N° 115 - Octobre 2015 - Dubly Douilhet Gestion

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LIBERTÉ INFO
N° 115 - OCTOBRE 2015
' 8 % /< ' 2 8 , / + ( 7 * ( 6 7 , 2 1
ÉCONOMIE
par Hugues DUBLY - [email protected]
L’ALIGNEMENT DES PLANÈTES :
DOCTEUR JEKYLL OU MISTER HYDE
Un vent d’optimisme a régné au début
de cette année dans les milieux politiques
et économiques européens : nous allions vivre une période forte car les taux
étaient bas, le dollar était orienté à la
hausse et le pétrole à la baisse.
semestre. Hélas, on avait oublié qu’en
matière économique à toute action correspond une réaction.
Les taux bas sont une drogue à laquelle
l’économie s’habitue et dont il est extraordinairement difficile de se sevrer,
comme le démontrent aujourd’hui les
La conjonction de ces trois éléments que
Etats-Unis qui en ont bénéficié depuis
l’on a surnommé « l’alignement des plasix ans et qui en repoussent sans cesse
nètes » devait favoriser à la fois l’invesla hausse de crainte de
tissement, la consomla récession, comme
mation, l’exportation,
le démontrent ausles marges des entreLes taux bas
si les pays mal gérés
prises, la confiance…
sont une drogue
qui peuvent augmenter leurs déficits sans
à laquelle l’économie
De fait, les taux bas
être pénalisés par une
devaient inciter les
s’habitue et dont il est
hausse des frais financonsommateurs à
extraordinairement
ciers.
(emprunter pour)
consommer, les invesHMJ½GMPIHIWIWIZVIV
La hausse du dollar
tisseurs à (emprunfait des dégâts colter pour) investir ;
latéraux. Les entreprises américaines
la baisse du pétrole devait permettre
exportatrices voient leur chiffre d’afaux ménages d’économiser sur leurs
faires et leurs marges baisser et même
dépenses d’énergie et de carburant,
les produits chinois sont pénalisés par la
économie qui se serait reportée sur la
hausse de leur monnaie, le Yuan. D’où
consommation ; et la hausse du dollar
un ralentissement de l’économie chinoise
devait permettre aux entreprises d’exqui a provoqué cet été en bourse des
porter plus facilement dans les pays de la
soubresauts importants.
zone dollar (et en Chine dont la monnaie
est très liée au dollar).
La baisse du pétrole (et des matières
premières) enfin est très néfaste pour les
Et la Bourse a cru en cette conjoncpays producteurs qu’ils soient dévelopture favorable : les indices européens
pés comme le Canada, ou en voie de déont gagné environ 15% sur le premier
2
veloppement (Venezuela, pays du Moyen
Orient, Brésil, etc…). Les difficultés de
ces pays reviennent tel un boomerang sur
les pays développés auxquels ils achètent
moins, provoquant des interrogations
voire des difficultés dans des secteurs
aussi différents que le luxe, l’automobile
ou la pharmacie.
Ces incertitudes ont provoqué cet été
des reculs, parfois brutaux et importants
(de l’ordre de 10-15 %) des bourses effaçant pratiquement l’avance du premier
semestre.
Il est probable que la réaction des marchés financiers ait été un peu exagérée.
Mais ils nous ont rappelé que l’économie
aujourd’hui était mondiale et la nécessité
pour les nations de se concerter et de
faire taire les égoïsmes pour parvenir à
mettre en œuvre un développement harmonieux pour le plus grand bien de tous.
Sommaire
> L’alignement des planètes : Docteur
Jekyll ou Mister Hyde p 2 à 3
> Assouplissement quantitatif
ou « quantitative easing » :
ange ou démon ? p 4 à 6
> Le dollar est notre monnaie
mais c’est votre problème p 7 à 9
> BIC s’envole avec le dollar p 10 à 11
> La baisse du prix du baril :
une bonne nouvelle ? p 12 à 14
> La fortune…
sourit aux audacieux p 15
Directeur de la publication : Hugues Dubly
Imprimerie : PRINT FORUM
Z.I. La Pilaterie • 15, rue de Mons • 59290 Wasquehal
Tél. 03 20 65 65 20
0SVWUYIZSYWWSYLEMXI^RSYWXVERWQIXXVIYR
SVHVIHIFSYVWITEVGSYVVMIVqPIGXVSRMUYIQIVGM
H´YXMPMWIVP´EHVIWWI²HYFP]FSYVWI$HYFP]JV²
3
ECONOMIE
Stéphane COCHENER - [email protected]
ASSOUPLISSEMENT QUANTITATIF
OU « QUANTITATIVE EASING » :
ANGE OU DÉMON ?
Devant les crises majeures que nous venons de connaître, des crises potentiellement systémiques pour les banques et
le financement de l’économie en général,
les différentes Banques centrales autour
du monde ont décidé d’intervenir vigoureusement par des programmes d’assouplissement quantitatif.
Le terme assouplissement quantitatif,
traduction de l’anglais 5YERXMXEXMZIIEWMRK
(QE), est le fait pour une Banque centrale
d’utiliser une politique monétaire non conventionnelle en achetant des
actifs avec de la
monnaie qu’elle
crée.
Le caractère non
conventionnel
de ces politiques
tient au fait que
la Banque centrale n’est plus en
mesure d’utiliser les
outils traditionnels de
politique monétaire en cas
de circonstances économiques
exceptionnelles (taux directeur proche
de zéro conjugué à un risque de déflation).
Dans la pratique, l’assouplissement quantitatif consiste à augmenter le bilan de la
4
Banque centrale au travers de l’acquisition d’actifs (créances obligataires : emprunts d’Etat, titres hypothécaires voire
corporate).
Cette politique de création monétaire
s’effectue par l’achat direct sur les marchés, elle bénéficie directement aux détenteurs de ces titres qui par l’allègement
de leurs bilans seront susceptibles de
réallouer une partie de leurs ressources
au financement de l’économie ce qui
est le principal but recherché
par la mise en œuvre de
cette politique. Bien
entendu, celleci s’accompagne d’une
politique
de taux
proche de
zéro destinée à encourager les
acteurs économiques qu’ils
soient ménages
ou entreprises à reprendre le chemin de la
consommation ou de l’investissement puisque la liquidité est disponible
et peu chère.
Historiquement c’est au Japon dans les
années 2001 et 2006 pour faire face à
une grave crise déflationniste que l’on
a mis en place très tardivement les premières mesures de ce type, le résultat a
été décevant car les montants ont été
trop faibles et le Japon a arrêté très brutalement cette expérience en 2006.
peu de risque de défaut. Il est également
démontré que la politique monétaire influence l’économie réelle après un délai
qui s’étage entre 18 et 24 mois. Ainsi,
si on analyse le « QE » américain entamé
en novembre 2008, la croissance est reParadoxalement, c’est la crise de 2008
passée positive après six trimestres et
qui a provoqué un déclenchement simulne s’est pas ralentie depuis, alors que
tané des mesures de
la FED a continué le
« QE » dans les pays
programme d’assou0IWQSRXERXW
anglo-saxons.
plissement quantitaIRNIYW´qPrZIRX
L’Angleterre, dès mars
tif jusqu’en octobre
2009, a acheté plus de
2014.
à 60Md€TEVQSMW
165 Md£ d’actifs à ses
La Banque centrale
institutions financières
européenne (BCE) a
puis dès 2010 plus de 200 M£ permetdécidé début 2015 d’adopter l’assoutant de réactiver le crédit interbancaire
plissement quantitatif pour lutter contre
anglais complètement bloqué.
les mêmes maux (inflation faible, croissance atone et Etats surendettés). Les
A la même époque devant une crise
montants en jeu s’élèvent à 60 Md€ par
des subprimes qui allait provoquer une
mois. Gageons que la décision de la BCE
déflation mortifère, les Etats-Unis, dès
aura les mêmes effets sur la croissance,
novembre 2008, ont lancé leur premier
avec un premier constat concluant sur
QE à hauteur de 600 Md$.
l’inversion de tendance de l’octroi de
La Banque centrale américaine (FED)
crédits dans la zone Euro qui est nettea poursuivi son action pendant 6 ans
ment repassé en territoire positif.
d’abord en 2010 puis en 2012 par des
rachats massifs d’actifs financiers afin
Il faut néanmoins considérer une pod’augmenter la quantité de monnaie en
litique de « QE » comme un outil utile
circulation dans l’économie.
mais qui doit s’accompagner de mesures
structurelles des Etats afin de relancer la
La réalité de 2015 nous montre que ces
confiance des acteurs économiques.
actions ont permis de sécuriser les systèmes bancaires en octroyant de la liquiEn zone Euro, alors que les politiques
dité à des taux très bas et en mettant en
budgétaires sont loin d’être harmoniœuvre l’assainissement des bilans. Une
sées, l’intervention de la BCE, destinée
partie du risque est désormais porté
à relancer l’économie et à abaisser de
par les Banques centrales qui, en sécumanière drastique le coût de la dette
risant le système tout entier, prennent
des Etats membres, permet aux mau5
vais élèves de différer ou d’étaler dans le
pour faire baisser l’Euro dont la force
temps les réformes indispensables. Ceux
pesait sur la compétitivité des entrequi, sous la pression, ont été obligés de
prises européennes et qui contrecarrait
s’y résoudre après la crise de 2011/12
la reprise tant attendue.
(Espagne, Portugal, Irlande, Italie) récoltent les premiers fruits de réformes
Ange ou démon cette vision dichotocourageuses en matière de croissance et
mique du « QE » doit être relativisée.
de reflux du chômage. D’autres, qui ont
Ange, car c’est un instrument efficace
choisi d’utiliser cette
qui permet dans des
manne pour « gagner
circonstances excepdu temps » dans l’estionnelles de redon%RKISYHqQSR
poir de ne pas être
ner conf iance aux
contraints à réformer, GIXXIZMWMSRHMGLSXSQMUYI investisseurs et aux
sont plus à la peine
acteurs économiques
du « QE »
avec une activité qui
par l’assurance du
HSMXsXVIVIPEXMZMWqI
tarde à redémarrer.
pilotage d’une croisForce est de constater
sance économique a
que sans décision pominima. Démon, car
litique d’ajustement structurel et budgécela ajoute une forte volatilité sur l’entaire, cet outil de politique monétaire
semble des actifs que sont les matières
ne permettra que de différer des mepremières, les monnaies, les actifs finansures qui devront de toutes manières
ciers obligations et actions, et par les
être prises.
retraits de liquidités futurs qui mettront
les marchés financiers et les Etats dans
Le côté plus obscur d’une telle politique
des situations parfois délicates s’ils sont
est la conséquence sur le niveau des
réalisés trop tôt. C’est tout le dilemme
monnaies et sur la volatilité des actifs en
de la FED aujourd’hui, qui a différé sa dégénéral. Le Japon a repris l’initiative il y a
cision de remontée des taux courts pour
deux ans, de manière massive (80 Md$
ne pas accentuer les difficultés financières
par mois) avec pour corollaire une forte
de certains pays émergents.
dévaluation du Yen. Les pays limitrophes
Dès lors, on constate toute la difficulté
et les concurrents directs des produits
à sortir de ces UYERXMXEXMZI)EWMRK au nijaponais que sont les entreprises alleveau mondial. Le sevrage risque d’avoir
mandes ont eu à souffrir de cette dédes conséquences insoupçonnées, c’est
valuation compétitive de plus de 30%.
pourquoi, le bilan des Banques centrales
La BCE a repoussé le plus longtemps
risque d’être élevé très longtemps et le
possible la mise en œuvre de son proreflux des engagements se fera sur des
gramme mais l’a fait pour combattre la
années voire sur une décennie.
déflation qui menaçait mais également
6
DOLLAR
par Michel VELGHE - [email protected]
LE DOLLAR EST NOTRE MONNAIE
MAIS C’EST VOTRE PROBLÈME*
Le « roi dollar » est la monnaie la plus
diffusée dans le monde. Elle est utilisée
par les ressortissants américains mais
également comme monnaie de référence pour les transactions de produits
largement utilisés dans le monde comme
le pétrole ou les céréales. C’est également une monnaie de réserve et à ce
titre elle est souscrite par les pays les
plus développés mais aussi par les pays
émergents. Ces derniers ont parfois, en
plus, contracté des emprunts en dollar
comme monnaie de référence.
Il y a un an nous évoquions les
rencontres de Jackson Hole**
aux Etats-Unis où les grands
responsables financiers de la planète
s’étaient concertés sur le bon niveau du
dollar. Très vite après cette réunion on a
constaté une baisse de l’euro par rapport
au dollar de 1.30 à 1.20 en fin d’année et
1.12 aujourd’hui.
Le dollar est utilisé presque partout et
l’on comprend que sa valeur par rapport aux autres devises soit une préoccupation permanente pour ceux qui sont
amenés à l’utiliser. Compte-tenu de sa
diffusion et des intérêts divergents des
agents qui l’utilisent, toute fluctuation fait le bonheur des uns
et toujours le malheur des
autres.
(qGPEVEXMSRHI.SLR&S[HIR'SRREPP]WIGVqXEMVIEYXVqWSVEQqVMGEMRIRTIRHERXPIQERHEXHI6MGLEVH2M\SRUYMEHqGMHq
P´MRGSRZIVXMFMPMXqHYHSPPEVIRSV½RHIWEGGSVHWHI&VIXXSR;SSHW
.EGOWSR,SPIZMPPIEQqVMGEMRIHSQMRqITEVPIW6SGLIYWIWWMXYqIHERWP´qXEXHY;]SQMRKEYRSVHSYIWXHIW)XEXW9RMWIXGLSMWMITEVPIW
KSYZIVRIYVWHIFERUYIWGIRXVEPIWQSRHMEPIWTSYVHMWGYXIVHIP´EZIRMVHYQSRHI'´IWXYRIWSVXIHIVIRXVqI½RERGMrVIHIWKVERHWEVKIRXMIVW
7
La Chine, atelier du monde depuis les
années 2000, a accumulé des réserves
de change et a été obligée de replacer
ces réserves là où le marché des changes
était le plus large, sur le dollar. Elle a également accroché (PEG) sa monnaie au
dollar (le Yuan ou Renminbi était évalué
jusqu’au 11 août par rapport à un panier
de monnaie dominé par le dollar). La
hausse du dollar couplée à une hausse
de la main d’œuvre chinoise rend les
produits chinois moins compétitifs à l’exportation et a amené la Chine le 11 août
2015 à modifier la méthode d’évaluation
de sa monnaie entraînant une dévaluation de 5 % du Yuan par rapport au dollar. Les intérêts deviennent divergents.
Inversement, une hausse du dollar
permet aux investisseurs américains
d’acheter des actifs hors Etats-Unis
à des conditions plus favorables. Par
exemple Général Electric fait probablement une bonne affaire en achetant
Alstom aujourd’hui plutôt qu’il y a
deux ans. De même, on assiste au rachat du transporteur Norbert Dentressangle par XPO Logistics.
Les américains font leur marché.
De même, une hausse du dollar n’est
pas pour déplaire aux exportateurs européens qui travaillent avec les EtatsUnis et qui peuvent proposer à prix
de revient égal un produit moins cher
converti en dollar. A condition que la
production du produit soit réalisée
en Europe avec des coûts européens,
comme Bic ou Hermès. Pour les entreprises européennes qui produisent
aux Etats-Unis, il y a quand même un
intérêt à une hausse du dollar quand ils
rapatrient les bénéfices, de leurs filiales
américaines convertis du dollar en
euro, c’est le cas pour les entreprises
comme Lafarge et Publicis.
Evolution du dollar contre toutes les autres devises
entre 1975 et 2015
8
une récession économique dans le pays.
Inversement, pour les entreprises exportatrices américaines, la hausse du
De surcroît, ces pays se sont souvent endollar est un frein à leurs affaires. Par
dettés à long terme en dollar à des taux
exemple quand United Technologies
d’intérêts bas pour financer leur crois(moteurs Pratt et Withney) se trouve
sance, et un retournement de tendance
en concurrence avec
provoquera égaleSafran pour vendre
ment des effets négades moteurs d’avions
Et aussi,
tifs sur leur croissance
aux compagnies aépar augmentation de
PELEYWWIHYHSPPEV
riennes européennes,
leur endettement.
EIYYRIJJIXTIVZIVW
si le dollar est élevé
par rapport à l’euro,
TSYVPIWTE]WqQIVKIRXW Aujourd’hui, les moul’avantage compétitif
vements sont de plus
TSYVHIY\VEMWSRW©
va à Safran. Si malgré
en plus violents, de
tout United Technoloforte amplitude et ragie remporte l’affaire
pides. Seules les entreprises structurées
et si le contrat est libellé en euro, alors
et de tailles mondiales arrivent à tirer
le jour de la facturation c’est-à-dire à la
parti ou à se protéger (par des couverlivraison plusieurs mois plus tard, si le
tures en devises) de ces mouvements
dollar a continué à monter (c’est-à-dire
monétaires.
que l’euro aura baissé contre le dollar),
l’américain encaissera moins de dollars
Ces différentes situations mettant en
qu’il ne l’avait escompté à la commande.
évidence des intérêts divergents, déCela se traduira par une perte de change.
montrent qu’il n’est pas facile de trouver
au bon moment le bon taux de change
Et aussi, la hausse du dollar a eu un effet
pays par pays pour trouver le bon équipervers pour les pays émergents pour
libre afin de favoriser une croissance
deux raisons. D’abord l’afflux de capimondiale harmonieuse. Pour les pays
taux dont ils avaient bénéficié dans les
faibles la dévaluation est souvent trop
années 2000 va se transformer en reflux.
forte et les pays forts ne favorisent pas
Les américains ont investi massivement
la réévaluation de leur monnaie. Ces élédans ces pays depuis 2000. Face aux
ments contribuent à augmenter la volatendances haussières du dollar, et aux
tilité des marchés, et nous forcent plus
anticipations de hausse des taux d’intéque jamais à avoir une vue long terme
rêts aux Etats-Unis, ils voudront rapatrier
pour la gestion de nos portefeuilles.
leurs fonds en dollar et cela entraînera
LE DOLLAR EST EFFECTIVEMENT NOTRE PROBLÈME !
9
BIC
par Marin LOUVIGNE - [email protected]
BIC S’ENVOLE AVEC LE DOLLAR
Créée en 1945 par Marcel BICH &
Edouard BUFFARD, la société française
spécialiste en pièces détachées de stylo et de porte plume a su étendre son
expertise. Après la révolution du stylo à bille en 1950, le groupe n’a cessé
d’innover et de lancer de véritables
best-sellers indétrônables.
Le succès de BIC tient dans sa formidable expertise technique au service
d’une vision. L’industriel répond à des
besoins simples (écrire, se raser, avoir
du feu) par un produit qui semble l’être
tout autant. En réalité, la marque offre
des produits de très grande qualité
dont la technicité n’a jamais été égalée
par la concurrence étrangère et qui témoigne de sa très grande compétence
industrielle.
Le groupe spécialiste des stylos, briquets et rasoirs (répartition respective : chiffre d’affaires 34%, 29% et
19% ; marge opérationnelle 21%, 60%
et 17%) connaît depuis un an un fort
rebond boursier. A l’instar des années
80, l’entreprise profite d’une conjoncture favorable sur la hausse du dollar
combinée à la baisse des matières premières et particulièrement du pétrole.
Avec un chiffre d’affaires exposé à
42% en Amérique du Nord, l’entreprise bénéficie de deux phénomènes.
Sur la première partie de l’année, le
chiffre d’affaires du groupe progresse
10
de 17,1%. Ce bon résultat est attribué
pour près de 11,5% aux évolutions des
changes. La seule poussée du dollar se
traduit par un gain de 96M€ de chiffre
d’affaires.
Evolution du cours de BIC comparée à celle du dollar
En plus du pur effet de change sur les
nettes, les marges d’exploitations sont
comptes de BIC, la progression du
favorablement impactées par les flucdollar fait gagner
tuations sur les devises
en compétitivité.
et l’impact positif des
Avec YRGLMJJVI
L’activité rasoir ferait état d’un gain
H´EJJEMVIWI\TSWqk matières premières »
M. Guevara Directeur
de part de marché
en
Amérique
du
Nord,
Général. Fort de ce
estimé à 2% et pasP´IRXVITVMWIFqRq½GMI
serait ainsi en trois
constat, le groupe est
ans de 20% à 25% de deux phénomènes…
confiant sur l’atteinte
grâce au différentiel
des objectifs sur l’année
de prix face à Gilcomplète. Le consensus
lette son principal concurrent qui s’est
donne une estimation de croissance du
en effet vu contraint d’augmenter ses
chiffre d’affaires 2015 à 12,4% contre
prix pour conserver ses marges.
« Supporté par de bonnes ventes
6% annoncée.
11
PÉTROLE
par Julien BRUN - [email protected]
LA BAISSE DU PRIX DU BARIL :
UNE BONNE NOUVELLE ?
Les ONG écologistes ne voyaient pas
d’un très bon œil la baisse des cours du
baril de pétrole, elles craignaient qu’elle
n’encourage un regain de consommation de carburant et donc une hausse
des émissions de gaz à effet de serre. Ils
n’avaient pas tort, au cours de l’année
passée, les ventes de grosses cylindrées,
SUV* et autres 4x4 ont bondi de plus de
20 % aux Etats-Unis. Mais cette baisse
cache bien d’autres effets.
D’un point de vue strictement économique, c’est une très bonne nouvelle
pour les particuliers et les entreprises
qui profitent d’un moindre coût de
l’énergie leur permettant de consommer d’autres biens ou d’investir. En plus
des ménages qui possèdent une voiture,
les entreprises de transport sont directement concernées par la baisse du prix
du pétrole. Quel meilleur exemple que
les compagnies aériennes : le carburant
représente environ un tiers des coûts !
0EGVSMWWERGIQSRHMEPIIRTVS½terait aussi.
D’après les estimations réalisées par
le Fonds Monétaire International, une
baisse de 20 dollars du prix du baril
entrainerait une hausse supplémentaire
du PIB mondial comprise entre 0,3 %
et 0,7 % cette année. Ce PIB additionnel ne serait d’ailleurs pas un luxe pour
l’économie mondiale. Après une année
12
2014 décevante, les prévisions de croissance globale passeraient tout de même
de 2,6 % en 2014 à au moins 3 % cette
année.
%UYMTVS½XIVqIPPIQIRXPEFEMWWI
de la facture pétrolière ?
Cette amélioration profite bien évidemment aux pays importateurs de pétrole.
En témoigne l’exemple chinois : le pays
importe 6 millions de barils/jour, ce
qui signifie qu’une baisse de 50 dollars
représente un allègement de la facture
énergétique de plus de 70 milliards de
dollars sur un semestre. Autre exemple,
la France en profite également, si le déficit de sa balance commerciale a baissé
de 5,3 milliards d’euros au premier semestre 2015 c’est surtout grâce aux 3
milliards d’euros dus à la réduction de la
facture énergétique.
1EMWP´IJJIXIWXFMIRTPYWGSRXVEWté dans d’autres pays…
Le cas des Etats-Unis est particulièrement intéressant. Ils sont à la fois gros
producteurs de pétrole de schiste et gros
consommateurs.
Les entreprises liées à la production
d’hydrocarbures n’ont plus la cote : depuis l’amorce de la chute du baril en juin
2014, l’indice qui regroupe les valeurs
du secteur de l’énergie a reculé de 30 %.
Malheureusement ce recul n’est pas
79:7TSVX9XMPMX]:ILMGPI
compensé par les hausses dans d’autres
secteurs. Pourquoi ?
D’abord, parce que les économistes ne
sont pas certains que la baisse du prix
des carburants renforce la confiance des
consommateurs et les incite à consommer davantage. De plus, on observe
une réduction importante des investissements dans les Etats producteurs de
pétrole de schiste et les premiers licenciements dans le secteur sont à déplorer.
On peut remarquer des phénomènes
comparables en Europe où des producteurs de la mer du Nord commencent à
annoncer des reports d’investissements
et des suppressions d’emplois.
…voire préoccupant
Au Venezuela la situation atteint un niveau dramatique. En effet, le pétrole représente 95 % des exportations et 40 %
des revenus fiscaux. Cet Etat très mal
géré depuis de nombreuses années est
proche de la faillite. D’ailleurs, si Cuba a
accepté de se rapprocher des Etats-Unis,
c’est bien parce que ses dirigeants ont
compris qu’Hugo Chávez et son successeur Nicolás Maduro ont mené leur pays
au bord du gouffre et qu’il était urgent de
chercher un nouveau soutien.
D’autres pays, sans être dans des situations aussi alarmantes, subissent les effets
de la chute des cours du brut : c’est le
cas par exemple de la Russie, du Nigéria,
de l’Algérie, etc. Sans compter les effets
collatéraux : fuite des capitaux, pertes
en réserves de devises, fortes dépréciations ou hausse du risque souverain sur
le marché de la dette.
5YERH PE VIRXEFMPMXq HMQMRYI
l’investissement en pâtit également…
Quant au Royaume de l’Arabie Saoudite, dont les coûts de production sont
faibles, l’exploitation de ses gisements
est encore rentable. Selon les experts,
un cours du baril à 84 dollars serait nécessaire pour équilibrer son budget. Mais
cela ne semble pas être un problème majeur pour un pays qui possède un matelas
confortable de réserves financières.
Cette solidité du Royaume est essentielle
dans la situation actuelle.
En effet, sur le marché, l’Arabie Saoudite
est un véritable arbitre. En augmentant
ou en réduisant sa production elle peut
intervenir sur le prix du brut. Cette fois,
elle n’a pas agi (elle avait déjà laissé chuter le baril avant 1986) arguant que le
Royaume ne souhaitait pas voir fondre
ses parts de marchés au profit des EtatsUnis et de la Russie. Pour rappel, les
Etats-Unis sont les principaux responsables du déséquilibre actuel entre offre
et demande : depuis 2009, la production
de pétrole brut aux Etats-Unis a augmenté de 65 % et atteint 9,1 millions de
barils par jour en décembre 2014, modifiant complétement la géopolitique du
pétrole.
…et les prix pourraient à nouveau
¾EQFIV
Les experts estiment qu’à 60 dollars le
baril, la majorité des programmes ne
sont plus rentables. Avec un ralentissement de l’investissement (les puits d’exploitation du pétrole et du gaz de schiste
13
s’épuisent très vite et il faut sans cesse
en ouvrir d’autres) et une accélération
progressive de l’activité mondiale, les
prix devraient remonter, mais après être
restés durant une période assez longue
à un prix bas.
Les experts de Goldman Sachs estiment
aujourd’hui que le baril de brut américain
restera en moyenne à 47,15 dollars cette
année (leur prévision antérieure était de
73,75 dollars). Pour relativiser ces prévisions, il faut remonter en mai 2008
lorsque ces mêmes experts affirmaient
que le baril de brut atteindrait 200 dollars dans un délai de six à 24 mois.
En ce domaine, il faut être modeste. En
mai 2014, l’Agence internationale de
l’énergie revoyait à la hausse ses esti-
mations de demande de pétrole et s’interrogeait sur la capacité de l’OPEP** à
augmenter sa production au deuxième
semestre. Dix-huit mois après, beaucoup
déplorent que cette même OPEP soit incapable de s’entendre... sur une baisse
de sa production.
Le bonheur des uns fait le malheur des
autres, si la chute vertigineuse du prix du
Brent (passé de 115 USD début juillet
2014, à moins de 50 USD mi-septembre
2015) est présentée comme une chance
pour la classe moyenne des pays importateurs elle est aussi synonyme de déséquilibre pour les pays producteurs. Elle
semble surtout traduire l’atonie de la
croissance mondiale.
4SMRXQSVXHYTVM\HYFEVMPTIVQIXXERXH´qUYMPMFVIVPIWVIGIXXIW
et les dépenses selon le pays d’extraction.
Source : FMI, Banque Mondiale, BSI Economics
14
34)43VKERMWEXMSRHIW4E]W)\TSVXEXIYVWHI4qXVSPI
LITTÉRATURE
par André GOSSELET - [email protected]
LA FORTUNE …
SOURIT AUX AUDACIEUX
Etymologiquement le mot « fortune »
vient du nom de la déesse romaine
« Fortuna ». C’est la divinité du Destin à
la fois capricieuse et arbitraire. Comme
ses caprices sont dangereux, il importe
de s’en protéger en lui rendant un
culte. Son attribut essentiel est la corne
d’abondance.
Littérairement c’est une puissance mystérieuse qui est censée fixer aux êtres
humains leur sort.
Dans le langage courant, elle peut aussi
bien désigner le sort (du latin « fors »)
que la richesse.
• Las ! Où est maintenant ce mépris de
fortune ? Où est ce cœur vainqueur de
toute adversité ? .SEGLMQHY&IPPE]
• La fortune tourne tout à l’avantage de
ceux qu’elle favorise.0E6SGLIJSYGEYPH
• Il lit au front de ceux qu’un vain luxe
environne. Que la fortune vend ce
qu’on croit qu’elle donne.0E*SRXEMRI
• Je n’ai pas songé à faire ma fortune par
le moyen de la Cour ; j’ai songé à le
faire en faisant valoir mes terres et à
tenir toute ma fortune immédiatement
de la main des Dieux. 1SRXIWUYMIY
• Les revers de fortune n’affligent pas
plus le sage que les changements de
lune.
&IRNEQMR*VEROPMR
• Il est faux qu’on ait fortune lorsqu’on
ne sait pas en jouir.
:EYZIREVKYIW
Les citations de ce mot en littéVEXYVIWSRXXVrWRSQFVIYWIW)R
voici quelques-unes.
• Faire contre mauvaise fortune bon
cœur est un soutien.
4PEYXI
• La fortune est de verre ; au moment où
elle brille le plus, elle se brise.
4YFPMPMYW7]VYW
• La fortune aime les gens peu sensés ;
elle aime les audacieux et ceux qui ne
craignent pas de dire : le sort en est
jeté.
)VEWQI
• Il y a des gens qui n’ont de leur fortune
que la crainte de la perdre. 6MZEVSP
• Les biens de la terre ne font que creuser l’âme et en augmenter le vide.
'LEXIEYFVMERH
• C’est parce que la fortune vient en dormant qu’elle arrive si lentement.
%PTLSRWI%PPEMW
• Plus grande est notre fortune et plus
sombre est notre sort.
6SFIVX(IWRSW
15
LE TRIMESTRE EN CHIFFRES
par Nicolas LEVRIER - [email protected]
31.12.2014
30.09.2015
3 146,43
3 003,95
17 823,07
4 736,05
2 058,90
17 450,77
8 983,37
6 566,09
9 805,55
4 272,75
1 184,86
54,96
57,33
3 100,67
2976,73
16 284,70
4620,165
1920,03
17388,15
8513,41
6061,61
9660,44
4455,29
1115,07
45,09
48,37
Variation
depuis le 31.12.2014
MARCHÉS BOURSIERS
TAUX
10 ANS
France (OAT)
Etats-Unis
2 ANS
France (OAT)
Etats-Unis
3 MOIS
Zone Euro
Etats-Unis
-1,5 %
-0,9 %
-8,6 %
-2,4 %
-6,7 %
-0,4 %
-5,2 %
-7,7 %
-1,5 %
4,3 %
-5,9 %
-23,3 %
-15,6 %
0,83
2,17
0,99
2,04
0,16
0,13
-0,03
0,72
-0,18
0,67
-0,14
-0,06
-0,05
0,11
-0,20
0,15
-0,15
0,04
Euro/Dollar
Euro/Livre
Euro/Franc Suisse
Euro/Yen
Dollar/Yen
1,2098
0,7765
1,2030
144,85
119,78
1,1177
0,7388
1,0879
133,99
119,88
-7,6 %
-4,9 %
-9,6 %
-7,5 %
0,1 %
DUBLY DOUILHET GESTION*
Liberté 50
Liberté Euro PEA
Liberté Amérique
Liberté Santé
Liberté Oblige
154,45
170,65
440,24
233,58
223,77
162,45
179,10
451,12
266,73
223,84
5,18 %
4,95 %
2,47 %
14,19 %
0,03 %
Mise en page et impression : PRINT FORUM 03 20 65 65 20 - Crédits Photos : Shutterstock ©
EUROSTOXX 50
STOXX 50
NEW YORK (Dow Jones)
NEW YORK (Nasdaq)
S&P 500
TOKYO (Nikkei)
SUISSE (SMI)
LONDRES (Ftse 100)
FRANCFORT (Dax)
PARIS (CAC 40)
Or (Once en $)
Pétrole (WTI en $)
Pétrole (Brent en $)
DEVISES
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' 8 % /< ' 2 8 , / + ( 7 * ( 6 7 , 2 1
LILLE
NANCY
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