SUJET PROPOSÉ A UN CONTRAT DOCTORAL 2014 FINANCÉ PAR LA REGION BRETAGNE A retourner complété et signé, avant le 21 mars 2014 : à Joëlle BISSON UNITE DE RECHERCHE Nom de l’Unité de Recherche: Espaces et Sociétés (ESO-Rennes) N° de l’Unité de Recherche : UMR 6590 CNRS Nom du Directeur de l’Unité de Recherche : Emmanuelle Hellier SIGNATURE DU DIRECTEUR DE L’UNITE: SUJET DE THESE ACRONYME : ALIMBT Intitulé Français du sujet de thèse proposé Distributions et consommations alternatives des produits alimentaires : approche comparée Bretagne-Turquie Intitulé Anglais du sujet de thèse proposé New supply chains and consumptions modes of alternative food products: a Britanny-Turkey comparison 1 Domaine d’innovation stratégique DIS1 - Innovations sociales et citoyennes pour une société ouverte et créative 1A - « Démarches d’innovation sociale et citoyenne » 2B - « Nouveaux modèles de production agricole » Sous Domaines DIRECTEUR DE THESE CIVILITE Madame NOM VIGNAL PRENOM Leïla Adresse mail [email protected] Date d’obtention HDR En préparation (MCF Chaire d’excellence CNRS) Nombre d’encadrement en cours au 1er octobre 2014 0 CO- DIRECTEUR le cas échéant CIVILITE NOM PRENOM UNIVERSITE D’AFFECTATION UNITE DE RECHERCHE Adresse mail Date d’obtention HDR Nombre d’encadrement en cours au 1er octobre 2014 Monsieur Montabone Benoit Université Rennes 2 ESO-Rennes- UMR 6590 CNRS [email protected] 0 S’agit-il d’un projet de thèse en cotutelle ? Cotutelle envisageable mais difficile étant données les modalités d’inscription en doctorat dans le pays partenaire 2 ARGUMENTAIRE SCIENTIFIQUE Argumentaire scientifique présentant les enjeux de la thèse : MOTS CLES (5) : Economie circulaire, approvisionnement, production locale, consommation alternative, Bretagne, Turquie Proposé dans le cadre du programme de coopération scientifique ARCUS BretagneTurquie (Ministère des Affaires Etrangères, Conseil Régional de Bretagne, Université Rennes 2, IEP), ce sujet de thèse vise à analyser l’émergence et la structuration de nouveaux réseaux de distribution alimentaire fondés sur la proximité dans le contexte de construction d’une économie circulaire ancrée sur un territoire donné, à l’échelle infrarégionale principalement. Depuis deux décennies, l’émergence de productions localisées essentiellement biologiques a fortement modifié les chaînes de distribution des produits agroalimentaires, faisant émerger de nouveaux circuits commerciaux. L’objectif de la thèse est d’appréhender ces transformations non pas d’un point de vue uniquement productif mais de lier les productions alternatives aux nouvelles exigences de consommation et aux nouvelles façons de consommer, en utilisant les circuits de distribution et d’approvisionnement des métropoles comme support d’étude privilégié. Réseaux associatifs, vente directe à la ferme, mais aussi boutiques spécialisées et « marchés bio » dessinent ainsi des réseaux qui devront être identifiés, spécifiés et spatialisés. Il s’agira de retracer les chaînes alimentaires dans l’économie urbaine et de comprendre l’articulation entre réseaux mondialisés et réseaux localisés, en laissant une large place aux dispositifs informels (personnels, familiaux, vente directe non institutionnalisée, revente) dans la construction d’une économie territorialisée. L’hypothèse est que ces modes de distribution dessinent des nouveaux territoires alimentaires en réseau, impliquant des relations entre lieux parfois éloignés physiquement mais fortement reliés socialement. La question de la nouveauté du système est débattue, car elle reprend des modes de production et de vente plus traditionnels (vente du producteur sur les marchés ou sur les trottoirs) qui sont devenus secondaires dans les modalités d’approvisionnement des grandes villes, mais qui ré-émergent à la faveur d’un retournement des valeurs sociales attribuées à l’alimentation de proximité. La question du passage éventuel à une économie circulaire territorialisée sera ainsi posée. L’intérêt de la comparaison réside dans le décalage temporel entre les deux terrains d’étude : des réseaux maintenant bien établis et en expansion en Bretagne, des expérimentations timides en Turquie mais qui répondent à une demande de plus en plus exigeante. Dans les deux cas, le « produit à la ferme » de Bretagne renvoie au « fait au village » de Turquie qui s’impose de plus en plus comme une nouvelle norme de consommation. Sur le plan scientifique, la question largement abordée sur le territoire breton est totalement novatrice sur le territoire turc, permettant de développer un champ d’étude innovant et porteur internationalement étant donné l’importance du secteur agro-alimentaire en Turquie. 3 Références de l’unité de recherche sur le sujet : Insertion dans les axes et programmes du laboratoire : Le sujet proposé s’insère directement dans les axes du laboratoire ESO et répond à une volonté d’internationalisation et d’ouverture à des terrains émergents du laboratoire.Il correspond principalement à l’axe « Dynamiques sociales et spatiales », et principalement le sous thème « Mutations agricoles, ressources territoriales et singularisation des espaces ruraux », dans lequel la construction de la ressource, son appropriation et l’émergence de nouvelles valeurs sont abordées, tel que présenté dans le projet de l’UMR 2012-2015. Il n’est pas étranger non plus à l’axe « De l’action publique », dans l’analyse des nouvelles solidarités territoriales que produisent les circuits agricoles et alimentaires. Plusieurs thèses en cours au laboratoire ont déjà donné des pistes sur l’agriculture urbaine et les circuits courts (Paula Nahmias, Marion Diaz), et plusieurs collègues du laboratoire pourront proposer leur expertise en la matière (Catherine Darrot, Yvon Le Caro) dans le cadre d’un comité de thèse par exemple. Par ailleurs, cette thèse est proposée dans le cadre du programme ARCUS Bretagne-Turquie, co-financé par le Ministère des Affaires Etrangères et le Conseil Régional de Bretagne. Ce programme vise à développer les coopérations bilatérales entre les établissements bretons et l’université Galatasaray à Istanbul. Le sujet de thèse répond au programme scientifique intitulé « Gouvernance, identités et représentations territoriales : Regards croisés France-Turquie ». La mise en œuvre de la recherche sera facilitée par les coopérations avec l’Institut Français d’Etudes Anatoliennes d’Istanbul. Références de l’unité de recherche sur la thématique : - Darrot, C., Durand, D., 2011, Référentiel central des circuits courts de proximité : Mise en évidence et statut pour l'action, in Traversac, JB (Dir..), Circuits courts, contribution au développement régional, Educagri, 224 p. Darrot, C., 2012, « Et si l’agglo était en autonomie alimentaire ? », Revue Place Publique édition rennaise, # 17 - Le Caro Y.& Daniel R., 2007, « Les motivations des agriculteurs d’après une enquête auprès de vendeurs directs en Bretagne » in : L’agriculture participative - dynamiques bretonnes de la vente directe, Hiroko Amemiya (dir.), Rennes : Presses universitaires de Rennes, pp. 95-124. (Coll. PEKEA, 210 p.) - Le Caro Y., Madeline P. & Pierre G. (dir.), 2007, Agriculteurs et territoires. Entre productivisme et exigences territoriales. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 268 p. (Coll. Espace et territoires). - Montabone B., 2011, « Régionalisation et développement régional en Anatolie du Sud-est : réflexions autour de la région Diyarbakır-Şanlıurfa », EchoGéo [En ligne], numéro 16 | 2011, mis en ligne le 04 juillet 2011, - Montabone, B, 2013, L'Union européenne et la Turquie. Les enjeux d'un développement régional, Presses Universitaires de Rennes, 233p. - Morvan Y., Montabone B., 2010, « Le pont de la Rente. Les enjeux fonciers du troisième pont sur le Bosphore à Istanbul », Etudes foncières, n°148, p.20-24. - Nahmias P., Hellier E., 2012, La gouvernance urbaine en question : le cas des lieux de nature cultivée. Lecture de la situation rennaise, Vertigo, vol.12 n°2, sept.2012, Natures et métropoles, en ligne. http://vertigo.revues.org/12202 - Pierre G., Madeline P., Croix N., Margetic C., Bermond M., Peltier C., 2008, « Durabilité, agriculture et territoires : quels questionnements pour les ruralistes d’universités de l’Ouest ? », Géocarrefour, volume 83, n°3, p. 245-250 4 - Vignal L., 2007, « La ‘nouvelle consommation’ et les transformations du paysage urbain à la lumière de l’ouverture économique : l’exemple de Damas », in REMMM (Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée), n°115-116. - Vignal L., 2007, “The emergence of a Consumer Society in the Middle East: Evidence from Cairo, Damascus, and Beirut”, in Cities of the South, Citizenship and exclusion in the 21st Century, Drieskens B., Mermier F., Wimmen H. (eds.), Saqi Editions, Beirut. - Vignal L. 2011, « Beyrouth, de la boutique au shopping mall : Dynamiques métropolitaines et nouvelle géoéconomie au Moyen-Orient », in Marchés, boutiques, souks et mall : formes sociales et spatiales de l’échange marchand en Méditerranée. Mermier F., Péraldi M. (dirs.), Editions de la Découverte, Paris, pages 279-302. Les co-directeurs de la thèse ont par ailleurs organisé un colloque international à Rennes en octobre 2013 intitulé « Intégration(s) en Méditerranée » qui donnera lieu à des publications, dans lequel les dynamiques locales ont été étudiées sous l’angle de la circulation des modèles de développement autour du bassin méditerranéen. Connaissances et compétences requises pour le futur doctorant : Le futur doctorant devra avoir démontré ses capacités à développer un protocole de recherche en science sociale dans un domaine disciplinaire faisant de l’espace une clef d’analyse de la société (géographie, sociologie, économie, science politique). Il devra avoir une expérience de recherche dans le domaine de l’économie territoriale et/ou du développement local, avec une expérience sur au moins un des deux terrains mentionnés (Bretagne et/ou Turquie). Il devra maîtriser deux langues de recherche internationales (français et anglais de préférence) ainsi que le turc (qui peut être en cours d’apprentissage). Intérêt du projet quant aux perspectives d’insertion professionnelle du-de la doctorant-e : Deux voies s’ouvrent dans la lignée de cette thèse à dimensions générale et appliquée : - La poursuite d’activités de recherche en post-doctorat international, et la possibilité de candidater aux fonctions de Maître de Conférences ou de chercheur CNRS en Géographie (géographie économique, géographie sociale) ; - La dimension appliquée de la thèse sur le développement des réseaux alternatifs de distribution et de consommation ouvre de réelles perspectives sur le marché professionnel à court terme, soit dans le secteur associatif soit dans le consulting (Turquie, pays émergents, Europe). Priorité régionale de référence : Chaîne agro-alimentaire durable pour des aliments de qualité Modalité de financement : Co-Financement : acquis (cf. doc joint) nom du co-financeur : Ministère des Affaires étrangères via le programme ARCUS Bretagne-Turquie adresse : pour le compte du MAE : Caisse des Dépôts et Consignations, 56, rue de Lille 75007 Paris montant annuel de la participation financière : 15000€ 5 Intérêts du projet vis-à-vis de la politique régionale de développement de la recherche : Le sujet permet d’aborder la question de l’alimentation de demain du point de vue économique, social et politique en éclairant l’organisation des réseaux de distribution alternatifs. Il entre dans plusieurs sous thèmes stratégiques : « Nouveaux modèles de production agricole » bien sûr, mais également « Démarches d’innovation sociale et citoyenne ». Il permet d’internationaliser l’expertise de la région Bretagne en la matière en en étudiant la possible transférabilité vers un pays émergent. Il participe au programme scientifique de coopération bilatérale ARCUS BretagneTurquie co-financé par le CRB. Enjeux socio- économiques de la problématique de recherche : Cette problématique revêt deux grands enjeux socio-économiques : - Mieux comprendre l’émergence de nouvelles valeurs attribuées à l’alimentation de proximité et surtout chercher à comprendre la dynamique réticulaire, c’est-à-dire les interconnections, les doublons éventuels des réseaux de distribution, et les retombées en termes de relocalisation de la production alimentaire et de réduction des coûts de l’alimentation pour les populations. - Comparer la structuration de ces réseaux entre un pays développé et un pays émergent qui prend souvent le premier comme référence, ce qui pose deux questions : celle de l’adaptation possible et souhaitable des modèles occidentaux, eux-mêmes souvent discutés, et celle de l’intérêt de la transposabilité à l’inverse (des modes de faire du pays émargent vers le pays dit « développé »). 6