Frédéric Dupré, classe de MP du lycée Camille Vernet, Valence
6. Suites fortement croissantes
Une suite u de E est dite "fortement croissante" si u ainsi que toutes ses suites dérivées sont des suites positives.
a. Prouver que la suite )(
2
n est fortement croissante.
b. Soit ρ un réel strictement plus grand que 1. Prouver que la suite géométrique )(
n
ρ est fortement croissante.
c. La suite )()(
2/3
nu
n
= est-elle fortement croissante ?
d. Soit P un polynôme à coefficients réels positifs. On envisage la suite
=. Prouver que sa suite dérivée
est de la forme
= où Q un polynôme à coefficients réels positifs.
En déduire que la suite
!n est fortement croissante.
e. On fixe dans cette question une fonction f de classe
de
dans R supposée absolument monotone, c'est à
dire que f ainsi que toutes ses dérivées sont des fonctions positives sur
. On considère alors la suite
=
. Prouver
que u est fortement croissante.
7. Suites dont une dérivée est nulle
a. Soit Q un polynôme à coefficients réels, de degré p, et u la suite définie par
=
.
Prouver que la suite
u
est de la forme
)(nRu =
où
R
est un polynôme de degré inférieur ou égal à
1
p.
b.
Prouver alors par récurrence sur k la propriété )(kH suivante :
)(kH : pour tout polynôme P de degré inférieur ou égal à k, la suite
=
vérifie
0
)1(
=
+k
u
.
c.
Soit réciproquement une suite
)(
n
uu =
de E telle qu'il existe un entier
α
telle que
0
)1(
=
+α
u
.
Prouver, par récurrence sur
α
, l'existence d'un polynôme P, de degré inférieur ou égal à
α
, tel que
=
.
8.
Discrétisation d'une équation différentielle
On se donne une fonction
0
f
, de classe
de [0,1] dans
, et on envisage l'équation différentielle
0
fy −=
, avec les
conditions aux limites
0)1()0( == yy
.
On fixe un entier N et on pose N
h1
= et pour
Nn
0,
0
n
f
α = .
a. Prouver l'existence d'une fonction f, unique, de classe
sur [0,1], et vérifiant :
0)1()0(et
0
==−=
ffff .
On pose désormais, pour
Nn
0
,
n
u f
=
, et on cherche une valeur approchée des
n
u.
b. Justifier que f possède en tout point
0
x
de [0,1] un développement limité à l'ordre 4 que l'on écrira.
En déduire, pour
11
Nn
, que
1 1
2
2
n n n
u u u n
N
+ −
− + ′′
= +
(un
est une quantité en
2
h
ou
négligeable devant
2
h).
c. Soit p un entier supérieur ou égal à 1. On considère la matrice carrée symétrique suivante, de taille p-p, dont les
éléments de la diagonale sont tous égaux à 2, et ceux des sur et sous-diagonales tous égaux à –1 :
−−
−−− −
=
210.0 1.... 0..10 ..121 0.012
p
A.
On note
p
D
le déterminant de
p
A
. Déterminer une relation de récurrence liant
p
D
,
1+p
D
et
2+p
D
.
En déduire la valeur de
p
D
pour tout p. Que peut-on en conclure à propos de la matrice
p
A
?
d. On envisage le système linéaire suivant, aux inconnues
11
,,
−N
vv
:
0
0
=v, 0=
N
v et pour
nnnn
N
vvvNn α=−+−−=
+− 2
11
1
2:1,,1 …
.
Prouver que ce système possède une unique solution, et conclure.