4.2 Posologie et mode d’administration
Posologie
Si rien d'autre n'est indiqué, dans le texte qui suit, on doit se référer aux patients dont le sang a une
capacité de transport d'oxygène normale.
Chez les patients souffrant d'anémie ou de capacité de transport d'oxygène réduite par un
empoisonnement, cette dernière doit tout d'abord être déterminée puis corrigée.
A. L'administration d'oxygène médical normobare à des concentrations supérieures à celle de l'air
normalement inspiré conduit à une diminution du stimulus respiratoire. Lors d'une obstruction
chronique des voies respiratoires, comme quand survient une bronchite chronique ou un
emphysème (MPOC), l'administration d'oxygène peut donc mener à une rétention de CO2. Pour
améliorer l'hypoxie causée par ces maladies, on administre de l'oxygène médical à des
concentrations ne dépassant pas 28 % (de préférence avec des appareils d'approvisionnement
"high-flow" - voir plus loin).
L'oxygène médical à hautes concentrations (60 à 100 %) peut être administré pour améliorer
l'hypoxie dans des états non associés à une rétention de CO2, comme par exemple en cas
d'asthme aigu, de pneumonie, d'oedème des poumons, d'alvéolite fibrosante ou d'insuffisance
circulatoire. Ces hautes concentrations d’oxygène doivent être réduites aussi rapidement que
possible à la plus faible concentration nécessaire pour corriger l'hypoxie, pour que l'apparition
des effets toxiques associés de l'oxygène soit réduite.
L'oxygène médical normobare est administré par une canule nasale, un cathéter nasal, un
masque "low-flow", un masque "high-flow" (masque Venturi), un masque avec réservoir avec
réinspiration, un masque avec réservoir sans réinspiration, un tube endotrachéal, une capuche à
oxygène, ou une tente à oxygène; si nécessaire, on peut placer le patient sous respiration
artificielle (ventilation).
Les masques Venturi délivrent une concentration en oxygène dans l'air inspiré, indiquée sur le
masque et variant de 24 % à 60 %.
L'humidification de l'oxygène médical inspiré n'est pas nécessaire quand l'oxygène est
administré via le nasopharynx, c'est-à-dire lors de l'utilisation d'une canule nasale ou d'un
cathéter nasal, ou plus généralement quand le patient inspire encore principalement de l'air
ambiant avec un degré d'humidité normal.
Dès que la décision d'administrer de l'oxygène médical sous pression normale est prise, le
médecin doit d'abord déterminer
[1] si le patient a une capacité respiratoire suffisante pour subvenir à ses besoins en oxygène
par une respiration normale, ou
[2] si le patient a besoin d'oxygène en concentration faible ou élevée.
[1] Est-ce que le patient a une capacité respiratoire suffisante?
Un patient ayant une ventilation normale qui ne penche pas à la rétention de CO2, peut être traité
en utilisant des systèmes d'approvisionnement "low-flow", comme une canule nasale, un
cathéter nasal, un masque normal, ou un masque avec réservoir.
Dans les autres cas et dans le cas où on veut suivre le plus précisément possible les effets de la
quantité d'oxygène médical administrée sur la teneur en oxygène dans le sang, on doit
préférablement s'assurer que le patient ne peut absorber l'oxygène médical que par inspiration
du gaz qui lui est fourni par un appareil. On a alors besoin d'un système d'approvisionnement
"high-flow" comme un masque Venturi, un tube endotrachéal, une capuche à oxygène, ou une
tente à oxygène.
[2] Est-ce que le patient a besoin d’oxygène en concentration faible ou élevée?
La quantité d'oxygène médical qui doit être administrée dépend tout naturellement de
l'importance du manque en oxygène dans le corps du patient. La meilleure façon de déterminer
la dose d'oxygène médical est donc la mesure directe de l'oxémie artérielle ou de la pression
partielle d’oxygène pO2 dans le sang artériel avant la thérapie à l'oxygène et son évolution
durant cette thérapie.
Au cas où le patient souffre de MPOC avec hypoxémie, une concentration d'oxygène basse
(jusqu'à 28 %) doit suffire à améliorer la PaO2 de façon qu'une saturation en oxygène suffisante
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