LE THÉ NOIR
Les méthodes et les variétés diffèrent selon les régions productrices, mais le traitement du thé se
déroule toujours en quatre phases: flétrissage, roulage, fermentation et dessiccation. Selon la méthode
traditionnelle (utilisée en Chine, à Taiwan, dans certaines régions d'lnde, au Sri Lanka, en Indonésie),
qui donne des particules de feuilles plus grandes, on étale les feuilles au soleil (ou à l' ombre pour les
variétés plus fnes) afin qu'elles se fanent et deviennent suffisamment souples pour être roulées sans
que la surface se fende. La feuille flétrie est ensuite roulée afin de libérer les composants chimiques
indispensables à l' obtention de la couleur et du goût finals. Cette opération s' effectue à la main dans
certaines fabriques, mais la plupart sont équipées de machines Rotorvane qui pressent à peine la
feuille. Les feuilles de thé ainsi roulées sont ensuite brisées et le thé est étalé en couche mince sur des
planches, des claies ou des plateaux, dans un lieu frais et humide. Elles y séjournent de trois heures et
demie à quatre heures et demie afin d' assimiler l' oxygène, qui procurera une teinte rouge cuivré
(fermentation). La feuille est ensuite soumise à la dessiccation, qui stoppe sa décomposition. À ce
stade, la feuille devient noire et dégage la senteur spécifique du thé. Pour la dessiccation, on installait
de grandes marmites sur des feux. Cette méthode a encore cours dans certaines fabriques chinoises,
mais la plupart des producteurs font passer le thé dans des tunnels d’air chaud ou le sèchent dans des
fours. La méthode CTC (cut, tear, curl- broyage, déchiquetage, bouclage) donne des particules plus
petites, qui infusent plus rapidement et sont idéales pour remplir les sachets. Les feuilles flétries
passent entre deux rouleaux tournant en sens inverse et à des vitesses différentes. Avec le legg-
cutter, elles sont comprimées, agglutinées puis désintégrées en minuscules particules. La suite du
traitement est identique à celui des thés noirs orthodoxes.
LE THÉ VERT
On appelle souvent les thés verts thés non fermentés. Les feuilles fraîchement cueillies sont séchées,
puis torréfiées à très forte température pour empêcher la fermentation (ou oxydation) qui ferait pourrir
la feuille. En Chine, le traitement du thé reste encore traditionnel et demande beaucoup de main-
d’oeuvre. Certaines manufactures ont cependant opté pour un traitement mécanisé. Selon la méthode
traditionnelle, les feuilles vertes fraîches sont étalées en fine couche sur des plateaux de bambou et
exposées au soleil ou à l’air chaud pendant une heure ou deux. Elles sont ensuite versées (par petites
quantités successives) dans des plats chauds où on les remue vivement à la main. Elles deviennent
moelleuses et douces à mesure que l' humidité s' évapore (pour certains thés verts de Chine, les
feuilles sont chauffées à la vapeur). Au bout de cinq minutes, les feuilles ramollies sont roulées en
boules sur des tables de bambou (dans les grandes fabriques, on le faisait avec les pieds), puis elles
sont mises à nouveau dans les plats chauds et remuées rapidement avant d'être roulées une
deuxième fois ou simplement séchées. Au bout d'une à deux heures, les feuilles prennent une couleur
vert fade et ne subissent plus de transformations. Au Japon, les feuilles sont rapidement chauffées sur
un tapis roulant. Elles deviennent ainsi souples et tendres, prêtes à être roulées. On les fait refroidir
puis on les roule à nouveau, on les tord et on les fait sécher, cela à plusieurs reprises, jusqu'à ce que
toute l' humidité soit évaporée. On les roule une dernière fois pour leur donner une forme définitive,
puis on les fait sécher. On les fait ensuite refroidir avant de les emballer dans des conteneurs
hermétiques et de les expédier. Certains thés japonais sont toujours traités à la main, même si la
plupart des manufactures sont maintenant mécanisées.