Correction 3eme - E

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L’Europe un théâtre majeur des guerres totales (1914-1945) :
Problème : Comment la Grande Guerre (1914-1918) a-t-elle
bouleversé les Etats et les sociétés ?
Vocabulaire/notions : Empires centraux, Entente (alliés), guerre de
tranchées ou position, guerre de mouvement, mutinerie, tranchées,
front, arrière, guerre totale, propagande, poilus, déportation, génocide,
diaspora, ethnie, communisme, parti bolchévique, prolétariat, armée
Rouge, guerre civile, exsangue, gueules cassées, armistice.
Socle de compétence :
Domaine 1 : je m’exprime à l’oral et à l’écrit de façon claire et organisée.
: j’écris pour construire mon savoir et communiquer.
: Je combine les informations implicites et explicites de mes lectures.
: Je maîtrise différents langages : oral, informatique…
Domaine 2 : je comprends un document.
Domaine 4 : Je mène une démarche d’investigation.
Domaine 5 : je me pose des questions à propos d’une situation historique.
Introduction :
Empires centraux
LES SYSTEMES DES ALLIANCES
Les empires
centraux
La France mobilise
ses forces le 2 /
08 / 1914
GUERRE DE
MOUVEMENT
1914
La guerre de
mouvement est
une stratégie
militaire utilisant
des déplacements
rapides pour
remporter une
victoire.
GUERRE DE POSITION
OU DE TRANCHEES
1915-mars 1918
La guerre de tranchées est une
forme de guerre où les
combattants s’abritent dans des
lignes fortifiées, largement
constituées de tranchées dans
lesquelles les soldats sont
relativement protégés des armes
légères et de l’artillerie (hors
attaque). C’est devenu une
expression désignant la guerre de
position, une paralysie du
conflit et l’épuisement
progressif des forces
opposées,
GUERRE DE
MOUVEMENT
Fin 1918
I] Une violence de
masse qui bouleverse
états et sociétés
A] Guerre de tranchée :
l’horreur absolue
Site pour lire quelques lettres de poilus :
 http://adreamsuite.e-monsite.com/pages/cours-hist-3eme/paroles-de-poilus-extraits.html
Sites pour des images des poilus :
 http://www.imagesde14-18.eu/
 http://bleuhorizon3.canalblog.com/
Quelques livres :
 Les poilus : lettres et témoignages des français dans la Grande Guerre (1914-1918) de Jean-Pierre
Guéno, édition du centenaire 3€
 Paroles de Verdun de Jean-Pierre Guéno; éditions Tempus, 2016.
 Journal d’un poilu, éditions Gallimard jeunesse 2015
 BD : « Putain de guerre », Tardi et Verney, éditions Casterman, 2008,
 BD : Les poilus : 1. frisent le burn-out, Bouzard, Fluide glacial
 La première guerre mondiale : pour comprendre et ne pas oublier la tragédie de 14-18, Jean-Paul Viart
les dossiers de l’histoire, Larousse, 2015, 9,90€
 50 clés pour comprendre la Grande guerre 1914-1918, David Dumaine, édition Castor Doc, 2014, 8,60€
 Infirmière en 1914, journal d’une volontaire du 31 juillet au 14 octobre 1914. Lucia Tichadou, Editions
Gaussen, 2014
 Carnets de Verdun de Laurent Loiseau et Géraud Bénech, Librio, 2014, 3€
 J’ai de nombreux autres livres que je pourrais vous prêter si le sujet vous intéresse.
Sites pour comprendre les mutineries :
 http://buclermont.hypotheses.org/2743
 http://www.bdic.fr/desobeir/les-mutineries-de-1917
B] L’arrière aussi souffre : des sociétés mobilisées
Comment les civils sont-ils mobilisés dans la première guerre mondiale ?
Les civils dans les zones de combat
L’effort de guerre à l’arrière
»Pendant la 1ère guerre mondiale la contribution des femmes à
l'effort de guerre a revêtu des formes multiples :
- courage des femmes d'agriculteurs qui, dans une France
encore à dominante rurale et agricole, ont dû assumer à partir de
l'été 1914 les durs travaux des champs ;
- dévouement des infirmières qui ont soigné les soldats blessés
dans les hôpitaux de guerre et les maisons de convalescence ;
- compassion des « marraines de guerre » qui écrivaient et
envoyaient des colis aux soldats du front, rendaient visite aux
blessés dans les hôpitaux ;
- courage aussi des femmes des villes qui ont dû pallier le
manque de main d'oeuvre dans de nombreux secteurs d'activités,
distribuant le courrier, conduisant les tramways, travaillant plus
de 10 heures par jour dans les usines d'armement ».
Extrait de http://www.cndp.fr/crdpreims/memoire/bac/1GM/dossiers/femmes.htm
UNE VOCATION
- -Que veux-tu faire quand tu seras
grande, Suzette ?
- Moi, tourner des obus ...
Dessin de PALLIER
Des affiches pour mobiliser
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LA 1ERE GUERRE MONDIALE : UNE GUERRE TOTALE
Définition : mobilisation humaine, économique, culturelle et morale de toute la société pour gagner la guerre.
Mobilisation de l’économie : Les gouvernements prennent en main la vie économique. Les femmes remplacent les hommes
partis aux fronts. Elles cultivent, conduisent et sont utilisées dans les usines d’armements pour approvisionner les soldats.
Les commandes de matériels développent les industries de guerre comme Citroën qui fabrique des obus et Renault fabrique
des tanks : ON PASSE D’UNE ECONOMIE DE PAIX A UNE ECONOMIE DE GUERRE.
Pour financer la guerre, les Etats lancent des emprunts à l’intérieur (voir affiche de propagande) et à l’extérieur de leurs
frontières, notamment auprès des Etats-Unis.
A l’arrière, tout le monde est concerné, les femmes comme les personnes âgées, les travailleurs coloniaux et les prisonniers. Il
ne faut pas oublier que les puissances européennes puisent dans les colonies pour former leurs armées comme du côté français
les fameux artilleurs sénégalais.
66 millions d’hommes mobilisés
Les états mettent en place la censure pour apaiser les familles :
« Les tirs des fusils ennemis est très mal réglé. Quant aux balles, elles ne sont pas dangereuses. Elles traversent les chairs
de part en part, sans faire aucune déchirure. »
D’après l’Intransigeant » 17/08/1914
« A part 5 minutes par mois, le danger est très minime, même dans les situations critiques ».
Lettre d’un soldat parue dans le Petit Parisien 22/05/1915
« Je suis sûr que lors de la ruée boche vers Amiens, nos artilleurs préféraient encore « taper dans le tas » avec nos élégants
obus de 75 qui n’empoisonnent pas à la façon des vitrioleurs, mais anéantissent proprement des bataillons entiers »
D’après Le petit Journal 8/04/1918
L’arrière souffre de l’absence des hommes partis se battre des pénuries de charbon, nourriture…
En France, la carte d’alimentation est mise en place en février 1918.
Une guerre mondiale : On passe d’une guerre balkanique à une guerre européenne (jeux des alliances) à une guerre mondiale
du fait de l’investissement des colonies, entrée en guerre des USA puis de l’Amérique latine.
C’est l’ensemble des colonies françaises qui est appelé à la rescousse, et les métropolitains peuvent mesurer concrètement
l’étendue de leur Empire en voyant débarquer les soldats coloniaux : tirailleurs dits “sénégalais” (qui viennent en fait de toute
l’Afrique occidentale française) ; spahis algériens ; tabors marocains ; tirailleurs Annamites ou tonkinois ; Malgaches ;
Tunisiens... Les faits d’armes des soldats coloniaux les rendent bien entendu très populaires en métropole : aux côtés des
poilus, les tirailleurs et les spahis occupent une place de choix au panthéon de la “der des der”. Les Français sont d’autant plus
fiers de voir l’Empire répondre à l’appel de la “mère patrie” qu’ils ne savent rien des méthodes employées pour mobiliser de
force des soldats et des ouvriers dans les colonies.
Une guerre moderne et technologique : Utilisation aviation , chars, premiers sous-marin, camouflages, gaz asphyxiants, obus
de toutes les tailles, grenades, lances flammes…Ainsi, Une guerre totale : sur mer, sur terre et dans les airs. D’où un nombre
colossal de morts et de blessés.
C] Le génocide arménien
Rappel : Un génocide (terme inventé en 1943 par un juriste polonais Raphaël Lemkin). Ce n’est pas seulement un massacre
en masse. Il faut que les victimes appartiennent à un peuple (ethnie, religion…). De plus, les bourreaux ont
volontairement construit un plan pour les éradiquer (les faire disparaître, les anéantir) totalement pour des raisons de
haine raciale ou pour occuper son territoire.
Chronologie d’un génocide annoncée :
1894-1896 : Massacres systématiques d’arméniens en Anatolie Orientale.
1908 : Prise de pouvoir par les jeunes turcs. Le régime devient une dictature aux mains de trois hommes, les trois pachas à l’idéologie
nationaliste, agressive et raciste : « le turquisme ».
1914 : Début de la 1ere guerre mondiale : L’empire Ottoman intègre la Triple Alliance aux côtés des allemands et de l’AutricheHongrie.
Février 1915 : Désarmement des soldats arméniens puis exécution par l’armée turque. Enfin, neutralisation des hommes de 18 à 45
ans.
22-25 mars 1915 : Gouvernement décide destruction population arménienne.
24 avril 1915 : Rafle (enlèvement) des intellectuels et des notables (bourgeois)de Constantinople, puis extension de ces mesures aux
provinces orientales à majorité arménienne.
Mai à juin 1915 : Internement de tous les hommes entre 16 et 18 ans et 45 et 60 ans avant exécutions.
Du 27 avril au 19 août 1915 : Vagues de massacres et de déportations dans tout le pays.
16 mai 1915 : Loi sur les biens mobiliers et immobiliers abandonnés par les Arméniens déportés, la loi prévoit l'installation de
réfugiés turcs dans ces demeures et sur ces terres.
Ensuite débute la déportation massive des femmes, enfants, vieillards vers les déserts dans des conditions de violences
extrêmes, d’absence d’hygiène et d’alimentation.
Février 1916 : 2ème phase du génocide : liquidation des survivants parvenus dans les camps dans le désert.
En 1914, il y avait 2 100 000 arméniens dans l’empire Ottoman. Le génocide en a éradiqué 1 500 000 soit 70% de la
population arménienne.
Au cours de la Première guerre mondiale, la violence de masse touche également les civils. Les Turcs de l'Empire ottoman
(alliés aux Allemands) accusent (à tort) leur minorité arménienne de trahison au profit de leur adversaire russe (allié aux
Français). Ils organisent des massacres de masse de la population arménienne (hommes, femmes, enfants) et la
déportation des Arméniens dans des déserts invivables. Les rares survivants finiront dans des camps où les conditions de
vie sont ignobles. Cette volonté de faire disparaître un peuple entier se nomme génocide.
Environ 1, 5 millions d'Arméniens meurent au cours de ce génocide.
La guerre des tranchées et le génocide des Arméniens sont des manifestations d'une violence de masse, d’une
totalisation de la guerre qui marque la première moitié du 20ème siècle.
II] De la Russie à l’URSS : Une guerre mondiale, 2 révolutions et une guerre civile.
Activité : « Petrograd : de la ville de Pierre à celle de Lénine ».
De février 1917 à octobre 1917, les mouvements insurrectionnels se multiplient
dans les rues de saint Pétersbourg comme dans toutes les grandes villes de
Russie, dont le nom a été russifié en Petrograd (la ville de Pierre : tsar,
empereur en Russie). La ville est un théâtre des révolutions qui mettent fin au
tsarisme en Russie et aboutissent à la prise du pouvoir par les bolcheviks
(communiste russe).
Le slogan de la banderole soutient
les soviets (conseil mis en place
pendant la révolution russe formé de
paysans, ouvriers et soldats) et
demande l’augmentation des rations
alimentaires pour le peuple.
III] La fin de la guerre et ses conséquences :
« Triste paix, amère victoire », une Europe
exsangue
A] Un effroyable bilan
L'Europe ne peut sortir de ces cinq années de guerre intacte. Les conséquences sont bien évidemment humaines,
économiques et politiques.
- Le bilan humain.
Avec 9 millions de morts, la première guerre mondiale donne à l'Europe un des plus triste record de son histoire
militaire (+ 1 million de morts suite à la grippe espagnole). L'Allemagne, La France et la Russie concentrent à eux
trois 60% des pertes. En France ou en Allemagne ce sont entre 20 et 25% des hommes entre 20 et 30 ans qui
disparaissent au combat. Les conséquences sont multiples et en premier lieu, ces morts entraînent un vieillissement
de la population et privent ces pays de naissances qu'auraient pu engendrer ces hommes s'ils n'étaient pas morts. Le
contexte de guerre entraînant encore plus vers le bas l'effondrement de la natalité. Entre 1914 et 1918, le déficit
de naissances dépasse le million de naissances. Le déséquilibre entre le nombre de femmes et celui des hommes s'en
trouve accentué (115 femmes pour 100 hommes).
Les « gueules cassées »
Les « gueules cassées »
sont des soldats
amputés au visage à la
suite d’une blessure
grave. C’est pour tenter
de soulager leur enfer
que la chirurgie
esthétique née.
Extraits des journaux BD
de Tardy allant de 191 à
1919
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« Des morts…des morts…des anciens et des encore chauds. La voilà la curiosité ! La première guerre
mondiale dans toute sa « splendeur » !35 pays participant de près ou de loin ! Tu veux des chiffres,
une comptabilité « historique » pour l’avenir ? 10 000 000 de morts ! Combien d’années d’espérance
de vie ensevelies à jamais dans la boue ? Combien d’orphelins, de mutilés, de veuves ? Rien qu’en
France 930 ha de cimetières militaires, de la bonne terre pour la betterave, mais seulement des
croix qui poussent en surface ! Si tous les morts français défilaient en rang par quatre pour le 14
juillet. Il ne faudrait pas moins de 6 jours et 5 nuits avant que le dernier ne nous montre sa face
livide… ».
B] L’Europe change
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