Le tigre sort ses griffes Lorsque le film prend forme, Many est un jeune adolescent, âgé de 17 ans, venant du Penjab, une région de l'Inde. Il vit alors en France et est obligé d'envoyer de l'argent à ses parents, même si c'est illégal de travailler à son âge, pour subvenir aux besoins de sa famille qui est restée en Inde. Ce premier long métrage du réalisateur français Cyprien Vial, “Bébé Tigre”, montre bien la situation des MIE (mineur isolé étranger) à travers le parcours de Many durant son adolescence. Le réalisateur explique, dans une interview, sa façon de tourner le film à l'image d'un polar, qui nous aide à comprendre le dilemme de Many entre les études et son passeur, qui lui donne de l'argent pour aider sa famille dans l'immédiat. La musique donne un style jeune et dynamique (à l'image du scénario) avec ses rythmes envoûtants d'un air de rap Penjabi (Baagi Music), et les oeuvres d'une jeune artiste électro française (Léonie Pernet) qui nous font vivre pleinement la magie de ce film. Le film, bien que réalisé avec un petit budget, sait nous faire vivre une expérience unique grâce à la façon de tourner les scènes comme un polar en utilisant en plus des gros plans qui donnent une dynamique unique et personnelle au film. Cette manière particulière de tourner nous montre la vie difficile que mène un adolescent MIE avec son lot de choix, moraux ou pas: Many doit faire des choix, même s'ils sont difficiles. Doit-il gagner de l'argent facilement et illégalement ou bien faire ses études pour rester en France avec ses amis et sa copine (Elisabeth)? C'est là que notre bébé tigre sort ses griffes qu'il ne sait pas encore manier convenablement. Les jeunes acteurs (majoritairement non professionnels) utilisent un langage familier et courant dans leur classe (langage jeune, qui rentre parfaitement dans le style du film). Donc, ce film est à dimension personnelle (centré sur les personnages), et nous donne l'impression de faire les choix du personnage en temps réel et de vivre les expériences de la vie particulière de Many en étant avec lui. Bastien et Paul