le pardon que Dieu nous offre. Dans une seconde partie, j’aborderai les moyens variés mis à notre
disposition par notre Église pour se réconcilier, accueillir en vérité le pardon des frères et recevoir le
sacrement de la Pénitence-Réconciliation.
« Il a plu à Dieu …de tout réconcilier… » (Colossiens 1,19-20)
Qui est Dieu à qui il a plu de tout réconcilier ?
8. Progressivement, le peuple de la Bible a découvert le visage de son Dieu. Il est passé peu à peu de cette
conception d’un Dieu qui châtie « Je vais les punir pour leurs fautes et les châtier pour leurs crimes » (Osée
9,9) à un Dieu conscient des fautes de son peuple « Mon peuple est malade de son infidélité » (Osée 11,7)
et à un Dieu désireux de leur offrir son pardon « Je mettrai ma Loi au fond de leur être et je l’inscrirai sur
leur cœur… parce que je vais pardonner leur crime et ne plus me souvenir de leur péché ». (Jérémie
31,33s.) – « Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau… » (Ezéchiel 36,26)
– « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, afin que quiconque croit en lui ne se
perde pas, mais ait la vie éternelle. Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde,
mais pour que le monde soit sauvé par lui. » (Jean 3,16-17) – « l’agneau de Dieu, qui enlève le péché du
monde » (Jean 1,29) – « « Dieu s’est plu à faire habiter en lui toute la Plénitude, et par lui à réconcilier tous
les êtres pour lui, aussi bien sur la terre que dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix » »
(Colossiens 1,19-20).
Le monde a besoin de la réconciliation
Quel est ce monde qui a besoin de la réconciliation ?
9. Selon la Bible, c’est l’humanité et le lieu où vivent les humains. L’humanité avec ses limites, ses
pesanteurs et ses faiblesses, ses souffrances et ses divisions, ses oppositions et ses guerres qui la déchirent
mais aussi ses joies et ses espoirs, les efforts et les engagements de beaucoup pour sauver ou rétablir la
paix. L’homme dans son corps, qui le relie au monde matériel, organiquement, et qui implique une
véritable solidarité de destin, comme nous le dit le livre de la Genèse montrant Adam tiré de la terre
(Genèse 2,7) et le monde remis à l’homme pour qu’il l’habite (Genèse 1,28).
10. Ce monde-là se manifeste aussi par ses refus aux appels adressés par Dieu, d’une façon ou d’une autre,
à aller vers plus d’humanité. Il se met lui-même dans une sorte de servitude, d’esclavage comparable à
celui du peuple hébreu, autrefois captif en Egypte.
11.De ce peuple, Dieu avait dit en Exode 3 : « J’ai vu la misère de mon peuple ; j’ai entendu ses cris ; je
connais son angoisse ; je suis descendu pour le délivrer. » (Exode 3,7).
De ce monde, au chapitre 3 de l’évangile de saint Jean, il est dit : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a
donné son Fils, son unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas mais ait la vie éternelle ».
De ce monde, il est dit dans l’épître aux Colossiens : « Dieu a voulu que dans le Christ toute chose ait son
accomplissement total. Il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant
la paix par le sang de sa croix. » (Colossiens 1,19-20).
De ce monde, les évêques rassemblés au Concile Vatican II, en ont parlé dans la Constitution pastorale sur
“L’Église dans le monde de ce temps - Gaudium et Spes” « Le monde qu’il (le concile) a ainsi en vue est
celui des hommes, la famille humaine tout entière avec l’univers au sein duquel elle vit. C’est le théâtre où
se joue l’histoire du genre humain, le monde marqué par l’effort de l’homme, ses défaites et ses victoires.
Pour la foi des chrétiens, ce monde a été fondé et demeure conservé par l’amour du Créateur ; il est tombé,
certes, sous l’esclavage du péché, mais le Christ, par la Croix et la Résurrection, a brisé le pouvoir du
Malin et l’a libéré pour qu’il soit transformé selon le dessein de Dieu et qu’il parvienne ainsi à son
accomplissement ». (Gaudium et Spes § 2,2).
De quelle réconciliation le monde a-t-il besoin ?
12. Parler de l’initiative de Dieu qui se réconcilie le monde, cela ne veut pas dire que le péché n’existe pas,
ou qu’on n’en tient pas compte, ou qu’on le considère comme négligeable. Cela veut dire que l’homme,
par le Christ, n’est plus prisonnier de son refus, qu’il peut redresser la tête, grandir et progresser en