La dysphagie est d'allure fonctionnelle car elle est ancienne, d'évolution capricieuse parfois
paradoxale (provoquée par les liquides) s'accompagnant éventuellement de blocages alimentaires
déclenchés par les aliments chauds ou glacés et de douleurs thoraciques. Elle est due aux troubles
moteurs de l'œsophage. La dysphagie fonctionnelle peut être sévère et invalidante. Le tableau clinique
ne permet pas de prévoir la nature du trouble moteur responsable et l'exploration fonctionnelle
œsophagienne s'impose dans tous les cas.
2.6. Les examens complémentaires
radiographie thoracique
transit baryte oeso-gastrique
tomodensitometrie thoracique
echo-endoscopie oesophagienne
Endoscopie oeso-gastro-duodénale
Manometrie oesophagienne
Examen laryngoscopique, bronchoscopie
Dans tous les cas, il importe de réaliser en premier lieu une endoscopie œsophagienne qui permettra de
pratiquer des biopsies. Si l'examen endoscopique est normal, le transit baryté de l'œsophage et surtout
la manométrie œsophagienne seront indiqués pour rechercher des troubles moteurs.
3. CAUSES D’ERREUR
3.1. Odynophagie
Elle se caractérise par une douleur ressentie à la déglutition ou à la progression des aliments dans
l'œsophage (le plus souvent confondue avec la dysphagie)
Cette douleur peut être causée par une inflammation ou une tumeur de la bouche ou du pharynx.
Si la douleur est rétrosternale, il faut penser aux œsophagites non provoquées par le reflux, comme
celles dues à l’infection, à la radiothérapie ou à une lésion produite par un comprimé (lésion d’origine
chimique).
Plus rarement, elle se manifeste en présence de cancer de l’œsophage, d’ulcère œsophagien profond,
comme l’ulcère de Barrett, ou de troubles moteurs de l’œsophage.
3.2. Sans rapport avec la déglutition. Le malade emploie souvent une terminologie très proche pour
d'autres troubles qui n'interfèrent pas avec la progression œsophagienne des aliments.
3.2.1. Pharyngo-amygdalites :"je ne peux pas avaler"
3.2.2. Globus hystericus
Le globus hystericus ou "boule hystérique" se manifeste par une sensation de striction de pharyngée
permanente qui cède à la déglutition d'aliments. C’est aussi une sensation de boule dans la gorge ou
une incapacité d’avaler non associée avec la prise d’aliments : "j'ai quelque chose qui monte et qui
descend" en désignant le trajet de l’œsophage.
3.2.3. régurgitations, mérycisme
3.2.4. La dyspepsie "çà ne descend pas, ça reste-là" (en désignant la région xiphoïdienne), c'est une
sensation de plénitude gastrique, une lenteur à la digestion.
3.2.5. intolérance digestive haute sur obstacle gastro-duodénal
3.2.6. L’anorexie (perte d'appétit) surtout lorsqu'elle porte de façon élective sur certains aliments
(viande).
4. VALEUR SEMIOLOGIQUE
La valeur sémiologique de la dysphagie est grande. Une fois écartées les causes ORL et neurologiques
en cas de dysphagie haute, ce symptôme relève pratiquement toujours d’une atteinte œsophagienne
(obstruction organique ou troubles moteurs), parfois d’une lésion gastrique atteignant le cardia.
4.1. Lésions de l’œsophage
4.1.1. sténoses tumorales : cancer épidermoïde ou plus rarement adénocarcinome; de façon
exceptionnelle les autres tumeurs malignes (sarcome et mélanome) ou bénignes (léiomyome) et les
tumeurs extrinsèques (ganglionnaire, bronchique, médiastinale) ;
4.1.2. sténoses non tumorales dues le plus souvent à une œsophagite peptique, à une œsophagite
caustique ou radique et beaucoup plus rarement à une compression extrinsèque (adénopathie, anomalie
artérielle...) ;
4.1.3. Œsophagites non sténosantes d’origine médicamenteuse ou infectieuse (surtout Candida
albicans) au cours desquelles le symptôme prédominant est en fait l’odynophagie.