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QUATRIEME CROISADE
1202-1205
Prise de Constantinople
Dès son accession au trône papal, le pape Innocent III, marqué par l’échec de la
troisième croisade, lance en 1198, un nouvel appel à l’Occident pour reconquérir les Lieux
Saints via l’Egypte.
Les pouvoirs germanique, anglais et français sont soit en guerre, soit réticents, et n'ont
aucune envie d'une nouvelle croisade, mais l’élite des Chevaliers du Nord et les Piémontais
décident de prendre la Croix.
Méfiants vis-à-vis de Byzance ils décident d'emprunter la voie maritime et s'adressent
à Venise, qui s'engage à leur fournir des navires contre la somme de 85 000 marcs d' argent...
Les Croisés, trop peu nombreux, purent honorer seulement la moitié de leur créance.
Venise avait obtenu des privilèges commerciaux, jugés abusifs par les Byzantins. En
1182 les Latins de Constantinople sont massacrés dans un sursaut de nationalisme par les
Byzantins. Dans un esprit de revanche, et pour que les Croisés s'acquittent de leur créance,
Venise leur demande de faire un détour par Constantinople...
C'est d'abord la prise de la ville de Zara en Dalmatie en 1202, puis le premier siège de
Constantinople en 1203 qu'ils prennent d'assaut, avec le soutien d' Alexis IV, (fils d’Isaac II
Ange, emprisonné) qui leur fait mille promesses pour retrouver son trône : retour de l’Eglise
orthodoxe dans le giron papal, indemnité de 200 000 marcs, une armée de 10 000 hommes ...
La politique d’Alexis IV n’est pas appréciée localement : trop d'impôts et le devoir d'
obéir de nouveau à l'Eglise romaine. Un courtisan Muzuphle devient le nouvel homme fort : il
fait emprisonner Alexis IV et se fait couronner Empereur à sa place.
Les Croisés se sentant trahis et grugés, pactisent avec les Vénitiens pour mettre la ville
à sac en avril 1204. Tout est pillé, les Barons se partagent les dépouilles de l’Empire et
installe un Empire Latin de Constantinople qui durera plus de cinquante ans.
Cette croisade n’atteindra pas les Lieux Saints, mais marquera un affaiblissement du
pouvoir papal, l’écroulement de l’Empire byzantin, et Venise qui reçoit dans le partage trois
quartiers de la ville, devient le grand bénéficiaire grâce au commerce avec l'Orient.