
-11 La vulnérabilité liée à la responsabilité .
Les choix macro-économiques actuels centrés sur les agrégats ignorent les conséquences
micro (individus), ou plutôt anthropologiques (personnes) ; aucune imputation sur le bonheur
ou plutôt les souffrances à venir. Ces choix se traduiront par une plus grande vulnérabilité des
personnes concernées…. Vulnérabilités c'est-à-dire affaiblissement des capacités de la
personne, en particulier la capacité à s’imputer une responsabilité. Et ses conséquences sur la
dignité et l’estime de soi, en particulier la montée des souffrances, en grande partie
mentales.
Une structure de capacités constitue la personne au sens de Ricoeur : capacité à parler, à se
désigner, à savoir le pouvoir faire (agency), à l’identité narrative, à s’imputer, à l’estime et au
respect de soi et à évaluer ses actions en termes de bon et obligatoire.
- La fragilité de la personne face à une responsabilité disproportionnée : faillibilité et
« fautivité».
Dans une conception humaine de l’économie, les sujets sont chargés de responsabilité et donc
vulnérables et faillibles ; la « disproportion » des responsabilités les rend vulnérables et peut
les amener à l’erreur. En effet, la responsabilité comme l’altruisme n’est pas bonne en soi.
Elle peut s’avérer malveillante et criminelle. A l’hédonisme égoïste, répond une conception
plus large des valeurs, au nom d’une conception positive de l’éthique. En définitive le
radicalisme économique considère les individus comme des objets, contrairement à
l’anthropologie économique qui les prend comme des sujets responsables de leur destin.
L’individu comme objet n’est pas libre, il obéit à ses instincts et à des lois fatales. La
personne autonome, capable d’être responsable, assume ses choix et ses contraintes, prouvant
par là même sa liberté.
-2- Comment évaluer l’occurrence d’une vulnérabilité ?
La vulnérabilité exprime de nombreuses modalités dont la probabilité n’est qu’une
composante. Elle peut être traitée de façon axiomatique comme une fonction et de façon
sémantique par les mondes possibles.
-121- Le débat sur les probabilités et l’induction
Ici réside toute la difficulté de la logique inductive utilisée en macroéconomie et le «désarroi
» de l'économétrie que Hicks (1979) illustre en revenant sur le vieux débat entre probabilité
objective (ou fréquentielle) et probabilité subjective. Selon lui, la probabilité objective, basée
sur le cercle vicieux probabilité/hasard (l'un est défini par l'autre), est trop étroite pour
l'économiste ; celui-ci a intérêt à une appréciation subjective des probabilités, conception plus
proche des idées exprimées par Keynes dans son Treatise on Probability (1921) et par Jeffrey
au long de sa Theory of probability (1939). Cependant, Hicks se demande si une appréciation
subjective des probabilités est possible. Pour ce faire, il commence par mettre en doute le pre-
mier axiome de Jeffrey (compte tenu d'une information donnée, soit un événement est plus