Qu’est-ce que les troubles de conduite alimentaire?
Anorexie :
Peur extrême de prendre du poids, entraînant des rituels obsessionnels tels que pesées
fréquentes, miroir déformant, exercices exagérés pratiqués au-delà de ce que le corps
peut supporter, prises de laxatifs et/ou de coupe-faim, isolement, manipulations pour
déjouer l’entourage, pour n’en citer que quelques-uns.
La personne devient obsédée par tout ce qui a trait à la nourriture : autant celle qu’elle
mange que celle qu’elle ne mange pas. C’est le centre de sa vie, elle mange de moins
en moins et peut même en venir jusqu’à ne plus rien ingurgiter. Elle vit une perte de
poids excessive et dangereuse pour sa santé. Elle n’est jamais satisfaite de son poids
mais, paradoxalement elle se voit toujours de plus en plus grosse. Elle devient
incapable de s’arrêter, prise dans son engrenage obsessionnel. Une voix parle en elle,
la poussant toujours plus et l’entraînant à ne jamais se sentir à la hauteur.
Elle développe un grand sens de la manipulation et passe des heures incroyables à
camoufler l’anorexie. Sa vie devient un enfer, mais cependant, rien n’y paraît. Elle-
même n’en est pas consciente car elle a le sentiment de retrouver du contrôle sur sa
vie. Elle ne ressent plus aucune émotion et se retire de plus en plus.
Naturellement, tout ceci peut entraîner de véritables problèmes de santé : dépression,
troubles de l’humeur, perte de cheveux, ongles cassants, arrêt des menstruations,
hypoglycémie, troubles du système digestif, etc.
Boulimie :
Gavage compulsif la personne mange sans plaisir ni faim. Sentiment d’une perte de
contrôle sur le comportement alimentaire pendant la crise (ex. : sentiment de ne pas
pouvoir s’arrêter de manger ou de ne pas pouvoir contrôler ce que l’on mange ou la
quantité que l’on mange).
Comportements compensatoires inappropriés et récurrents visant à prévenir la prise de
poids, tels que : vomissements provoqués, emploi abusif de laxatifs, lavements,
diurétiques ou autres médicaments, jeûne, exercice physique excessif.
Comme l’anorexie, l’estime de soi est influencée de manière excessive par le poids et la
forme corporelle.
Les ingurgitations de nourriture prennent la forme d’une orgie indescriptible. Toutes les
limites tombent, tout devient permis. La personne boulimique n’a plus aucun contrôle sur
son mental ni sur ses gestes, ceux-ci étant axés vers la recherche de nourriture, quelle
qu’elle soit. Elle perd complètement le contact avec la réalité. Plus rien ne l’arrête sauf le
mal de cœur et la peur d’étouffer. Elle s’en veut et vit la panique du poids qui
augmentera. Son image d’elle-même est très négative et elle se qualifiera de minable.
D’ailleurs, un dialogue négatif intérieur est installé depuis longtemps.
Les parents des boulimiques sont souvent définis comme absents et/ou en conflit. Les
traitements pour états dépressifs, les conflits aigus et parfois violents sont courants au
foyer. Différence avec l'anorexie : l'activité sexuelle est normale. Le poids peut tout à fait
rester stable. Par ailleurs la (le) boulimique n'est pas un obèse, clinique ou en
puissance.
Naturellement, elles deviendront vite victime de déshydratation, de manque de
potassium, de dépression, de troubles de l’humeur, problèmes intestinaux, etc.
Obsession corporelle et compulsion alimentaire :
Elle est souvent provoquée par le fait d’être sans cesse au régime. Elle se caractérise
en une envie irrépressible de manger un aliment sans même ressentir la faim, par des
périodes de suralimentation, souvent en cachette et souvent dans le but de se
réconforter. L’obsession corporelle résulte en une préoccupation excessive vis-à-vis son
corps qui empêche la personne de profiter de sa vie pleinement.
Ses symptômes incluent : des riodes d'alimentation incontrôlée, impulsive ou
continue, des périodes de jeûne ou des régimes amaigrissants répétitifs, obsession de
la balance.
*Prenez note que les personnes atteintes de troubles de conduite alimentaire ne sont
pas toutes excessivement maigres.
Entre autres, celles qui sont atteintes d’anorexie et de boulimie ou de boulimie seule ont
souvent un poids normal qui ne laisse rien voir de leur trouble, mais leur comportement
en matière d’alimentation peut s’avérer mortel.
Méfiez-vous des apparences !
Signes avertisseurs
Les troubles de l'alimentation sont parfois difficiles à détecter, mais voici quand même
quelques signes avertisseurs :
une faible estime de soi et le retrait social.
le sentiment d'être gros (se) alors que le poids est normal ou sous la normale.
être constamment préoccupé face à la nourriture, à son poids, au compte de
calories et à l'opinion des gens.
être obsédé par la balance.
le refus d'admettre qu'un problème existe.
le désir d'être parfait(e).
l'intolérance des autres.
l'incapacité de se concentrer.
S’enfermer dans la salle de bain pendant de longues périodes.
Lucie Michaud, B.Ed., N.D.
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