HISTOIRE DE L’ASTRONOMIE II. De la révolution copernicienne à P.-S. de Laplace Pr François Vernotte UTINAM - Université de Franche-Comté/CNRS Observatoire des Sciences de l’Univers THETA de Franche-Comté/Bourgogne La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Histoire de l’Astronomie Sommaire II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 1 La révolution copernicienne Le siècle de Copernic L’œuvre de Copernic La révolution discrète 2 Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien L’héritage du XVIe siècle Kepler le néo-pythagoricien Galilée l’anti-aristotélicien 3 La science, un nouveau paradigme Un empiriste nommé Newton Newton explique le monde Les succès de la mécanique céleste F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 2 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Le siècle de Copernic L’œuvre de Copernic La révolution discrète Renaissance. . . La sclérose scolastique Repli au XIVe s. (sauf G. d’Ockham, J. Buridan et N. Oresme) les (rares) universités dispensent un enseignement très figé dans les contenus (arts, médecine, droit, théologie) dans les méthodes (lectio, quaestio, disputatio) au dogme religieux s’ajoute le “dogme aristotélicien” L’humanisme succède à la philosophie scolastique Explosion artistique en Italie au XIVe siècle programme de Pétrarque (1304/1374) : retrouver les textes originaux des classiques (toutes disciplines) relancer et poursuivre leur recherche beaucoup de nouvelles universités une invention révolutionnaire : l’imprimerie (1451) F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 3 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Le siècle de Copernic L’œuvre de Copernic La révolution discrète Contexte religieux La réforme et l’inquisition Réforme. . . 1517 Luther (1483/1546) dénonce la dérive marchande de l’Église 1521 Luther est excommunié 1540 l’Europe du Nord-Ouest acquise à la réforme 1545 concile de Trente : l’Église catholique réaffirme sa discipline et ses dogmes . . . et contre-réforme les guerres de religion ensanglantent l’Europe persécutions des protestants dans les états catholiques (Saint-Barthélémy, 1572) l’inquisition démasque les protestants et brûle les livres mis à l’index persécutions des catholiques dans les états protestants (Valence, 1562) F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 4 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Le siècle de Copernic L’œuvre de Copernic La révolution discrète Les précurseurs au XVe siècle Nicolas de Cues (1401/1464) et l’Univers in(dé)fini Nicolas de Cues : “la machine du monde aura pour ainsi dire son centre partout et sa circonférence nulle part, puisque sa circonférence et son centre sont Dieu qui est partout et nulle part.” Nicolas de Cues in “De la docte ignorance”, PUF, 1930 Georg von Peuerbach et Regiomontanus Georg von Peurbach (1423/1461) et son élève Regiomontanus (Johannes Müller von Königsberg, 1436/1476) intègrent les systèmes de Ptolémée et d’Ibn Al-Shatir réalisent des observations très précises fabriquent des instruments nouveaux développent la trigonométrie plane et sphérique calculent des tables astronomiques et des éphémérides F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 5 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Le siècle de Copernic L’œuvre de Copernic La révolution discrète Le système du chanoine Copernic L’astronome tourmenté Une réfléxion très aristotélicienne. . . Copernic est attaché au mouvement circulaire uniforme il rejette la notion d’équant il faut trouver une alternative à Ptolémée ⇒ retour aux sources classiques le système d’Héraclide était en vogue Regiomontanus avait étudié Aristarque les professeurs de Copernic avaient été les élèves de Regiomontanus Copernic est convaincu de la mobilité de la Terre ⇒ le Soleil est au centre de l’Univers Nicolas Copernic (1473-1543) Connaissait-il le système d’Aristarque de Samos ? F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 6 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Le siècle de Copernic L’œuvre de Copernic La révolution discrète Un accouchement dans la douleur ∼1510-1514 Copernic publie un résumé de son système : le Commentariolus 1524 le secrétaire de Léon X expose le système de Copernic 1527 le cardinal Schönberg lui demande de publier son travail 1539 Rheticus devient le disciple de Copernic 1540 Copernic laisse Rheticus publier un second résumé : le Narratio prima mai 1542 Rheticus fait imprimer l’œuvre de Copernic : le De revolutionibus 24 mai 1543 Copernic reçoit le premier exemplaire de son livre Copernic à 70 ans (reconstitution d’après son crâne) 24 mai 1543 Copernic meurt F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 7 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Le siècle de Copernic L’œuvre de Copernic La révolution discrète De revolutionibus orbium coelestium Un livre passionnant ! Mais un échec littéraire. . . F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 8 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Le siècle de Copernic L’œuvre de Copernic La révolution discrète La Terre change de statut : pour simplifier ? Pas si simplificateur, finalement : 7 mouvements circulaires uniformes 2 rotations (Terre et Lune) + 39 épicycles ! ⇒ 48 mouvements contre 40 Ptolémée ! F. Vernotte – Histoire de l’astronomie pour II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 9 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Le siècle de Copernic L’œuvre de Copernic La révolution discrète La préface d’Osiander : “sauver les apparences”. . . mai 1542 Rheticus arrive à Nuremberg avec le manuscrit juin 1542 Copernic reçoit régulièrement des feuilles imprimées nov. 1542 Rheticus quitte Nuremberg pour intégrer un nouveau poste à Leipzig Rheticus confie l’impression à Andreas Osiander (1498-1552), théologien protestant acquis à l’héliocentrisme déc. 1542 Osiander change le titre : “De revolutionibus orbium mundi” devient “De revolutionibus orbium cœlestium” Osiander joint une préface non signée Osiander “(. . . ) ces hypothèses n’ont pas besoin d’être vraies ni même probables (. . . ) que personne n’attende rien de l’astronomie (. . . )” Copernic en est très irrité Après une attaque cérébrale, il devient hémiplégique F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 10 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Le siècle de Copernic L’œuvre de Copernic La révolution discrète Les craintes de Copernic Pourquoi tant d’hésitations ? Par crainte de l’église catholique ? → peu vraisemblable compte-tenu de l’encouragement du pape Par crainte des états luthériens ? → peu vraisemblable compte-tenu du soutien de Melanchton à Rheticus Par crainte des aristotéliciens ? → peut-être : que répondre à leurs arguments ? Par manque de confiance dans son système ? → sans doute : lui qui croyait à un système simple et harmonieux. . . Par peur du ridicule ? → vraisemblablement : après 30 ans de suspense, le “De revolutionibus” peut paraître décevant ! Par culte du “secret pythagoricien” ? → assurément ! F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 11 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Le siècle de Copernic L’œuvre de Copernic La révolution discrète La révolution copernicienne Une révolution discrète Un débat feutré autour du “De revolutionibus” La 1ere édition, tirée à 1000 exemplaires, ne fût jamais épuisée seulement 4 réimpressions (1566, 1617, 1854, 1873) moins de réactions que le “Commentariolus” et que la “Narratio” Luther (∼1540) : “Cet imbécile veut mettre tout l’art de l’astronomie à l’envers. Seulement, l’Écriture Sainte nous le dit, c’est au Soleil que Josué a commandé de s’arrêter, pas à la Terre.” 1546 : un dominicain écrit un traité dénonçant l’héliocentrisme 1549 : Mélanchton (1497/1560) préconise des mesures sévères pour réprimer l’impiété des “coperniciens” 1551 : Reinhold (1511/1553) utilise les travaux de Copernic pour ses “Prutenicæ Tabulæ” à la base du calendrier Grégorien Digges (1546/1595) et surtout Bruno (1548/1600) diffusent l’héliocentrisme au-delà des lettrés 1616 : “De Revolutionibus" est mis à l’index F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 12 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Le siècle de Copernic L’œuvre de Copernic La révolution discrète L’Univers devient infini Thomas Digges (1546/1595), publie en 1576 une nouvelle édition de l’almanach perpétuel de son père Léonard (1520/1559) : “A Prognostication everlasting” Il ajoute à la dernière édition de son père (1556) plusieurs appendices dont : “A Perfit Description of the Caelestiall Orbes according to the most aunciente doctrine of the Pythagoreans, latelye revived by Copernicus and by Geometricall Demonstrations approved” Première publication en anglais du système de Copernic Digges “explose” la sphère des fixes : “(. . . ) l’orbe des étoiles fixes s’étend sphériquement dans l’altitude infiniment vers le haut (. . . )” F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 13 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Le siècle de Copernic L’œuvre de Copernic La révolution discrète La réaction de l’Église Une réaction lente mais féroce. . . Giordano Bruno (1548/1600) est ordonné prêtre en 1573 “défroque” en 1576, accusé d’hérésie voyage de 1576 à 1592 en Italie, Suisse, France, Angleterre et Allemagne publie une quarantaine d’œuvres dont : De l’infinito, universo e Mondi, 1584 De gl’ heroici furori, 1585 De innumerabilibus, immenso, et infigurabili, 1591 est arrêté par l’inquisition en 1592 “(. . . ) il est impossible qu’un être rationnel suffisamment vigilant puisse imaginer que ces mondes innombrables, aussi magnifiques qu’est le nôtre ou encore plus magnifiques, soient dépourvus d’habitants semblables et même supérieurs.” Il est brûlé le 17 février 1600 : la répression de l’Église commence F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 14 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme L’héritage du XVIe siècle Kepler le néo-pythagoricien Galilée l’anti-aristotélicien Tycho Brahe, le plus grand observateur à l’œil nu L’homme au nez d’or Un personnage hors norme Issu de la haute noblesse danoise Ombrageux, têtu, autoritaire ⇒ à 20 ans, il a le nez tranché au cours d’un duel pour sauver l’honneur de. . . Pythagore ! Passionné d’astronomie mais aussi de géographie alchimie astrologie banquets. . . Il fonde un grand observatoire astronomique moderne sur son île (Hven) Il réalise les observations les plus précises (résolution : 2’ d’angle) Tycho Brahe (1546-1601) Une naissance et une mort à la hauteur du personnage. . . F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 15 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme L’héritage du XVIe siècle Kepler le néo-pythagoricien Galilée l’anti-aristotélicien Le secret de Tycho Brahe Des instruments sur mesure Quadrant mural (r = 1,96 m) Sphère armillaire Quadrant mobile (r = 1,5 m) (r = 1,6 m) Précision des mesures : 30" d’arc F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 16 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme L’héritage du XVIe siècle Kepler le néo-pythagoricien Galilée l’anti-aristotélicien Les observations de Tycho Brahe Révolution dans le monde supra-lunaire ! Tycho Brahe fait 2 observations capitales : la supernova de 1572 : le 11 novembre, Tycho Brahe voit apparaître une étoile très brillante dans Cassiopée, qui disparaîtra progressivement jusqu’en 1574 ⇒ il arrive donc que de nouvelles étoiles (nova stella) apparaissent la grande comète de 1577 : sa parallaxe diurne est trop faible pour être mesurée ⇒ la comète est bien plus éloignée que la Lune C’en est fini de l’immuabilité du monde supra-lunaire F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 17 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme L’héritage du XVIe siècle Kepler le néo-pythagoricien Galilée l’anti-aristotélicien Le monde de Tycho Brahe Une alternative à Copernic La sphère des fixes est toujours à la même distance de la Terre ⇒ la Terre est au centre de l’Univers la Lune tourne autour de la Terre le Soleil tourne autour de la Terre les planètes tournent autour du Soleil F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 18 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme L’héritage du XVIe siècle Kepler le néo-pythagoricien Galilée l’anti-aristotélicien Tycho Brahe à Prague 1597 : Tycho Brahe doit fuir le Danemark 1599 : Tycho Brahe est appelé à Prague par Rodolphe II de Habsbourg (1552-1612) pour devenir son mathématicien impérial 1601 : mort de Tycho Brahe à Prague Tycho Brahe et Rodolphe II À sa mort, Tycho Brahe laisse un gigantesque corpus de mesures F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 19 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme L’héritage du XVIe siècle Kepler le néo-pythagoricien Galilée l’anti-aristotélicien Johannes Kepler (1571-1630) Une personnalité aux antipodes de celle de Tycho Brahe Johannes Kepler est issu d’une famille très modeste c’est un personnage austère protestant également, il prône l’œcuménisme ⇒ rejeté par les partisans de la réforme comme de la contre-réforme affligé d’une mauvaise vue, il ne sera jamais un observateur de la trempe de Tycho Brahe F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 20 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme L’héritage du XVIe siècle Kepler le néo-pythagoricien Galilée l’anti-aristotélicien Le secret du monde (I) Mysterium Cosmographicum Kepler est convaincu par le système héliocentrique de Copernic que les mouvements des planètes constituent un message divin adressé à l’Homme qu’il doit trouver l’harmonie du monde Révélation le 19 juillet 1595 5 solides de Platon ⇔ 5 intervalles entre les 6 planètes chaque solide est circonscrit à l’orbe de la planète immédiatement inférieure chaque solide est inscrit dans l’orbe de la planète immédiatement supérieure F. Vernotte – Histoire de l’astronomie Les 5 solides de Platon II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 21 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme L’héritage du XVIe siècle Kepler le néo-pythagoricien Galilée l’anti-aristotélicien Le secret du monde (II) Mysterium Cosmographicum la sphère de Saturne inscrit un cube qui inscrit la sphère de Jupiter qui inscrit un tétraèdre qui inscrit la sphère de Mars qui inscrit un dodécaèdre qui inscrit la sphère de la Terre qui inscrit un icosaèdre qui inscrit la sphère de Vénus qui inscrit un octaèdre qui inscrit la sphère de Mercure “Tu tiens là la raison du nombre des planètes” F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 22 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme L’héritage du XVIe siècle Kepler le néo-pythagoricien Galilée l’anti-aristotélicien La rencontre Brahe-Kepler Brahe ne partage pas les idées de Kepler ni l’héliocentrisme ni son goût pour les spéculations mais reconnaît ses talents de mathématiciens Brahe invite Kepler à Prague en 1600, Kepler, chassé de Gratz par la contre-réforme, devient assistant de Brahe, mathématicien protestant d’un empereur catholique ! Brahe apprécie le travail de Kepler mais se méfie : il lui délivre ses observations au compte-goutte. . . À la mort de Brahe, en 1601, Kepler hérite de ses fonctions de ses observations (difficilement) mais pas de la totalité de son salaire ! La période 1601-1612 sera la plus productive de Kepler F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 23 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme L’héritage du XVIe siècle Kepler le néo-pythagoricien Galilée l’anti-aristotélicien La bataille de Mars Des apparences difficiles à sauver ! Plus les observations sont précises (Tycho Brahe : 2’), plus il est difficile de “sauver les apparences” : ⇒ 8 années de travail intense seront nécessaire à Képler pour gagner la “bataille de Mars” et publier l’“Astronomia Nova” (1609) Kepler trouve sa 2e loi (loi des aires) il doit se résigner, on ne peut rendre compte des observations de Brahe ni avec les épicycles ni avec les excentriques ⇒ l’orbite de Mars n’est pas un cercle parfait : c’est une ellipse (1e loi) ! La nature des choses n’est plus ce qu’elle était ! F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 24 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme L’héritage du XVIe siècle Kepler le néo-pythagoricien Galilée l’anti-aristotélicien L’harmonie du monde e La 3 loi de Kepler En 1619, Kepler publie “Harmonices Mundi”, ouvrage mêlant des considérations esthétiques et des éléments essentiels de la physique comme : la responsabilité du Soleil dans l’attraction des planètes (cause magnétique) a3 la 3e loi de Kepler : =1 avec T2 a le demi grand-axe de l’orbite de la planète relativement au demi grand-axe de l’orbite terrestre T la période de révolution de la planète autour du Soleil en années F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 25 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme L’héritage du XVIe siècle Kepler le néo-pythagoricien Galilée l’anti-aristotélicien Galilée, l’anti-aristotélicien “(. . . ) ils ont été nourris dès l’enfance dans l’opinion que la philosophie n’est rien, ne peut rien être qu’une étude complète des écrits d’Aristote, telle que de divers passages on puisse promptement rassembler et ramasser un grand nombre de solutions pour n’importe quel problème. Ils souhaitent ne jamais lever les yeux de ces pages, comme si le grand livre de l’Univers n’avait été écrit que pour être lu par Aristote dont les yeux eussent été destinés à voir pour toute la postérité.” Galilée, “Lettre sur les taches solaires” (1612), cité par Jean-Marie Vigoureux in “Les pommes de Newton”, Albin Michel, 2003 F. Vernotte – Histoire de l’astronomie Galileo Galilei (1564-1642) II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 26 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme L’héritage du XVIe siècle Kepler le néo-pythagoricien Galilée l’anti-aristotélicien Le messager des étoiles (I) Une moisson de découvertes extraordinaires Galilée est le premier à tourner une longue-vue vers le ciel ; en quelques semaines, il découvre : les montagnes et les cratères de la Lune la nature de la Voie Lactée des amas d’étoiles beaucoup d’étoiles invisibles à l’œil nu les satellites de Jupiter les taches du Soleil les phases de Vénus la forme étrange de Saturne ... beaucoup d’astres que personne n’avait observé F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 27 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme L’héritage du XVIe siècle Kepler le néo-pythagoricien Galilée l’anti-aristotélicien Le messager des étoiles (II) observations publiées dans le “Sidereus Nuncius” (mars 1610) les 500 premiers exemplaires sont épuisés en quelques jours Coup dur pour les aristotéliciens la Lune n’est pas une sphère parfaite il existe des astres invisibles aux yeux humains Vénus tourne autour du Soleil il existe plus de 7 planètes alors qu’il n’y a que 7 métaux Ripostes la lunette “défigure le spectacle des cieux” les taches du Soleil pourraient être des planètes à “contre-jour” Galilée ridiculise ses contradicteurs. . . . . . et se fait beaucoup d’ennemis ! F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 28 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme L’héritage du XVIe siècle Kepler le néo-pythagoricien Galilée l’anti-aristotélicien Le procès de 1616 Sauver les apparences ou nature des choses ? Le cardinal Bellarmin reconnaît l’intérêt pratique de l’héliocentrisme pour les calculs astronomiques il demande une réfutation concluante du géocentrisme faute de quoi il condamnera l’héliocentrisme en tant que vérité physique La réponse de Galilée il échoue à démontrer le mouvement de la Terre par les marées il refuse de considérer l’héliocentrisme comme une hypothèse La thèse copernicienne est condamnée mais Galilée n’est pas inquiété F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 29 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme L’héritage du XVIe siècle Kepler le néo-pythagoricien Galilée l’anti-aristotélicien Le procès de 1633 (I) Une commande du pape dans les années 1620, Urbain VIII, ami de Galilée, lui demande de rédiger un ouvrage qui présenterait de façon impartiale le système aristotélicien et le système copernicien Galilée publie en 1632 le “Dialogo sopra i due massimi sistemi del mondo” les aristotéliciens se sentent ridiculisés Un nouveau procès Galilée est accusé de ne pas respecter le jugement de 1616 il est interrogé de février à juin 1633 il est menacé de torture (et risque le bûcher) Galilée cède F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 30 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme L’héritage du XVIe siècle Kepler le néo-pythagoricien Galilée l’anti-aristotélicien Le procès de 1633 (II) : la sanction Prison à vie (commué en assignation à résidence) le “Dialogo” est interdit Galilée doit prononcer la formule d’abjuration : “Moi, Galiléo, (. . . ) alors que j’avais été condamné par injonction du Saint Office d’abandonner complètement la croyance fausse que le Soleil est au centre du monde et ne se déplace pas, et que la Terre n’est pas au centre du monde et se déplace, et de ne pas défendre ni enseigner cette doctrine erronée de quelque manière que ce soit, par oral ou par écrit ; et après avoir été averti que cette doctrine n’est pas conforme à ce que disent les Saintes Écritures, j’ai écrit et publié un livre dans lequel je traite de cette doctrine condamnée et la présente par des arguments très pressants, sans la réfuter en aucune manière ; ce pour quoi j’ai été tenu pour hautement suspect d’hérésie (. . . ) j’abjure e et je maudis d’un cœur sincère et avecRune foi non nc e tales simulée n eerreurs et les hérésies susdites (. . . )” p penta as r n pe glis . e éha ce ma R l’É 2. . is bLettres, ilita 2012 9 Arthur Koestler in “Les somnambules” (p. 575), Les Belles decité19par tion n ! e F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 31 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme L’héritage du XVIe siècle Kepler le néo-pythagoricien Galilée l’anti-aristotélicien La physique pour prouver l’héliocentrisme et pourfendre les aristotéliciens Pour Galilée, on peut aussi “mathématiser” les mouvements sur Terre Loi du mouvement uniformément accéléré En faisant rouler des billes sur plan incliné, il prouve que la vitesse finale ne dépend que du dénivelé l’accélération ne dépend que de la pente vitesse et accélération sont indépendantes de la masse ⇒ opposé à la physique aristotélicienne ! Inertie et relativité si rien n’agit sur lui, un corps conserve sa vitesse et sa direction vrai pour un corps au repos ou animé d’un mouvement rectiligne ⇒ la vitesse est une grandeur relative (6= absolue) ⇒ opposé à la physique aristotélicienne ! La méthode expérimentale Décrite dans “Discorsi e Dimonstrazioni . . . movimenti locali” (1638) F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 32 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme L’héritage du XVIe siècle Kepler le néo-pythagoricien Galilée l’anti-aristotélicien Képler et Galilée unifient le monde “À l’époque même où Kepler étudie le mouvement des corps célestes, Galilée étudie celui des corps terrestres. Pendant que le premier démontre le caractère ‘physique’, et donc ‘terrestre’, des lois du ciel, le second, de façon strictement parallèle, démontre le caractère ‘mathématique’ et donc ‘céleste’ des lois terrestres. Par leurs travaux, le ciel et la Terre sont enfin prêts à se rejoindre.” Jean-Marie Vigoureux, “Les pommes de Newton” (p. 193), Albin Michel, 2003 F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 33 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Un empiriste nommé Newton Newton explique le monde Les succès de la mécanique céleste La science, un nouveau paradigme Copernic la révolution lente de l’héliocentrisme . Kepler les lois du mouvement des astres Galilée les lois du mouvement sur Terre & & Empirisme l’expérience, source de la connaissance Rationalisme la raison, source de la connaissance . Newton un cadre et une méthode unifiée pour comprendre le monde F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 34 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Un empiriste nommé Newton Newton explique le monde Les succès de la mécanique céleste L’œuvre scientifique de Newton (hors mécanique) Mathématiques calcul infinitésimal : conflit avec Leibniz formule du binôme : développement de (a + b)n identités de Newton : polynômes à plusieurs variables méthode de Newton : racine d’une fonction réelle courbes cubiques, calcul de π, . . . Isaac Newton (1642/1727) Optique décomposition de la lumière blanche en couleurs théorie corpusculaire de la lumière cause de la réfraction lumineuse fabrication du premier télescope en 1672 publication d’“Opticks” en 1704 F. Vernotte – Histoire de l’astronomie Le télescope de Newton II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 35 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Un empiriste nommé Newton Newton explique le monde Les succès de la mécanique céleste La méthodologie newtonienne (I) Un empiriste convaincu Règles qu’il faut suivre dans l’étude de la physique 1 Il ne faut admettre de causes, que celles qui sont nécessaires pour expliquer les Phénomènes. 2 Les effets du même genre doivent toujours être attribués, autant qu’il est possible, à la même cause. 3 Les qualités des corps qui ne sont susceptibles ni d’augmentation ni diminution, et qui appartiennent à tous les corps sur lesquels on peut faire des expériences, doivent être regardées comme appartenant à tous les corps en général. 4 (. . . ) les proportions tirées par induction des phénomènes doivent être regardées malgré les hypothèses contraires, comme exactement ou à peu près vraies, jusqu’à ce que quelques autres phénomènes les confirment entièrement ou fassent voir qu’elles sont sujettes à des exceptions. Isaac Newton, “Principia” (livre III), Dunod, 2005 (pp. 295-297) F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 36 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Un empiriste nommé Newton Newton explique le monde Les succès de la mécanique céleste La méthodologie newtonienne (II) Un empiriste acharné (. . . ) tout ce qui ne se déduit point des phénomènes est une hypothèse : et les hypothèses, soit métaphysiques, soit physiques, soit mécaniques, soit celles des qualités occultes, ne doivent pas être reçues dans la philosophie expérimentale. Isaac Newton, “Principia” (livre III), Dunod, 2005 (pp. 412-413) F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 37 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Un empiriste nommé Newton Newton explique le monde Les succès de la mécanique céleste Philosophiæ Naturalis Principia Mathematica Organisation de l’ouvrage Définitions masse, quantité de mouvement, forces Lois du mouvement principes de l’inertie, fondamental de la dynamique, des actions réciproques, de relativité Livre premier : Du mouvement des corps (dans le vide) forces centripètes, détermination des orbes elliptiques, paraboliques et hyperboliques Livre second : Du mouvement des corps (dans les milieux résistants) mouvements rectiligne, circulaire, oscillant, des fluides Livre troisième : Du Système du Monde règles méthodologiques, phénomènes, propositions (loi de l’attraction universelle, mouvements des corps du système solaire) F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 38 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Un empiriste nommé Newton Newton explique le monde Les succès de la mécanique céleste Les lois du mouvement Les questions ouvertes de la seconde moitié du XVIIe siècle : Pourquoi les planètes tournent-elles autour du Soleil ? Pourquoi les objets tombent-ils sur la Terre ? Comment assembler les lois de Képler qui régissent le mouvement des corps célestes les principes de Galilée (inertie et relativité) qui régissent le mouvement des corps terrestres ? Newton en déduit 3 principes (Principia, 1687) : 1 2 3 principe de l’inertie : en l’absence de force, tout corps persévère dans le repos ou dans le mouvement rectiligne uniforme dans lequel il se trouve principe fondamental de la dynamique : les changements dans le mouvement sont proportionnels à la force motrice et suivant sa direction principe des actions réciproques : l’action est toujours égale et opposée à la réaction F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 39 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Un empiriste nommé Newton Newton explique le monde Les succès de la mécanique céleste La théorie de la gravitation Les orbites de la pomme qui tombe et de la Lune qui tourne Si on lance horizontalement une pomme du haut d’une montagne avec des vitesses croissantes mais inférieures à 7,9 km/s (de A à E), la pomme finit par retomber sur Terre avec une vitesse égale à 7,9 km/s (F ), la pomme tourne autour de la Terre indéfiniment ⇒ les mouvements de la pomme et de la Lune sont de même nature La forme de l’orbite (parabolique, circulaire, elliptique, . . . ) ainsi que ses paramètres (demi grand-axe, excentricité, . . . ) dépendent des conditions initiales (module et direction de la vitesse de lancement) F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 40 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Un empiriste nommé Newton Newton explique le monde Les succès de la mécanique céleste L’attraction universelle Pourquoi la pomme et la Lune “tombent” sur la Terre ? Parce que tous les corps s’attirent en raison du produit de leur masse et en raison inverse du carré de leur distance ~ 21 = G m1 m2~i F d2 et ~ 12 = −G m1 m2~i F d2 avec G = 6, 674 · 10−11 N·m2 /kg2 dans le Système International d’unités La force gravitationnelle s’exerce à distance, sans contact, sans support La synthèse est achevée F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 41 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Un empiriste nommé Newton Newton explique le monde Les succès de la mécanique céleste Le système solaire (I) Distances absolues dans le système solaire 1673 : Cassini calcule la distance Terre-Soleil grâce à la mesure de la parallaxe de Mars ⇒ toutes les distances des planètes sont connues Beaucoup de nouvelles Lunes 7 nouveaux satellites de Saturne ⇒ 1 par Huygens, 4 par Cassini, 2 par Hershel Giovanni Cassini (1625/1712) Les anneaux de Saturne 1656 : découverte par Huygens 1675 : observation des divisions par Cassini F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 42 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Un empiriste nommé Newton Newton explique le monde Les succès de la mécanique céleste Le système solaire (II) Une nouvelle planète 1781 : Herschel découvre Uranus (par hasard) ⇒ y a-t-il d’autres planètes dans le système solaire ? La loi de Titius-Bode Les distances des planètes au Soleil semblent obéir à la relation : rn = 0, 4 + 0, 3 × 2n−1 Pl. Me V T Ma ? J S U loi 0,4 0,7 1 1,6 2,8 5,2 10 20 a 0,4 0,7 1 1,5 ? 5,2 9,5 19 ⇒ Manque-t-il une planète entre Mars et Jupiter ? William Herschel (1738/1822) La découverte des astéroïdes 1801 : Piazzi découvre une micro-planète entre Mars et Jupiter ⇒ beaucoup d’autres astéroïdes du même type seront découverts ⇒ confirmation de la loi de Titius-Bode ? Non ! F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 43 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Un empiriste nommé Newton Newton explique le monde Les succès de la mécanique céleste L’Univers lointain Le catalogage des nébuleuses La chasse aux comètes intéresse beaucoup les astronomes ⇒ il faut cataloguer les nébuleuses qui ressemblent aux comètes La forme de la galaxie Herschel réalise un comptage des étoiles dans la Voie Lactée Le télescope de 1,2 m de Herschel ⇒ la galaxie a la forme d’une lentille très plate ⇒ existe-t-il d’autres galaxies ? Oui, il existe d’autres “univers-îles” selon Kant (1755). . . F. Vernotte – Histoire de l’astronomie Carte de la Voie Lactée par Herschel II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 44 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Un empiriste nommé Newton Newton explique le monde Les succès de la mécanique céleste L’univers est-il infini ? Le paradoxe de Chéseaux-Olbers : pourquoi la nuit est-elle noire ? Si l’Univers est infini et si la densité d’étoiles est uniforme, on imagine des “coquilles” sphériques : centre = Terre, rayon r , épaisseur dr le nombre d’étoiles entre les sphères de rayon r et r + dr augmente comme r 2 la luminosité des étoiles à une distance r décroît comme 1/r 2 ⇒ la luminosité de chaque “coquille” d’épaisseur dr est la même ⇒ le ciel est uniformément brillant Or le ciel est noir ⇒ l’Univers est fini dans l’espace ou dans le temps F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 45 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Un empiriste nommé Newton Newton explique le monde Les succès de la mécanique céleste Le triomphe de la mécanique céleste Laplace publie : “Exposition du Système du Monde” (1798) naissance, stabilité du système solaire, . . . “Traité de Mécanique céleste” (1799) formalisme moderne de la physique mathématique (interactions entre planètes) Général Bonaparte : “Newton a parlé de Dieu dans son livre. J’ai déjà parcouru le vôtre et je n’y ai pas trouvé ce nom une seule fois.” Laplace : “Citoyen premier Consul, je n’ai pas eu besoin de cette hypothèse.” d’après Hervé Faye, “Sur l’origine du monde, théories cosmogoniques des anciens et des modernes” (p. 110), Gauthier-Villars, 1884 F. Vernotte – Histoire de l’astronomie Pierre-Simon de Laplace (1749/1827) II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 46 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Un empiriste nommé Newton Newton explique le monde Les succès de la mécanique céleste Au-delà de l’héliocentrisme et de la nouvelle science Les lumières et la science La raison contre l’obscurantisme, la liberté contre l’oppression La fin des monarchies absolues Des monarchies constitutionnelles ou des républiques remplacent progressivement les monarchies absolues en Europe Un système d’unités révolutionnaire Le système métrique progrès de l’ingénierie facilite les Une explosion technologique La machine à vapeur et l’électricité conduisent à la révolution industrielle F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 47 La révolution copernicienne Le néo-pythagoricien et l’anti-aristotélicien La science, un nouveau paradigme Un empiriste nommé Newton Newton explique le monde Les succès de la mécanique céleste Bibliographie Nicolas de Cusa, “Trois traités sur la docte ignorance et la coïncidence des opposés”, Éditions du Cerf, 1991 Nicolas Copernic, “Des révolutions des orbes célestes”, Diderot, 1998 Giordano Bruno, “De l’infini, de l’univers et des mondes”, Les belles lettres, 1995 Johannes Kepler, “Le secret du monde”, Les belles lettres, 1984 Philippe Depondt, Guillemette de Véricourt, “Kepler, éd. du Rouergue, 2005 Galileo Galilei, “Le messager des étoiles”, éditions du Seuil, 1992 Galileo Galilei, “Dialogue sur les deux grands systèmes du monde”, éditions du Seuil, 1992 Galileo Galilei, “Discours concernant deux sciences nouvelles”, PUF, 1995 Isaac Newton, “Principes mathématiques de la philosophie naturelle”, Dunod, 2005 Emmanuel Kant, “Histoire générale de la nature et Théorie du ciel”, Vrin, 1984 Hervé Faye, “Sur l’origine du monde – Théories cosmogoniques des anciens et des modernes”, Gauthier-Villars, 1884 Pierre Duhem, “Sauver les apparences : Essai sur la notion de théorie physique”, Éditions Vrin, 1990 Alexandre Koyré, “Du monde clos à l’univers infini”, Gallimard, 1973 Arthur Koestler, “Les somnambules”, Les belles letres, 2012 Jean-Marie Vigoureux, “Les pommes de Newton”, Albin Michel, 2003 F. Vernotte – Histoire de l’astronomie II. De la révolution copernicienne à Pierre-Simon de Laplace 48