d'entre eux était le royaume latin de Jérusalem. Au nord de ce royaume se trouvait le petit comté de Tripoli sur le
littoral syrien. Au-delà de Tripoli se trouvait la principauté d'Antioche, centrée sur la vallée de l'Oronte. Tout à fait à
l'est se trouvait le comté d'Édesse (aujourd'hui Urfa, en Turquie), en grande partie peuplée de chrétiens arméniens.
Les victoires de la première croisade étaient dues en grande partie à l'isolement et à la relative faiblesse des forces
musulmanes. La génération suivante vit cependant le début de la réunification musulmane au Moyen-Orient sous l'autorité
de Imad al-Din Zanki, souverain de Mossoul et de Halab (aujourd'hui en Syrie septentrionale). Sous Zanki, les forces
musulmanes remportèrent leur première grande victoire sur les croisés en prenant la cité d'Édesse en 1144 et en
dépeçant systématiquement l'État croisé.
Chronologie de la première croisade.
1088 - Un moine bénédictin français est élu sous le nom d'Urbain II et succède au Bienheureux Victor III.
1095 - Urbain II en personne accorde, lors du concile de Clermont, une indulgence plénière à tous les croisés qui iront
libérer le tombeau de Jésus. Pierre l'Ermite la prêche et se fait assister par des volontaires qui parcourent les villages
d'Europe. En Allemagne près du Mont Donnersberg, la plus haute montagne du Palatinat un chevalier-brigand " Emich de
Leiningen " entend parler de cette croisade et y voit un moyen de piller ses concitoyens, en particulier les riches juifs. Il
prétend qu'il reçoit les stigmates du Christ et qu'il possède une croix miraculeusement imprimée dans sa chair !
Les juifs de Rhénanie sont les premières victimes. A Mayence treize cent juifs sont massacrés, malgré la résistance des
évêques, seigneurs des grandes villes, des milliers de juifs sont massacrés, volés et brûlés dans les grandes villes comme :
Speyer, Cologne, Trèves et Worms. Pour les juifs une nouvelle ère de persécution commence et déjà dans les quartiers
autour des synagogues naissent " les premiers Ghettos-juifs d'Europe", où des dizaines de milliers de familles juives
complètement ruinées furent emprisonnées. D'ailleurs lorsque les hordes sauvages ne trouvèrent pas assez de juifs à
piller, elles attaquèrent et rançonnèrent les villages chrétiens...
D'un sang froid et d'une audace inouïe, le fils du comte De Leisingen, véritable chevalier pillard, n'hésite pas à livrer
bataille avec ses huit mille partisans, au roi Coloman de Hongrie. Son armée de brigands sera taillée en pièces avec une
terrible violence et lui-même ne devra son salut car l'excellente rapidité de son cheval, pendant ce temps une autre
troupe de brigands commandée par un certain Volkmar s'attaque à la communauté des juifs de Prague (Bohême) et y
cause des ravages.
En France Pierre l'Ermite arrive à rassembler environ 20 000 personnes recrutées dans toutes les souches de la société :
paysans sans armes, femmes, enfants, aventuriers ou condamnés de droit commun attirés par les effets de l'indulgence
plénière, qui promet la réhabilitation et le pardon civil en cas de retour. Après bien des misères c'est une troupe amaigrie
comparable aux vagabonds qui arrivent en 1096 à Byzance où l'empereur les fait immédiatement traverser en Turquie. Là,
les attendent en embuscade toute la cavalerie turque du sultan " Kilij Arslan " les massacrera presque tous devant Nicée.
1096 - Quelques mois après ce massacre la rumeur rebondit en Europe, puisqu'on ne peut pas punir les musulmans, on
intensifiera la lutte contre les juifs de l'Est et du Nord.
1096 - (Fin de l'année) départ de la grande croisade des barons qui se donnent rendez-vous à Byzance.
1096 - Le roi d'Allemagne et le roi de France étant tous les deux frappés d'excommunication (PHILIPPE 1er pour avoir
divorcé et remarié en 1092 Bertrade de Montfort). La croisade des barons et chevaliers européens est commandée par
Godefroi de Bouillon, Robert de Normandie, les deux comtes Baudouin des Flandres et Raymond IV comte de Toulouse,
dont les petits-fils subiront dans un siècle la croisade des gens du Nord sur leurs propres terres. C'est ce qu'on appela la
croisade des barons.
1097 - Nicée tombe le 29 juin en se rendant à l'empereur de Byzance les drapeaux sont immédiatement hissés sur les
remparts et les croisés sont très déçus de ne pas pouvoir piller la ville.
1097 - Bataille de Dorylée le 5 juillet, Kilij Arslan et Ghazi sont écrasés, le sultan lui même abandonna son camp avec
toutes les richesses et son trésor personnel qui le suivait partout. Du côté turc les pertes sont énormes (certains
historiens mentionneront 80 000 morts abandonnés sur le champ de bataille) Puis l'armée franque entame une marche
forcée de quatre mois vers Antioche, assoiffée et accablée par un soleil de plomb.
Arrivés le 20 Octobre devant Antioche, ville immense dont le mur d'enceinte fait plus de dix Km de longs, entrecoupés
d'environ 400 tours fortifiées et une citadelle surplombant de 200m les bas quartiers de la ville. La ville aurait pu être
prise d'assaut, mais dans ce cas, elle aurait été remise entre les mains des alliés grecs. Raymond IV de Toulouse,
Adhémar de Monteil (évêque du Puy et représentant du pape), de Godefroi de Bouillon et de Bohémond de Tarente,
préférèrent d'un commun accord entamer un siège devant les remparts qui allait durer jusqu'au 3 juin 1098. Siège
pénible au cours duquel les croisés affrontèrent la famine la soif, suivies de pluies torrentielles, le froid hivernal et bien
entendu le cortège de maladies et d'enterrements. Ce n'est que grâce à la complicité d'un officier arménien (Firûz) qui
permit à un groupe d'escalader une tour durant la nuit, que les portes de la ville furent ouvertes au gros de l'armée
franque qui s'engouffra dans la cité pour surprendre l'ennemi dans son sommeil. Heureusement pour les croisés, car le
lendemain matin l'armée syrienne de Kurbuqa était également arrivée devant les remparts. D'assiégeants les francs