Quant aux renseignements facultatifs qui pourraient se trouver sur cette carte, il n’y
est pas non plus favorable, car, se demande-t-il, « qui va en prendre la
responsabilité ? »
Du côté des assureurs, par la voix d’Yves Seydoux, porte-parole du Groupe Mutuel,
on souligne les avantages du système qui apporte une simplification administrative et
permet une actualisation constante du dossier du patient. Il souligne que l’actuelle
Covercard pourrait aisément devenir la carte d’assuré suisse.
Le vice-président de la Fédération suisse des services aux patients, Jean-François
Steiert, n’est pas de cet avis et estime que la carte d’assuré a une utilité limitée. Les
projets pilotes en cours montrent que le système peut fonctionner, mais il craint que
la protection des données du patient, notamment par rapport aux caisses maladie,
ne soit pas assurée.
Pierre-Yves Maillard, Conseiller d’Etat du Canton de Vaud, a présenté un projet
pilote e-Health qui doit permettre d’améliorer la rapidité de transmission et la fiabilité
des informations liées au patient. Il souligne qu’il est primordial que le patient ait
accès à son dossier, ce qui lui permettra d’augmenter ses compétences et de
devenir un véritable acteur de son traitement.
En conclusion, Dr Jean-Luc Salomon, Directeur général d’Ofac, souligne que le
dossier pharmaceutique est le résultat de développements entamés depuis de
nombreuses années, qui a nécessité une étroite collaboration entre les différents
acteurs du monde de la santé. Il demande à l’ensemble de la profession de
promouvoir le dossier pharmaceutique, à l’interne et auprès des patients, puisqu’il
constitue un maillon indispensable des futurs réseaux de santé.
Lancement du dossier pharmaceutique suisse
Le dossier pharmaceutique informatisé permettra aux pharmaciens suisses, avec
l’accord de leurs patients, de consulter et de cumuler l’ensemble des données
médicamenteuses et des actes pharmaceutiques (par ex. lors d’une substitution par
un générique) reçus par un patient. Dans le cadre des réseaux intégrés, il pourra être
accessible par les professionnels du monde de la santé authentifiés, médecins et
hôpitaux par exemple, toujours dans l’intérêt et avec l’accord du patient,
conformément aux dispositions de la Loi fédérale sur la Protection des Données.
Se référant à ce qui se passe avec succès dans les pays voisins, notamment en
France, les pharmaciens suisses sont convaincus de la nécessité de disposer d’un
outil de partage des données médicamenteuses. Pour Dominique Jordan, Président
de pharmaSuisse, « ils entendent jouer, parmi les professions médicales, leur rôle de
pionniers dans ce domaine. »
Selon une position commune du Dr Jean-Luc Salomon, Directeur Général d’Ofac, et
de Dominique Jordan, Président de pharmaSuisse « la mise en place du dossier
pharmaceutique informatisé permettra de participer activement aux futurs réseaux de
santé, indispensables au fonctionnement des systèmes de santé de demain. En
s’engageant aujourd’hui déjà dans cette voie, les pharmaciens montrent qu’ils
entendent soutenir la stratégie de la Confédération en matière de e-Health et prendre
les initiatives qui s’imposent pour assumer leur rôle et garantir le partage sécurisé
des données médicamenteuses. »