Journée Hygiène et Qualité des Soins 1er octobre 2013 PRISE EN CHARGE D’UN PATIENT PORTEUR DE CLOSTRIDIUM DIFFICILE Catherine DENEUVE – IDE hygiéniste Fécamp Martine THIERRY – IDE hygiéniste Le Havre Respecter les Précautions standard comme pour tout patient Mettre en place les mesures nécessaires dès le doute (prescription de la recherche de Clostridium difficile dans la coproculture) ou la confirmation du diagnostic de Clostridium difficile Mettre en place rapidement les mesures nécessaires pour éviter la transmission croisée et le risque épidémique PRECAUTIONS COMPLÉMENTAIRES CONTACT (PCC) SPÉCIFIQUES AU CLOSTRIDIUM DIFFICILE (EN RESPECT DU PROTOCOLE DE L’ÉTABLISSEMENT) PRESCRIPTION MÉDICALE La mise en place et la levée des précautions complémentaires (isolement) doivent se faire sur prescription médicale écrite CHAMBRE SEULE Prioriser l’hébergement du patient en chambre seule Ou le regroupement avec d’autres patients C. difficile + si chambre double : surveiller l’apparition de diarrhée chez le voisin SIGNALISATION Pour que chaque intervenant sache qu’il y a des précautions à respecter… et quelles précautions Sur la porte de la chambre Sur la planification murale Sur le dossier patient SIGNALISATION Quand dossier patient informatisé : quel moyen visuel pour l’équipe et pour les professionnels extérieurs au service ? Certains logiciels informatiques donnent un message d’alerte au niveau du dossier patient et de la liste globale des patients du service, pour un problème infectieux (BMR ou autre) MATÉRIEL Utilisation de matériel à usage unique ou dédié au patient : • • Thermomètre, urinal, plat bassin Brassard à tension, stéthoscope… matériel utilisé pour plusieurs patients : nettoyage et désinfection avant de le sortir de la chambre (même technique que pour l’environnement : détersion et désinfection avec produit sporicide) ORGANISATION DES SOINS Regrouper les soins au patient Les effectuer « en dernier » après les soins aux patients immunodéprimés et aux patients non infectés Dans tous les cas, pour les patients C.diff+ respecter les PCC spécifiques en particulier hygiène des mains et protection de la tenue de travail ÉQUIPEMENTS DE PROTECTION Protection • • de la tenue des soignants Mise en entrant dans la chambre et retirée avant la sortie Pour les contacts avec le patient et son environnement Surblouse manches longues, non tissée, à usage unique, surtout si Patient atteint de diarrhée Patient porteur d’une stomie ou incontinent Et tablier plastique à usage unique pour soins mouillants/souillants – si Surblouse manches longues non étanche EQUIPEMENTS DE PROTECTION Gants non stériles à usage unique – enfilés dès l’entrée dans la chambre, retirés avant de sortir – lavage des mains au savon doux Surchaussures • • Inutiles par rapport au risque infectieux Utiles si patient incontinent et sol souillé HYGIÈNE DES MAINS Après les soins au patient, et pour toute personne avant de sortir de la chambre Lavage prolongé et rigoureux au savon doux (pour éliminer de manière mécanique les spores de Clostridium difficile) Rinçage abondant Séchage soigneux Désinfection par friction hydro-alcoolique sur mains sèches GESTION DES EXCRETA Patient incontinent : changes complets – filière des déchets à risque infectieux Patient continent et autonome • WC dans la chambre • Si WC commun à plusieurs patients : nettoyage et désinfection après passage du patient contaminé (zones de contact, lunette des WC) GESTION DES EXCRETA Plat bassin, chaise percée : Transport avec couvercle ou sac Présence d’un lave-bassin Vidange Absence et lavage en lave-bassin de lave-bassin : Prioriser l’utilisation de protège bassin ou protège seau avec sac+gélifiant (élimination filière DASRI) Sinon, vidange et lavage/désinfection du bassin ou du seau dans le local « vidoir » (pas dans le cabinet de toilette du patient, non adapté) GESTION DES EXCRETA • ne pas utiliser de douchette pour nettoyer bassin et seau : formation d’aérosols de matières fécales dans l’environnement • Attribuer le plat bassin ou la chaise percée au même patient/résident tout au long de son séjour GESTION DES DECHETS Respect du tri des déchets conformément au protocole de l’établissement Déchets souillés en emballage clos et imperméable – filière DASRI (déchets d’activité de soins à risque infectieux) Évacuer les déchets et le linge sale de la chambre plusieurs fois par jour GESTION DU LINGE Linge souillé en emballage étanche Préférer le linge hospitalier, plus facile à gérer Si linge personnel - donner recommandations à la famille : • • • • Linge supportant lavage machine 60° mini Transport dans sac plastique (jeté ensuite), hygiène des mains Repassage si possible Produit désinfectant (eau de Javel, Sanitol… selon le type de textile) GESTION DE LA VAISSELLE Circuit « standard » en lave vaisselle Pas de trempage « sauvage » dans la chambre du patient Si absence de lave-vaisselle : • • Détersion (eau + liquide vaisselle) Rinçage à l’eau chaude BIONETTOYAGE Protection de la tenue Pour tous les intervenants (ASH, AS, IDE…) par : • • • Surblouse non tissée à manches longues + tablier plastique si Surblouse non étanche Gants BIONETTOYAGE Surfaces, sanitaires et sol Au moins une fois par jour et à la sortie du patient Et quand souillures • • Lavage des surfaces et désinfection avec un produit sporicide Insister sur • • • • les surfaces horizontales (adaptable, paillasses…), les surfaces fréquemment touchées (barrières de lit, poignées de porte, sonnettes, téléphone, mains courantes…) Les surfaces souillées, les sanitaires Même entretien pour l’équipement utilisé pour plusieurs patients (lève-malade, matériel de rééducation…) BIONETTOYAGE Technique • Avec désinfection à l’eau de Javel Nettoyage des surfaces avec détergent (ou détergent-désinfectant) correctement dilué Rinçage Désinfection avec de l’eau de Javel diluée au 1/5ème (0.5% de chlore actif) Temps de contact 10 minutes minimum Rinçage des surfaces « fragiles » (chromes, inox…) BIONETTOYAGE • Avec un détergent-désinfectant sporicide : Dilution du produit selon les recommandations Nettoyage rigoureux des surfaces Respect du temps de contact sur les surfaces Respect de la durée de validité de la dilution PAR EXEMPLE : OXY’FLOOR® Produit à base d’acide peracétique (APA) Pour effectuer la dilution : • • • • • • De préférence dans local ventilé Port de masque et gants Tablier plastique Protection oculaire 1 sachet (25g) pour 5 litres d’eau (eau puis poudre) Dilution valable 8h maxi BIONETTOYAGE Préparation de l’eau de Javel à 0.5% À partir de l’eau de Javel à 2.6% • • « prête à l’emploi « (du commerce) ou reconstituée, avec un berlingot Dilution au 1/5ème 1 volume d’eau de Javel à 2.6% + 4 volumes d’eau froide = eau de Javel à 0.5% Reconstitution de l’Eau de Javel (2.6%) + 750ml d’eau froide = 1 litre d’eau de Javel à 2.6% Préparation de l’eau de Javel à 0.5% + = Eau de Javel à 0.5% 4 doses d’eau froide 1 dose Par exemple + 200ml = 4 x 200ml d’eau 1 litre d’eau de Javel à 0.5% BIONETTOYAGE cette eau de Javel diluée a une validité de 24h – elle est à préparer chaque jour l’eau de Javel abime les tissus en microfibres (chiffonnettes… ), ne pas les utiliser dans ce cas INFORMATION DU PATIENT Continent, autonome • • • • • Lavage des mains après passage aux WC Signaler chaque selle diarrhéique aux soignants Eviter d’utiliser les WC hors de sa chambre Si chambre à 2 lits ou WC communs : signaler aux soignants après chaque selle Lavage des mains avant repas, avant de sortir de la chambre… Patient non autonome, continent ou non • • • Lui faire réaliser un lavage des mains ou lui laver les mains Après chaque selle Avant les repas Avant de sortir de la chambre pour consultations, kiné, lieux de vie… FAMILLE, VISITEURS Habillage Pas de surblouse, ni de gants : sauf s’ils participent aux soins Hygiène des mains • • En arrivant : désinfection par friction hydroalcoolique En partant : lavage au savon doux Informations diverses • • Ne pas utiliser les toilettes du patient Gestion du linge sale BÉNÉVOLES, REPRÉSENTANTS DU CULTE… …et autres personnes passant de « chambre en chambre » Lavage des mains + désinfection (PHA) à la sortie de la chambre « Bibliothèque ambulante » Déconseillée pendant la durée des PCC TRANSPORT, TRANSFERT Pas de transfert des patients symptomatiques, dans la mesure du possible Transfert possible des patients asymptomatiques avec information aux professionnels, Limitation des déplacements des patients infectés - consultations, transport… info orale (hygiène des mains, entretien du matériel) ou sur le bon (logo) LEVÉE DES PCC Sur prescription médicale 72h après la fin de la diarrhée* et retour des « selles moulées » (*diarrhée = émission d’au moins 3 selles liquides par jour) RÉCIDIVES Les récidives sont fréquentes Surveiller l’apparition de nouvelles diarrhées Et mettre rapidement en place, de nouveau, les PCC spécifiques au Clostridium difficile CIRCUIT DE L’INFO – LE HAVRE Recherche C. Difficile au niveau du laboratoire de microbiologie GDH+ Toxine +/ Technicien du labo prévient le service du patient (GDH+TOX+) et l’EOH (GDH+ TOX+/-) 1 IDE de l’EOH rappelle service pour donner consignes : • • GDH+TOX+ : PCC spécifiques C. difficile GDH+TOX- : décision médicale selon clinique du patient - PCC ou non 1 IDE de l’EOH évalue dans les 2 jours les PCC mises en place dans le service CIRCUIT DE L’INFO - FÉCAMP Laboratoire « de ville » : recherche de toxine, uniquement Quand toxine + • • • • • Le technicien du labo prévient le service du patient Le service prévient l’IDE hygiéniste Les soignants ont à disposition la plaquette du CCLIN Paris-Nord pour la donner aux patients L’IDE hygiéniste évalue dans le service si les PCC sont mises en place C’est l’IDE hygiéniste qui stocke et délivre l’Oxy’floor® (+ rappel du mode d’emploi) LOGOS BIBLIOGRAPHIE « Mesures de prévention et de maîtrise de la diffusion des infections à Clostridium difficile dans les établissements de santé » - FICHE TECHNIQUE – CCLIN Paris-Nord – 2006 « Conduite à tenir : diagnostic, investigation, surveillance, et principes de prévention et de maîtrise des infections à Clostridium difficile ». 2006 – les 5 CCLIN – RAISIN – Institut de Veille sanitaire « Avis relatif à la maîtrise de la diffusion des infections à Clostridium difficile dans les établissements de santé français » 20 juin 2008 – Haut Conseil de la Santé Publique, Ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative