de biens traditionnels sont cotées par
l’indice Dow Jones. L’envole de l’indice Nasdaq qui mesure les valeurs de la nouvelle
économie (entreprise liés à Internet et aux nouvelles technologie) illustre le dynamisme des
places boursières. Première place mondiale également pour le Board of Trade de Chicago
pour le marché des matières premières et des céréales. Ces échanges s’effectuent en dollar qui
est une monnaie de référence pour la moitié des transactions commerciales mondiales. C’est
aussi une monnaie de réserve pour les banques centrales de nombreux pays.
Document 1 pages 91.
Les places boursières sont le lieu de grandes fusions d’entreprises et d’investissements qui
vont donner aux FTN américaines un rôle prépondérant sur le marché mondial.
Document 2 pages 91.
Wal Mart est la première FTN mondiale avec un chiffre d’affaire de près de 259 milliards de
dollars. Viennent ensuite Exxon Mobile, General Motor, Ford et General Electric.
B) Les atouts d’une exceptionnelle capacité productive
Les fusions et les restructurations dans le domaine des industries ont mis un terme à la crise
avec plusieurs facteurs : (carte 1 pages 93)
- La fermeture de certaines usines et la reconversion des activités industrielles dans le
nouveau monde. La Manufacturing Belt qui était devenue la Rust Belt (ceinture de
rouille) pendant un certain temps est parvenue à relancer son tissu industriel.
Aujourd’hui elle occupe toujours la 1ère place pour l’automobile, surtout à Détroit, et
le textile est encore le premier centre du prêt-à-porter à New York et la métallurgie a
Pittsburg.
- L’émergence de régions dynamiques comme le croissant périphérique (Sun Belt). Qui
s’étend depuis la région d’Atlanta qui est reconnue pour Coca Cola et Lévis, le Texas
avec Dallas et Austin pour la micro-informatique, la Californie avec la mégalopole de
Los Angeles et San Francisco et qui s’étend encore jusqu'à la région de Seattle.
- L’industrie ne représente plus que ¼ du PIB des emplois dynamisés par l’essor des
nouvelles technologies grâce à des dépenses élevées pour la recherche avec 2,7% du
PIB, mais aussi grâce aux pôles de recherches (technopoles) qui unissent des grands
laboratoires et des grandes universités (MIT de Boston –Massachussets Institute of
Technology- ; Silicon Valley en Californie ; Dallas). Le principal secteur dans ce
domaine est l’informatique et les USA représentent le 1er marché d’ordinateur mondial
(41%) devant l’UE (23%) et l’Asie Pacifique (22%).
- Les USA représentent la 1ère agriculture mondiale (carte 3 pages 95) qui est souvent
aux espaces intérieurs du Middle West et des grandes plaines avec de vastes parcelles
céréalières en openfield. L’agriculture américaine se concentre surtout dans la moitié
Est mais pourtant, la Californie est devenue la première région agricole mondiale. On
assiste au développement de l’agribusiness qui est une agriculture productiviste liée à
l’industrie et destinée au marché international. Ceci nécessite l’emploi de nouvelles
technologies de précision pour l’agriculture comme les OGM (80% de la production
mondiale de maïs, soja et coton), l’irrigation goutte à goutte ou encore le GPS.
II) Les manifestations de la puissance : force militaire et
hégémonie culturelle
A) Une puissance militaire inégalée au service d’une vision du monde
spécifique
Depuis la fin de la guerre froide et le 11 septembre 2001, une augmentation des dépenses
militaires qui s’élèvent aujourd’hui à plus de 400 milliards de $ (+40% du total mondial)
contre 150 milliards de $ pour l’Europe. La recherche militaire en lien avec l’industrie est un
secteur clef que ce soit dans le secteur de l’emploi ou du chiffre d’affaire.
Le vaste complexe militaro-industriel associe le Pentagone aux grandes entreprises
d’armement (6 parmi les 10 premières mondiales) comme Mac Donnel Douglas qui fabrique
des avions. Ainsi, les USA sont les premiers exportateurs mondiaux d’armes (hélicoptères
Apache, fusil d’assaut M16, F15, F16). Les USA disposent également d’un dispositif de
surveillance et de contrôle des communications mondiales qui s’appelle système Echelon ou
Big Brother.
Ces armes sont au service d’une vision géostratégique : lutte contre le terrorisme ; défense de
la démocratie ; maintien de la paix et de la sécurité collective (intérêts stratégiques). Cette
puissance est relayée par de nombreux alliés.
B) L’hégémonie culturelle américaine
Différents vecteurs :
 La langue anglaise est utilisée dans beaucoup de domaines comme le commerce, la
science, la diplomatie ou encore même l’anglicisme qui explique la posture défensive de la
francophonie par exemple.
La culture populaire représentée par les grandes firmes comme Mac Do, Coca Cola, Nike,
Disney, Levi’s, musique (rap, rock, r’n’b), cinéma de Hollywood (Matrix, Titanic), série
télévisée. Dans le domaine de l’audiovisuel, les USA exportent dix fois plus qu’ils
n’importent, l’UE absorbant 80% de ces exportations. Longtemps cette exportation a
véhiculée les valeurs des WASP (White Anglo-saxon Protestants), elle a popularisé le mode
de vie consumériste de l’ « American way of life ». Mais cette culture est aujourd’hui
métissée par les apports des minorités ethniques comme les Latinos (Jennifer Lopez), les noirs
(Tupac, Dr Dre).
Internet avec les différents sites et moteurs de recherches d’origine américaine.
L’influence des élites culturelles comme les universités, les bibliothèques, les maisons
d’éditions, les musées… (Ex : le Best seller américain de Bret Easton Ellis, American
psycho).
La force de la culture américaine réside dans sa capacité à promouvoir une idéologie
dominante (Bill Gates). Ils ont aussi des contestations et des critiques (Michael Moore).
III) Les fragilités de la puissance américaine : un Empire en
déclin ? (Correction du devoir)
A) Les faiblesses militaires
2°) E. Todd dit que le concept d’hyperpuissance est un mythe lié à la surestimation de la
puissance américaine fondée sur le poids des images par un effet d’optique médiatique. Les
faiblesses militaires sont importantes sur le plan de l’ancienneté des armes. Mais les USA sont
très forts sur l’aéronaval mais les troupes sont insuffisantes pour contrôler les équipements.
La puissance militaire américaine n’a plus rien à voir avec les USA de 1945. L’intervention
en Irak est très révélatrice de la théâtralisation des débuts de la guerre (CNN, jeu de carte) et
des difficultés des Gi’s à sécuriser la région.
B) Une fragilité économique
3°) La principale faiblesse des USA est la disproportion entre leurs capacités productives et
leurs importations de liens de capitaux (700 milliards de $ de déficit commercial). Cette
fragilité est liée à une économie en grande partie virtuelle car elle repose sur des échanges
financiers dépourvus d’industries de bases dynamiques.
Certains secteurs révèlent ces faiblesses comme les téléphones portable et les ordinateurs pour
lesquels la Chine à détrôné les USA en 2004 sur la première marche d’exportateur mondial
(180 milliards de $). Ou encore dans l’aéronautique où les progrès d’Airbus (UE) au
détriment de Boeing (USA) démontrent les fragilités industrielles des USA.
Le cyclone Katrina a révélé une autre fragilité, des divisions et des inégalités sociales (1/5 e
des plus riches possèdent 50% des richesses alors que 1/5e des plus pauvres ne possèdent que
3,5% des richesses). Les restrictions dans les budgets sociaux se sont traduites par une
marginalisation d’une population déshéritée surtout appartenant aux minorités ethniques (10 à
20% de la population en dessous du seuil de pauvreté). Il y a aussi la privatisation de pans
entiers des services publics qui se traduit par la dégradation de structures importantes
(hôpitaux, électricité).
Le melting pot fonctionne moins bien avec la multiplication des tensions ethniques (ex :
émeutes de Los Angeles en 1992 : Rodney King, un noir américain, se fait tabasser par des
policiers blancs ce qui engrange des manifestations pendant 6 jours avec des affrontements
avec les forces de l’ordre et qui se transforme petit a petit en affrontements interethniques).
Enfin, la puissance américaine est remise en cause par les groupes alter mondialistes.
Conclusion
E. Todd permet de nuancer la vision dominante d’Hubert Védrines qui pense que les USA
sont une hyperpuissance. Todd prévoit un effondrement de la puissance américaine avec
l’aide de l’augmentation du taux de mortalité infantile qui ressemblerait à la crise soviétique.
Mais ce n’est qu’une hypothèse qu’il faut prendre avec prudence et qui nous dit que cette
puissance précaire mettrait en avant de nouveaux acteurs à l’échelle mondiale.
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