Sénèque, De la vie heureuse...
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Le stoïcisme
Le « stoïcisme » est un courant philosophique fondé au
IIIe siècle avant J.-C. par Zénon de Cition. Ce nom ne dérive pas
de celui d'un philosophe – contrairement au platonisme – mais
d'un lieu : Zénon enseignait sous un portique nommé « Stoa
poilikè », « portique des peintures ».
Globalement, le stoïcisme est basé sur l'acceptation et le cou-
rage : tout ce qui arrive et qui ne dépend pas de nous doit être
accepté par nous et n'entamer en rien notre état d'esprit. Le
bonheur se confond avec la vertu.
On distingue, en fonction des périodes historiques, plusieurs
stoïcismes :
• L'ancien stoïcisme, dominé par Zénon, Chrysippe et Cléanthe,
au IIIe siècle.
• Le moyen stoïcisme, dominé par Pasinius et Posidonios.
• Le stoïcisme impérial, celui de Sénèque, Épictète et Marc-
Aurèle.
Malgré certaines divergences, les différentes écoles stoïcien-
nes restent fidèles à l'enseignement de l'école du Portique.
La sagesse repose sur trois choses : la logique, la physique,
l'éthique, trois domaines intimement liés dans la pensée stoï-
cienne.
Le monde est, pour les stoïciens, la combinaison de quatre
éléments : l'eau, la terre, le feu et l'air. Les corps ainsi formés se
combinent en un tout ordonné, le cosmos, dont l'harmonie est
assurée par la Providence.
Il faut savoir que, pour le stoïcisme, le microcosme qu'est
l'homme reproduit le macrocosme qu'est le monde : l'âme est
une parcelle du logos universel. La physique a alors partie liée
avec l'éthique puisque l'éthique étend l'empire du logos au
comportement humain. Aussi l'homme doit-il vivre conformé-
ment à une Nature ordonnée, harmonieuse.
Le Souverain Bien, le Bonheur, passe par l'exercice de la ver-
tu. De ce fait, le malheur se confond avec le « vice ». Tout le
reste, autrement dit tout ce qui ne dépend pas de nous, doit nous
être indifférent. Mais il semble que seul le sage stoïcien – avec
lequel ne se confond nulle figure de philosophe, comme nous le