Traitement de la tuberculose-infection latente
Médicaments
L'isoniazide (INH ) est le médicament habituellement prescrit pour le traitement de la tuberculose-infection latente. La posologie
recommandée est de 5 mg/kg (max. 300 mg) pour les adultes et de 10 à 15 mg/kg (max. 300 mg) pour les enfants, une fois par jour pendant
neuf mois, ou pendant neuf à douze mois s'il y a une co-infection à VIH confirmée ou soupçonnée ou si la radiographie pulmonaire indique
une tuberculose inactive. L'INH est offert en comprimés de 100 mg et de 300 mg ainsi qu'en suspension liquide.
L'addition d'une dose de 25 mg de pyridoxine une fois par jour est aussi indiquée lorsqu'on prescrit l'INH, s'il y a présence d'un ou de
plusieurs des facteurs suivants : mauvaise nutrition, alcoolisme, grossesse, diabète, urémie ou autres troubles qui pourraient prédisposer aux
neuropathies. La pyridoxine est également recommandée pendant la période néonatale. En cas de doute, elle devrait être prescrite.
Dans l'éventualité d'une intolérance à l'INH ou d'une résistance soupçonnée ou confirmée à l'INH, la rifampicine est indiquée comme suit : 10
10 mg/kg (max. 600 mg) pour les adultes une fois par jour pendant quatre mois et de 10 à 20 mg/kg (max. 600 mg) pour les enfants, une fois
par jour pendant six à neuf mois. La rifampicine est offerte en gélules de 150 mg et de 300 mg. La suspension de rifampicine (10 mg/ml) peut
être fournie aux jeunes enfants moyennant un arrangement spécial avec la pharmacie pour malades externes du CHEO. Santé publique
télécopiera l'ordonnance au CHEO. Comme, une fois préparée, la suspension de rifampicine est stable pendant 30 jours, réfrigérée ou à la
température de la pièce, une provision pour un mois sera délivrée. Un membre de la famille doit venir chercher le médicament au CHEO. Il
incombe à la famille de passer prendre les ordonnances renouvelées.
Effets secondaires liés à la prophylaxie
Isoniazide (INH)
Des cas de toxicité et, dans de rares cas, des décès ont été signalés chez des personnes présentant une hépatite due à l'INH. L'hépatite survient
le plus souvent chez les adultes, mais elle a néanmoins été signalée chez des enfants aussi jeunes que deux ans. Il a été décidé de modifier les
lignes directrices pour le traitement préventif afin de réduire le risque d'hépatite.
L'hépatite est impossible à prédire, mais il existe une corrélation avec l'âge. Elle se manifeste par des nausées, une anorexie et une élévation
des enzymes hépatocellulaires (aspartate aminotransférase {AST} ou alanine aminotransférase {ALT}). Elle est rare chez les personnes de
< 20 ans, alors que le taux se chiffre à 0,2 % chez celles qui ont entre 20 et 34 ans, 1,5 % dans le groupe des 35 à 49 ans et 2,4 % chez les
personnes de > 50 ans. L'incidence est plus élevée chez les personnes qui consomment de l'alcool quotidiennement ou qui ont une hépatite
virale. L'hépatite se résorbe presque toujours après la fin de la chimiothérapie.
Bien que l'insuffisance hépatique causée par une hépatite médicamenteuse (INH) soit rare, il appert que les victimes n'auraient pas fait l'objet
d'un suivi régulier par l'infirmière hygiéniste ou le médecin.
Les effets indésirables qui ont motivé l'arrêt de l'INH chez 143/1 000 patients et 4/38 patients englobent une éruption cutanée, des nausées,
un malaise, de la fièvre, de la nervosité, des céphalées et la grossesse.
Il ne faudrait pas avoir recours à la prophylaxie à l'INH s'il y a des antécédents de réaction indésirable à ce médicament. De plus, elle doit
être évitée en présence d'une maladie hépatique aiguë. Chez les patients qui reçoivent de la phénytoïne (Dilantin) ou de la carbamazépine
(Tegretol), il faudra ajuster la posologie de ces agents parce que l'INH inhibe leur sécrétion par le foie.
Rifampicine (RMP)
Les effets secondaires qui ont motivé l'arrêt de la RMP chez deux patients sur 157 englobaient l'anorexie, les dérangements gastro-
intestinaux, les douleurs abdominales, la diarrhée, la fatigue, les céphalées, les étourdissements, un flou visuel, des éruptions cutanées, des
arthralgies, des ecchymoses (probablement en raison de la thrombopénie) et un ictère scléral. Les autres effets secondaires étaient liés à
l'induction des enzymes hépatiques qui accélèrent l'élimination des ?strogènes, des cyclosporines, du coumadin, des glucocorticoïdes et des
sulfonylurés. Lorsqu'on prescrit de la RMP, il faut ajuster la posologie de ces médicamewnts ou, dans le cas des ?strogènes, il faudra utiliser
une autre méthode de contraception.
Isoniazide et rifampicine
Les effets secondaires qui ont motivé l'arrêt de ces médicaments chez six patients sur 37 et huit patients sur 167 englobent l'hépatite, les
dérangements gastro-intestinaux, la fatigue, les éruptions cutanées, les étourdissements, les céphalées, la somnolence, l'insomnie et les
paresthésies.
Surveillance
Il est recommandé de procéder à l'exploration fonctionnelle hépatique (AST) avant de mettre en route le traitement préventif à l'INH et de
surveiller régulièrement les patients atteints d'affection hépatique préexistante, ayant des antécédents d'abus d'éthanol, ou âgés de ≥ 35 ans. Il
importe d'informer le patient du risque de toxicité et de lui demander de signaler les symptômes comme la nausée, l'anorexie, les douleurs
abdominales, une coloration foncée de l'urine et un ictère scléral. Dans le cas des personnes qui reçoivent un traitement préventif auto-
administré, la prescription ne devrait prévoir que le nombre de doses nécessaires pour 1 mois.
Source : Normes canadiennes pour la lutte antituberculeuse, 2000
Les présents renseignements sont recueillis en vertu de la Loi sur la protection et la promotion de la santé , L.R.O. 1990, chap. H7,
sect. 5 dans le but de prévenir la propagation des maladies transmissibles dans la Ville d'Ottawa. Si vous avez des questions,
veuillez les
faire parvenir au gestionnaire des maladies transmissibles, au 580-6744, poste 24224.