Idée reçue :
L’euthanasie,
c’est pour éviter
de souffrir
Idée reçue :
Moi, plus tard,
je préfèrerais
être
euthanasié
plutôt que de
vivre diminué
Idée reçue :
L’euthanasie,
c’est
l’alternative à
l’acharnement
thérapeutique
Idée reçue :
L’euthanasie,
c’est quand la
vie ne vaut
pas la peine
d’être vécue
Idée reçue :
L’euthanasie,
c’est un droit
comme celui
de se suicider
Idée reçue :
L’euthanasie
sera
sévèrement
encadrée
L’euthanasie est un concept assez récent qui
s’est développé depuis la fin du 19ème siècle au
moment-même où les valeurs chrétiennes
étaient le plus remises en question en France.
Aujourd’hui, le lobby pro-euthanasie a de
puissants relais chez nos élus.
Il est humain et tout à fait
naturel de ne pas vouloir
souffrir. Il n’en reste pas
moins que l’euthanasie,
c’est pour tuer.
Pour éviter de souffrir, il y a les
antidouleurs. Le principe qui consiste à vouloir
éliminer la souffrance en éliminant le patient est
effrayant. C’est la souffrance qu’il faut éliminer et il
existe bien des antidouleurs à la disposition des
médecins pour cela, même si certains peuvent
avoir une influence sur la durée de vie. La
congrégation pour la Doctrine de la Foi s’est
clairement exprimée à ce sujet : il est légitime
d’administrer un antidouleur à un patient même si
cet antidouleur est si puissant qu’il peut raccourcir
la durée de vie du patient. Cela est très éloigné de
l’injection létale qui n’a pas pour but de soulager
les douleurs, mais seulement de tuer. En outre,
vivre sans souffrir est assez illusoire. Mourir sans
souffrir aussi. Et puis, on n’est pas sûr que
l’euthanasie soit une manière agréable de mourir.
Voilà bien une position intellectuelle
et spéculative, voire
philosophique, qui a toutes les
chances de ne pas résister à la
réalité de la mise en
situation.
On ne peut pas imaginer
à l’avance ce genre de
choses. Dans le doute, la
défense de la vie doit rester
le postulat de base, intangible.
Présenter l’euthanasie comme la
seule alternative à
l’acharnement thérapeutique
relève d’un choix truqué. La
vraie alternative à
l’acharnement thérapeutique
(et à l’euthanasie !), ce sont les
soins palliatifs.
Le patient doit être
accompagné et aidé et non exécuté. De même
qu’une personne qui commet une tentative de
suicide lance un appel au secours, un malade qui
réclame la mort lance aussi, en vérité, un appel au
secours. On n’achève pas un suicidé qui s’est raté.
On lui redonne espoir. Les grands malades aussi
appellent à l’aide. Non un appel à plus de
traitements qui sont souvent pénibles, mais un
appel à des soins proportionnés, à de la
considération, de l’amour. Changer d’antidouleur,
faire quelques séances de kinésithérapie, avoir des
visites de la famille, c’est cela les soins palliatifs. Ils
suffisent souvent à chasser les demandes
d’euthanasie.
Nous avons vite fait de juger de
l’intérêt d’une vie en fonction de
critères purement productifs,
utilitaires ou hédonistes, et de plus
c’est très subjectif ! Mais que vit
réellement le malade ? La
personne handicapée ?
Les dimensions
relationnelle, spirituelle et
religieuse ne sont pas à sous-estimer.
Il est peut-être simplement heureux d’être là, d’avoir
du temps pour Dieu, pour la réflexion, de pouvoir
côtoyer sa famille, ses amis, d’entendre une
musique ou de manger un mets qu’il aime. Cela ne
se quantifie pas. Il ne nous appartient pas à nous,
bien-portants, de juger de ce qu’une personne
malade ou handicapée juge ‘’valable d’être vécu’’.
Chacun juge pour lui-même et, en général, l’instinct
de survie domine. C’est pourquoi les demandes
sérieuses d’euthanasie sont extrêmement rares.
Il n’existe pas de droit au suicide.
Si c’était le cas, le suicide serait
proposé par l’Etat, comme
n’importe quel service public.
On se suicide si on y arrive. Et
si on se rate, votre entourage
essaie en général de vous
sauver, pas de vous achever.
De manière générale, la vie est considérée
comme un bien dont on est redevable. Dans cette
optique, il ne peut pas exister de ‘’droit à la mort’’. A
propos de l’euthanasie, Jean-Paul II a rappelé, dans
« Evangelium vitae » que Dieu seul a le pouvoir de faire
vivre et de faire mourir (Dt 32,39 ; 2R 5,7 ; 1 S 2,6). Nous
ne sommes pas les propriétaires de notre propre vie, mais
seulement les dépositaires.
Donner la mort n’est pas
un geste anodin, encore moins un
geste médical. On ne peut
demander à personne de prendre
cette responsabilité qui est trop
grave.
Rien n’est moins sûr. Evidemment,
au début, la procédure sera encadrée.
Puis, l’euthanasie verra son champ de
compétences s’élargir. Les pratiques se banaliseront et,
l’appréciation de chaque cas étant subjective, l’euthanasie
concernera, de proche en proche, des cas ‘’désespérés’’ toujours
moins établis (voir les dérives déjà constatées aux Pays-Bas par
exemple). De dérive en dérive, il arrivera fatalement un
jour où on se passera même de l’avis du patient
(handicapés, comateux). Ainsi l’European Journal of
Cancer met en avant un chiffre énorme : 40% des
demandes d’euthanasie enregistrées en France dans une
étude de février 2011 étaient formulées par d’autres
personnes que le malade lui-même (corps médical ou
famille). Enfin, comment ne pas entrevoir le jour où les
patients âgés et seuls seront euthanasiés pour le simple
besoin de libérer un lit d’hôpital ? Rappelons que le
schéma fut le même dans le cas de la légalisation de
l’avortement. Une loi d’exception qui devait répondre aux
seules situations de détresse est aujourd’hui devenue un
droit, un acquis social revendiqué pour passer à l’acte par
simple convenance personnelle.