Les enjeux de la notoriété de la marque
autre stimulus, le consommateur pense à la marque (Keller, 1993 ; Delamotte, 1997 ; Changeur et Dano,
1998 ; Korchia, 1999 ; 2001 ; 2004).
Ces deux dimensions décrivent les deux processus, par lesquels la marque influence le consommateur.
D’une part, le choix du produit peut être directement déterminé par la simple émergence en mémoire
sans autre forme d’intermédiation du nom de la marque : « memory-based choice ». D’autre part,
l’environnement dans lequel s’effectue l’achat suscite un certain nombre de stimuli, qui favorisent la
reconnaissance et le choix d’une marque particulière : « stimulus-based choice » (Jourdan, 2002 ;
Ballantyne et al, 2006). Marion et al (1999) notent que « appliquées à des marques, les notions de
memory-based evocation et stimulus-based evocation correspondent à la notoriété spontanée (brand recall)
et la notoriété assistée (brand recognition) ».
Aaker et Lendrevie (1994) identifient quatre façons par lesquelles la notoriété donne de la valeur à la
marque :
- La notoriété est le point d’ancrage pour toutes les connotations de l’image de marque. Dans cette
perspective, Keller (1993) stipule qu’« une marque à forte notoriété assure la formation et le renforcement
des associations de marque que le consommateur peut établir dans son esprit ». La notoriété est alors
nécessaire à la formation d’une image : il faut connaître la marque pour s’en faire une image (Ratier,
2003). Joanis (1970) de son côté la considère comme l’un des traits de l’image. Toutefois, l’image de
marque ne doit pas être confondue avec la notoriété. Une marque peut avoir une bonne notoriété et
une mauvaise image et vice-versa. Ces deux notions sont complètement différentes mais très
complémentaires (Aaker et Lendrevie, 1994). Selon Heude (1990), « l’indice de notoriété indique
seulement un niveau de reconnaissance de la marque par un public donné tandis que l’image de marque chez ce
même public a une valeur uniquement affective et sentimentale : bonne, mauvaise, vieillotte ou moderne, etc. ».
- La notoriété exprime la familiarité avec la marque et développe la préférence : Selon Jourdan (2002),
« la notoriété spontanée ou assistée de la marque crée le sentiment d’une familiarité, d’une relation de proximité
propres à rassurer le consommateur et à l’inciter à choisir, parmi un ensemble de marques concurrentes, celle
qu’il connaît le mieux ». C’est dans ce sens, Korchia (1999 ; 2001 ; 2004), en s’appuyant sur les travaux de
Alba et Hutchinson (1987), considère la familiarité comme un antécédent des connaissances, puisque
c’est suite à ses expériences qu’un consommateur va stocker des informations, et l’expertise comme
une conséquence, puisque c’est à partir des informations stockées en mémoire qu’un consommateur
va ou non être capable d’accomplir les tâches liées au produit.
- La notoriété pousse les consommateurs à faire l’hypothèse que la marque est ancienne et intéressante.
Selon Michon et Changeur (2003), la présence de la marque dans l’esprit d’une majorité des
consommateurs, conjuguée par l’existence d’associations valorisées par ces consommateurs va se
traduire par une utilité additionnelle voire un attachement pour cette marque, utilité et attachement se
traduisant en un différentiel de préférence et de choix favorable à la marque