Débat contrasté sur l`avenir de la carte d`assuré et de santé

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Communiqué de presse
ForumOfac 08 à Genève
Débat contrasté sur l’avenir de la carte d’assuré et de santé
Genève, le 26 septembre 2008 - Les pharmaciens suisses vont lancer le
premier « dossier pharmaceutique suisse », une annonce faite aujourd’hui
dans le cadre du ForumOfac 08 qui a rassemblé à Genève plus de 400
pharmaciens, professionnels de la santé et responsables politiques.
Le dossier pharmaceutique suisse sera partie intégrante du dossier médical
informatisé dont la mise en service sera accélérée par l’introduction de la carte
d’assuré qui deviendra à terme la carte de santé.
Le ForumOfac 08 a rassemblé un vaste panel de représentants des différents
acteurs concernés – politiciens, pharmaciens, médecins, assureurs et assurés – pour
débattre du dossier médical et pharmaceutique et de la carte de santé, un sujet
particulièrement d’actualité à quelques mois du lancement de la carte nationale
d’assuré définie par la Confédération, qui devra évoluer vers une véritable carte de
santé à l’horizon 2015.
Dr Isabelle Adenot, membre de l’Ordre français des pharmaciens, tire un bilan positif
de l’introduction récente du dossier pharmaceutique en France : « Plus de 3'200
officines sur un total de 23'000, réparties sur tout le territoire, utilisent actuellement le
dossier pharmaceutique. Ce réseau déjà dense s’étoffe chaque jour et l’intérêt des
patients est bien là. » Le principe du dossier pharmaceutique français donne une
totale liberté au patient, qui décide s’il souhaite ou non en ouvrir un et ce qu’il peut
contenir. Pour Isabelle Adenot, « ce dossier doit être à la fois invisible et
omniprésent ».
Dr Peter Indra, vice-directeur de l’Office fédéral de la santé publique et chef de l’unité
de direction Assurances maladie et accident a ensuite précisé que l’introduction de la
carte d’assuré dans notre pays était retardée de quelques mois et qu’elle devrait
maintenant être disponible dès fin 2009, début 2010. Le rôle premier de la
Confédération est d’assurer un cadre et des standards pour la protection des
données et des droits des patients, ainsi que l’interopérabilité entre professionnels de
santé. Cette harmonisation doit se faire en étroite collaboration avec les cantons et
les experts du secteur de la santé.
Le Président de pharmaSuisse, Dominique Jordan, insiste également sur
l’importance de la tâche des pharmaciens dans ce domaine « qui devront assumer
de nouveaux rôles. » La carte d’assuré doit être avant tout un outil au service des
patients. Tout doit donc être fait pour répondre à leurs besoins, notamment sur le
contenu et en matière de protection des données.
Quant au Dr Jacques de Haller, Président de la FMH – Fédération des médecins
suisses, il se montre beaucoup plus sceptique. Il estime qu’en l’état actuel, la carte
d’assuré n’est ni une simplification pour les médecins, ni un avantage pour les
patients. « Elle doit être extrêmement pratique, ce qu’elle n’est pas pour l’instant. »
Quant aux renseignements facultatifs qui pourraient se trouver sur cette carte, il n’y
est pas non plus favorable, car, se demande-t-il, « qui va en prendre la
responsabilité ? »
Du côté des assureurs, par la voix d’Yves Seydoux, porte-parole du Groupe Mutuel,
on souligne les avantages du système qui apporte une simplification administrative et
permet une actualisation constante du dossier du patient. Il souligne que l’actuelle
Covercard pourrait aisément devenir la carte d’assuré suisse.
Le vice-président de la Fédération suisse des services aux patients, Jean-François
Steiert, n’est pas de cet avis et estime que la carte d’assuré a une utilité limitée. Les
projets pilotes en cours montrent que le système peut fonctionner, mais il craint que
la protection des données du patient, notamment par rapport aux caisses maladie,
ne soit pas assurée.
Pierre-Yves Maillard, Conseiller d’Etat du Canton de Vaud, a présenté un projet
pilote e-Health qui doit permettre d’améliorer la rapidité de transmission et la fiabilité
des informations liées au patient. Il souligne qu’il est primordial que le patient ait
accès à son dossier, ce qui lui permettra d’augmenter ses compétences et de
devenir un véritable acteur de son traitement.
En conclusion, Dr Jean-Luc Salomon, Directeur général d’Ofac, souligne que le
dossier pharmaceutique est le résultat de développements entamés depuis de
nombreuses années, qui a nécessité une étroite collaboration entre les différents
acteurs du monde de la santé. Il demande à l’ensemble de la profession de
promouvoir le dossier pharmaceutique, à l’interne et auprès des patients, puisqu’il
constitue un maillon indispensable des futurs réseaux de santé.
Lancement du dossier pharmaceutique suisse
Le dossier pharmaceutique informatisé permettra aux pharmaciens suisses, avec
l’accord de leurs patients, de consulter et de cumuler l’ensemble des données
médicamenteuses et des actes pharmaceutiques (par ex. lors d’une substitution par
un générique) reçus par un patient. Dans le cadre des réseaux intégrés, il pourra être
accessible par les professionnels du monde de la santé authentifiés, médecins et
hôpitaux par exemple, toujours dans l’intérêt et avec l’accord du patient,
conformément aux dispositions de la Loi fédérale sur la Protection des Données.
Se référant à ce qui se passe avec succès dans les pays voisins, notamment en
France, les pharmaciens suisses sont convaincus de la nécessité de disposer d’un
outil de partage des données médicamenteuses. Pour Dominique Jordan, Président
de pharmaSuisse, « ils entendent jouer, parmi les professions médicales, leur rôle de
pionniers dans ce domaine. »
Selon une position commune du Dr Jean-Luc Salomon, Directeur Général d’Ofac, et
de Dominique Jordan, Président de pharmaSuisse « la mise en place du dossier
pharmaceutique informatisé permettra de participer activement aux futurs réseaux de
santé, indispensables au fonctionnement des systèmes de santé de demain. En
s’engageant aujourd’hui déjà dans cette voie, les pharmaciens montrent qu’ils
entendent soutenir la stratégie de la Confédération en matière de e-Health et prendre
les initiatives qui s’imposent pour assumer leur rôle et garantir le partage sécurisé
des données médicamenteuses. »
Pour tout renseignement complémentaire ou demande d’interview, veuillez vous adresser à :
Luc Giacobino, tél. 022 787 07 56 ou 079 626 57 86 ; [email protected]
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