Doc 5-13
Editorial de la Lettre d’Information de novembre 2000, signé par Mgr Georges Gilson,
évêque de la Mission de France et le Conseil pastoral de la Mission de France.
SALAM, SHALÔM
La Terre Sainte s'est de nouveau embrasée. Elle est devenue Terre de sang. La venue d'Ariel
Sharon sur l'esplanade des Mosquées, ou Mont du Temple, pourrait faire croire qu'il s'agit là d'un
prolongement de l'affrontement religieux entre Juifs et Arabes, ces derniers n'étant pas tous
musulmans. Cette visite n'a été que le catalyseur de la colère de la population palestinienne épuisée
par sept ans d'un processus de paix qui n'a fait qu'engendrer déceptions et frustrations.
Il s'agit avant tout d'une question de territoire : deux peuples pour une seule terre. Pour cette
raison, l'affrontement risque de tourner au conflit religieux : face au sentiment d'injustice pour les
uns, d'incompréhension et de peur pour les autres, Palestiniens et Israéliens se tournent vers un
Dieu, dont l'image est celle du libérateur.
« Va d'abord te réconcilier avec ton frère. » L'Évangile nous invite à la réconciliation.
S'il est de notre devoir de promouvoir la paix, encore faut-il s'entendre sur ce terme. Une
paix véritable ne peut être établie sans justice. Il est urgent qu'Israéliens et Palestiniens
reconnaissent leurs droits mutuels : celui de vivre en sécurité pour les premiers et celui de disposer
d'une terre viable et non morcelée pour les seconds. C'est d'abord cela la réconciliation. C'est aussi
savoir se parler pour que cesse le climat de défiance et de haine. La paix est à ce prix.