Présentée à l`UFR/ Sciences de la Vie et de la Terre

THESE
Présentée à l’UFR/ Sciences de la Vie et de la Terre
par
Romaric Kiswendsida NANEMA
Ingénieur Agronome
pour obtenir le grade de :
Docteur de l’UNIVERSITÉ DE OUAGADOUGOU
Option : Génétique et Amélioration des Plantes
RESSOURCES GENETIQUES DE Solenostemon rotundifolius (POIR.) J. K.
MORTON) DU BURKINA FASO : SYSTEME DE CULTURE, VARIABILITE
AGROMORPHOLOGIQUE ET RELATIONS PHYLOGENETIQUES ENTRE SES
DIFFERENTS MORPHOTYPES CULTIVES AU BURKINA FASO
Soutenue le 04 Novembre 2010 devant le jury composé de :
Président : - André CHARRIER, Professeur Emérite, Montpellier Supagro, France
Membres : - Jean-Didier ZONGO, Professeur Titulaire, Université de Ouagadougou, Burkina Faso
- Jacques K. SIMPORE, Professeur Titulaire, Université de Ouagadougou, Burkina Faso
- Clément AGBANGLA, Maître de Conférences, Université d’Abomey-Calavi, Bénin
Université de Ouagadougou
UFR/SVT
Laboratoire de Génétique et de
Biotechnologie Végétales
N° d’ordre :

RESUME
Solenostemon rotundifolius est une herbacée de la famille des Lamiacées. C’est une
plante à tubercules comestibles connue et cultivée dans plusieurs régions tropicales d’Afrique
et d’Asie. Elle est bien adaptée aux conditions pédoclimatiques de la zone sahélienne de
l’Afrique de l’Ouest où elle a été largement répandue comme culture principale. Comme la
plupart des cultures traditionnelles, S. rotundifolius a été progressivement abandonnée et fait
actuellement partie des plantes mineures négligées, malgré ses potentialités alimentaires et
son importance économique et socioculturelle avérées. La revalorisation de S. rotundifolius
nécessite une bonne connaissance de ses ressources génétiques et de ses modes de production.
C’est dans ce but que la présente étude a été conduite. Des enquêtes et des prospections ont
été réalisées afin d’identifier la principale zone de culture de S. rotundifolius au Burkina Faso
et de caractériser les conditions de culture dans lesquelles elle évolue. Une collection de 155
accessions provenant de toute la zone de culture de S. rotundifolius a été soumise à une
évaluation agromorphologique suivant un dispositif en blocs complètement randomisés de
Fisher avec trois répétitions. Au total 49 descripteurs relatifs au feuillage, au cycle de
développement et à la production en tubercules ont été évalués. Le niveau de variation de
chaque descripteur, leurs corrélations et leur importance dans la structuration de la variabilité
agromorphologique de S. rotundifolius ont été étudiés. Enfin, les relations phylogénétiques
entre les morphotypes identifiés ont été étudiées grâce à 10 marqueurs microsatellites
chloroplastiques (SSRcp). Il s’agit de 9 amorces NTCP (Nicotiana tabacum Chloroplast
Primer) : NTCP 5, 8, 9, 15, 25, 26, 30, 34, et 36 et d’une amorce CCMP (Consensus
Chloroplast Microsatellite Primer) : CCMP 2.
La zone de culture de S. rotundifolius que nous avons identifiée couvre une vingtaine
de provinces sur les 45 que compte le Burkina Faso. Le gradient pluviométrique de cette zone
est compris entre 400 et 1 300 mm par an. Sur toute l’aire de culture de S. rotundifolius, les
paysans reconnaissent l’existence de trois morphotypes indentifiables sur la base de la couleur
de la peau du tubercule. Le système de culture reste dans son ensemble entièrement
traditionnel et très étroitement dépendant des conditions pluviométriques. La conservation des
tubercules s’avère être la principale contrainte qui entrave le développement de la culture de
S. rotundifolius. L’évaluation agromorphologique a révélé une importante variabilité pour
l’ensemble des descripteurs relatifs au feuillage, au cycle de développement et à la production
en tubercules. Cependant, les différentes accessions évaluées ont montré une faible variabilité
pour la taille du tubercule. La structuration de la variabilité agromorphologique s’est faite

principalement sur la base de la productivité, du cycle et de la taille du feuillage. L’ensemble
de la variabilité se regroupe en trois morphotypes distincts sur la base de la couleur du
tubercule, du cycle, de la taille du feuillage, mais la forte différenciation florale pourrait
suggérer l’appartenance de ces morphotypes à des espèces différentes. L’analyse des relations
phylogénétiques entre ces trois morphotypes a révélé un monomorphisme pour 5 amorces sur
les 10 qui ont été testées. Il s’agit de NTCP 8, 9, 26, 34 et de CCMP 2. Aucune amplification
n’a été observée avec les autres amorces, ce pour les trois morphotypes. Ces observations sont
en faveur de l’appartenance de ces trois morphotypes à une même espèce malgré les
différenciations morphologiques observées.
L’ensemble de ces résultats peut être exploité dans le cadre de la mise en place d’une
stratégie de conservation et de valorisation des ressources génétiques de S. rotundifolius et
pour la description de sa variabilité génétique.
Mots clé : Plantes à tubercules, Système de culture, Variabilité agromorphologique, SSRcp.