Depuis 2011, la réalité que vit le Tunisien est faite d'angoisse, de manque de confiance, de chômage, de
pauvreté et d'érosion du pouvoir d'achat, situation qui le ramène à la raison et lui permet désormais de
discerner entre discours responsable et propagande populiste, entre manœuvre politicienne de bas niveau et
engagement résolu du côté du citoyen dans le but de résoudre ses vrais problèmes. D'ailleurs, on dit souvent
que ce qui nécessite la réconciliation c'est la malédiction.
Pour sauver notre pays, la cohésion, l'entente et le pardon entre tous ses fils s'imposent. La réconciliation
nationale doit se faire, non pas dans les discours, mais dans les faits.
La paix pour le développement
Une fois élu, le président de la république Béji Caid Essebsi a lancé l'idée de réconciliation en recommandant
la formation d'un gouvernement de large coalition politique et en intégrant, notamment, le parti Ennahdha au
pouvoir. Son but n'était certainement pas uniquement de bénéficier de large majorité à l'Assemblée des
représentants du peuple (ARP) mais de se réconcilier avec le parti qui le considérait, avant les élections,
comme «plus dangereux que les salafistes» (dixit Rached Ghannouchi) et il voulait aussi montrer que, dans la
Tunisie démocratique d'aujourd'hui, chacun a le droit de s'exprimer socialement et politiquement, à condition
de respecter les lois de la république et les règles de la démocratie.
A l'occasion du 60e anniversaire de l'indépendance, le président a fait un discours porteur de messages positifs
et il a appelé de nouveau toutes les composantes de la société tunisienne à suivre l'exemple des héros de
l'indépendance qui ont bâti l'Etat Tunisien grâce à l'unité nationale.
Bourguiba, visionnaire à l'aube de l'indépendance, a refusé de procéder aux purges des citoyens ayant rendu
des services à la puissance coloniale. Bien au contraire, il a su les intégrer, même à l'intérieur de son parti.
Nelson Mandela, après un procès où il était persuadé qu'il serait condamné à mort, a réussi à dépasser les
sentiments de vengeance et de haine en se faisant le défenseur inlassable de la réconciliation nationale.
Après son investiture, en tant que président de la république d'Afrique du Sud, l'apôtre de la réconciliation a
déclaré: «Je travaille aujourd'hui avec les gens qui m'ont jeté en prison, qui ont persécuté ma femme, chassé
mes enfants d'une école à l'autre… Et je fais partie de ceux qui disent : ‘‘Oublions le passé, et pensons au
présent''».
Arrêtons alors cette démagogie qui ne peut que participer à la fragilisation du pays et de son unité nationale.
Aujourd'hui, l'heure est venue de refermer les plaies de créer des ponts au-dessus des fossés qui nous séparent.
La réconciliation n'est en fait qu'une façon concrète d'oublier le passé et de construire le pays.
Il faut instaurer, aujourd'hui, un climat de pardon, d'union et de réconciliation loin des adversités politiques, de
l'esprit de revanche et des rancunes, qui n'aboutissent qu'à la prolifération de nouvelles victimes d'injustices.
L'initiative du président de la république pour la réconciliation nationale que tout le monde souhaite et qu'une
minorité redoute par populisme et manœuvres grossièrement politiciennes.
Cette initiative de réconciliation économique et financière est tout-à-fait salutaire et raisonnable et apporte des
solutions concrètes et uniques pour retrouver la confiance des opérateurs économiques et redynamiser, avant
qu'il ne soit trop tard, ce potentiel économique et administratif que notre pays a formé depuis l'indépendance et
qui est sous l'éteignoir depuis la révolution.