PLAINTES COGNITIVES : COMMENT CONDUIRE L’ENTRETIEN NEUROLOGIQUE ET L’EXAMEN DE DÉBROUILLAGE ?
DOSSIER
Neurologies • Octobre 2012 • vol. 15 • numéro 151 351
CE QU’IL FAUT
RECHERCHER
Lentretien doit prendre en compte
si le sujet est venu seul ou accompa-
gné en consultation, et s’il se plaint
spontanément ou non. D’emblée, il
faut écouter le discours pour repé-
rer d’éventuels troubles du langage
(voir l’article sur le langage p. 355),
la perte du fil de la pensée, des inco-
rences, des ponses impcises
ou à côté, etc. Evidemment, si le
sujet ne se plaint pas, l’orientation
du diagnostic ne peut se construire
quavec l’entourage. Ce temps de
l’entretien est primordial. En outre,
il permet davoir une idée de ce que
le sujet pense de sa situation et son
vécu de celle-ci.
1. En premier lieu (mais comme
dans tout temps médical), on s’in-
ressera aux antécédents médi-
caux et à la situation psychique,
somatique et sociale du moment.
2. Bien sûr, il faut faire décrire
qualitativement la plainte de
mémoire
(Fig. 1)
c’est-à-dire déter-
miner :
son ancienne(récente ou non) ;
ses percussions sur les activités
de vie quotidienne (prise de notes,
adaptation ou réduction de celles-
ci) ;
• et si elle est isolée ou saccom-
pagne d’autres dicultés cogni-
tives ou comportementales.
3. On s’intéressera toujours à com-
ment le sujet pense quil fonc-
tionnait anrieurement (« une
excellente mémoire », «jamais été
bon », « plus visuel que verbal »,
etc.). Il faut s’attacher à rechercher
les situations dans la vraie vie qui
l’ont conduit à consulter.
4. Enfin, l’entretien permet de
confirmer que ce que le sujet ap-
pelle plainte de mémoire n’est pas :
• une plainte de langage (« j’oublie
les mots, les noms ») ;
une diculté praxique ou gnosique
(« je narrive plus à travailler, je suis
maladroit, je ne sais plus faire les
gestes, on dirait que je les ai oubliés »,
« je ne reconnais plus les gens ») ;
ou une plainte attentionnelle
(voir ci-dessous).
Il peut être utile de demander
pourquoi il a jugé bon de venir :
«parce que j’ai peur d’avoir la ma-
ladie d’Alzheimer » tort, car il est
phobique, ou à raison).
COMMENT ?
Il convient d’écouter comment est
formulée la plainte et déterminer
les circonstances ou occasions
dans lesquelles celle-ci se mani-
feste
(encadré 1)
.
Le sujet a-t-il des dicultés
d’accès aux souvenirs anciens?
(mécanisme exécutif)
• Est-il aidé par des indices?
Certains domaines sont-ils plus
touchés?
Les souvenirs biographiques ?
Depuis toujours ou récemment?
• Les savoirs?
Certaines modalités sont-
elles plus émoussées?
• Verbal?
• Visuel?
Le sujet a-t-il des dicultés
pour apprendre de nouveaux
souvenirs ou consolider des in-
formations dans le temps?
Y a-t-il des productions po-
sitives ? Des fabulations? Des
fausses reconnaissances?
QUAND ?
La survenue dans le temps est
très importante à préciser. Bien
sûr, il faut rechercher la plainte in-
sidieuse et progressive (impossible
Ses répercussions
sur les activités de
vie quotidienne (AVQ)
Prise de notes,
adaptation ou réduction
des AVQ Isolée ?
Ou s’accompagne
d’autres dicultés
cognitives ou
comportementales ?
Ancienneté ?
Récente ou non
PLAINTE
Figure 1 - L’évaluation de la plainte de mémoire dans son contexte.
1 Plainte de mémoire
Comment conduire l’entretien neurologique
et le bilan de débrouillage ?
Dossier rédigé par Catherine Thomas-Antérion, Aurélie Richard-Mornas, Sandrine Basaglia-Pappas et Michèle Puel
PLAINTES COGNITIVES : COMMENT CONDUIRE L’ENTRETIEN NEUROLOGIQUE ET L’EXAMEN DE DÉBROUILLAGE ?
DOSSIER
352Neurologies • Octobre 2012 • vol. 15 • numéro 151
à dater), mais il faut également
penser aux dicultés fluctuantes
et inopinées, et ce en premier lieu
dans deux cadres :
1. la dicul conjointe (dans le
temps) de “trous” dans la biogra-
phie, de dicultés d’orientation
spatiale et d’oublis aigus et transi-
toires qui peuvent passer inaper-
çus et doivent faire penser à une
amnésie hippocampique de na-
ture épileptique
(encadré 2)
;
2. et les trous de mémoire” sur-
venant dans le contexte d’une an-
xiété.
Tout changement récent doit faire
rechercher :
des modifications psychiques
(préoccupations entraînant une
baisse des ressources attention-
nelles, anxiété, dépression, etc.) ;
des modifications somatiques
(les pièges classiques sont les in-
susances respiratoires et car-
diaques, le syndrome d’apnées du
sommeil, les endocrinopathies, la
iatrogénie, etc.).
Encadré 1
EXEMPLE DE FORMULATIONS (et questions à poser)
• « J’oublie les mots, mais je les ai dans la tête, les noms des gens.»
Penser qu’il peut s’agir d’une plainte qui ne touche que le langage.
• « Je ne sais plus me servir de… »
Faire préciser, pour distinguer un oubli des consignes ou un trouble
praxique.
• « J’oublie tout.»
Encourager à donner des exemples.
« J’oublie les choses à faire : je commence quelque chose et je ne sais
plus où j’en suis.» -
« J’oublie des RV.»
Perte de la planification de l’action ou oubli, notamment de l’objectif
en cours?
« J’oublie ce qu’on me dit, je fais répéter, mes proches me disent que je
fais répéter, j’oublie les choses d’une fois sur l’autre (réunions, ren-
contres, etc.), je n’enregistre pas, j’eace, je n’imprime pas…»
« J’ai totalement oublié un événement X.»
« J’ai des trous dans ma biographie.»
Récent ou non?
« Je ne reconnais pas les gens (célébrités, proches non familiers, familiers).»
« J’oublie un itinéraire (ou j’ai un doute cognitif et peur de me perdre) :
je me suis perdu, je ne le voyais plus dans ma tête.»
Faire préciser si c’est un endroit connu ou non, d’éventuels change-
ments routiers ou forestiers récents, l’état d’esprit dans lequel le sujet
était à ce moment-là, et les circonstances du déplacement.
Encadré 2
UNE FEMME DE 63 ANS, ayant fait des études
supérieures mais n’ayant pas exercé de profession,
consulte car elle a présenté une diculté mnésique
aiguë très angoissante.
Une amie a évoqué avec elle un de ses 7 petits-enfants,
et elle ne voyait plus pendant quelques minutes de qui
il s’agissait. La plainte est insolite chez cette femme
qui a une vie active et n’a pas modifié récemment
ses activités. Elle n’a aucun contexte somatique ou
psychique notable. Elle évoque des soucis familiaux
auxquels elle semble très bien faire face.
Nous retrouvons un épisode confusionnel survenu
3 ans auparavant considéré comme un ictus amné-
sique : en WE avec des amies, elle a eu «un blanc»
de deux heures. Celles-ci l’ont aidée à se coucher sans
qu’elle n’en ait le moindre souvenir. Aucun bilan n’a a
été pratiqué.
En poursuivant l’interrogatoire, la patiente évoque des
épisodes dont elle n’a pas parlé spontanément (ne fai-
sant pas de lien avec la circonstance qui l’a inquiétée et
poussée à consulter). Elle a pu parfois se retrouver face
à un interlocuteur sans savoir ce qu’elle était en train
de faire, notamment à la messe qu’elle fréquente tous
les jours, au moment de communier, elle s’est surprise
disant « bonjour » de façon inappropriée au prêtre.
Son mari est alors interrogé et raconte des épisodes fu-
gaces de “décrochage” de quelques secondes sans au-
cun signe d’accompagnement pendant qu’ils discutent,
mis sur le compte de l’esprit lunatique de son épouse.
Les tests neuropsychologiques classiques sont à la
limite de la norme (les épreuves de consolidation en
mémoire réalisées à 1 heure et 24 heures étant clas-
siquement les plus rentables). Le bilan paraclinique
permettra d’armer l’existence de crises convulsives
complexes temporales dont l’ancienneté sera impos-
sible à chirer. La prise d’un traitement antiépileptique
fera disparaître toute la symptomatologie. A trois ans,
la patiente n’a plus aucune diculté.
PLAINTES COGNITIVES : COMMENT CONDUIRE L’ENTRETIEN NEUROLOGIQUE ET L’EXAMEN DE DÉBROUILLAGE ?
DOSSIER
Neurologies • Octobre 2012 • vol. 15 • numéro 151 353
On voit en quoi l’examen médical
est fondamental, notamment dans
le cadre des troubles cognitifs gers
où, vraisemblablement, beaucoup
de ceux-ci sont en lien avec des dif-
cultés anciennes se décompensant
avec lâge (dys). Les sujets consul-
tent « pour des troubles de mémoire
» puisque le trouble instrumental se
répercute sur leur fonctionnement
msique (encodage et apprentis-
sage) (voir chapitre langage en p.
355), avec des troubles psychiques
sous-évals ou des pathologies
somatiques (et iatroniques) -
glies. Certes, deux situations
peuvent être associées (forme pro-
dromale dune maladie neurodégé-
nérative et facteur assoc), mais il
nous semble raisonnable de soccu-
per en priorité de ces derniers.
QUOI ?
Loubli des évènements récents,
notamment familiaux, la néces-
sité de faire répéter, le recours à
des stratégies pour compenser,
d’abord ecaces puis dépassées,
l’oubli de RV, de choses à faire, et
la diculté de récupérer des infor-
mations anciennes font d’emblée
penser à une amnésie hippocam-
pique qui, si elle est insidieuse et
progressive, oriente vers une pa-
thologie neurodégénérative.
Il faut alors, après avoir éliminé
des explications à ces troubles,
rechercher si la diculté est
isolée ou s’associe à d’autres di-
cultés. Et ce cliniquement, avant
même de réaliser des tests de pre-
mière ligne
(Fig. 2)
.
LES DIFFICULTÉS ANCIENNES
Les dicultés anciennes dans le
domaine de la mémoire sont fré-
quemment alléguées par les sujets
et doivent être recherchées. Les
trois situations les plus fréquentes
sont les suivantes :
1. trouble dys qui se répercute sur
certains apprentissages msiques ;
2. modalité mnésique plus ecace
quune autre - sans que celle-ci soit
déficitaire - (capacité auditivo-
verbale qui permet de se rappeler
des dialogues, image mentale qui
permet de revoir une scène, etc.) ;
3. la pauvreté des souvenirs bio-
graphiques anciens qui s’observe
davantage chez les sujets anxieux,
mais pas seulement, et n’est pas
en soi inquiétante, mais souvent
perturbante pour les sujets qui,
confrontés à leurs proches, ont
souvent le sentiment de ne pas
avoir de souvenirs propres.
LE BILAN DE DÉBROUILLAGE
Le bilan de débrouillage doit com-
prendre :
• un test global ;
et classiquement le MMS qui
permet d’objectiver l’amnésie
(épreuve des 3 mots et rappel
de la date du jour) ;
• qui peut être enrichi d’un rappel
diéré en fin de consultation, vi-
sant à confirmer un trouble de l’ap-
prentissage (si un deuxième essai
est satisfaisant) ou de la consoli-
dation (si le rappel à long terme
est déficitaire) ; ce simple test per-
met déjà de repérer d’éventuelles
autres dicultés.
Concernant la mémoire, le temps
et la qualité de l’entretien sont
souvent primordiaux par rap-
Oubli récent et répété d’évènements, insidieux et progressif
Autres dicultés ? Aphasie (non fluente), FE,
comportement (apathie/désinhibition), éléments
frontaux, modifications des AVQ (et désintérêt,
indiérence)
 DFTc avec amnésie hippocampique POSSIBLE
 ou VCI (Vascular Cognitive Impaiment)
 ou séquelles vasculaires
(classiquement l’entretien, les antécédents,
l’examen clinique puis l’imagerie confirment le
diagnostic)
Dicultés "minimes" dans d’autres domaines
(langage, FE) sans modification majeure AVQ
 MDIa ou MAPD POSSIBLE
Autres dicultés ?
Aphasie, apraxie, agnosie, troubles du jugement,
fonctions exécutives (FE), comportement (apathie
et repli), modifications des AVQ
 MA POSSIBLE
(l’ampleur des dicultés définit le stade léger,
modéré, moyen ou sévère)
Pas d’autres dicultés
cognitives,
Pas de situation somatique ou psychique notable
Pas de répercussion majeure sur les AVQ
 MCIa ou MAPD POSSIBLE
Figure 2 - Plaintes de mémoire : que rechercher ?
PLAINTES COGNITIVES : COMMENT CONDUIRE L’ENTRETIEN NEUROLOGIQUE ET L’EXAMEN DE DÉBROUILLAGE ?
DOSSIER
354Neurologies • Octobre 2012 • vol. 15 • numéro 151
port aux tests de première ligne.
Nous pouvons toutefois suggérer
des règles de base qui sont adap-
tées à chaque situation : me en
première ligne, l’entretien condi-
tionne le choix des outils et aucun
bilan ne peut être standardisé.
Le neurologue doit choisir dévaluer
la mémoire à court terme et à
long terme : mémoire verbale dans
sa composante rielle ou logique
(cit d’une histoire) et mémoire
visuelle. Lempan de chires en-
droit et envers peut être aussi utili
comme une tâche interférente.
La mémoire verbale immédiate
et diérée est facilement et rapi-
dement évaluée, en distinguant
l’encodage (l’attention), l’appren-
tissage et la restitution avec le test
des 5 mots, qui a un eet plafond
mais qui reste un bon test de dé-
brouillage, le fait de pondérer le
score des rappels libres amélio-
rant sa sensibilité (1, 2).
Le MIS (dont il existe 2 formes pa-
rallèles), test utilisant 4 mots sans
contrôle de l’encodage, est une al-
ternative à connaître (3).
Dans certains cas, tester la mé-
moire d’une histoire (par
exemple le Lion de Barbizet) peut
être intéressante, notamment
chez les sujets anxieux (4).
Deux tests de mémoire épisodique
verbale avec support imagé, le
TMA-93 (mémoire associative) et
le TNI-93 (test des 9images) qui
explore aussi les fonctions exécu-
tives (double encodage verbal et
spatial, stratégie de rappel des lo-
calisations spatiales), développés
pour les sujets peu éduqués, seront
peut-être utiles à cette étape, mais
ne sont pas encore validés (5).
Enfin, il est sûrement très payant
de demander à un sujet d’identi-
fier quelques célébrités avec, par
exemple, les visages et questions
de la batterie TOP 10 concernant
José Bové, Ben Laden et Sheila (6).
LE PRINCIPAL DIAGNOSTIC
DIFFÉRENTIEL : LA PLAINTE
ATTENTIONNELLE
La situation la plus fquente est
celle du sujet qui dit oublier la
moire et évoque d’emblée des
troubles de l’attention qui peuvent
entraîner des dicultés d’encodage
et/ou de cupération, mais doi-
vent être distingués de l’amsie.
Il faut rechercher le fait :
d’avoir du mal à faire deux choses
à la fois ;
d’être sensible aux interférences;
de ne pas inhiber des comporte-
ments routiniers ;
• de persévérer ;
• de perdre la trame de ce qu’on
était en train de faire ;
• de se sentir lent, etc.
La première cause de ces dicultés
est d’ordre psychique et s’observe
dans de nombreuses situations
psychocognitives, et notamment
l’anxiété avec vérification et
attaque de panique, les sujets ag-
gravant leur gêne en notant beau-
coup trop et en développant des
cercles vicieux de vérification (et
d’oubli). Leur demander comment
ils s’y prennent avec ces dicultés
fait souvent le diagnostic.
Ces dicultés peuvent témoigner
de troubles des FE survenant
dans le cadre d’une patholo-
gie neurologique ; l’entretien
doit alors rechercher une brady-
psychie sans sourance morale
(présence en cas de troubles an-
xiodépressifs), une iatrogénie, la
prise de toxiques, des éléments
pouvant évoquer un accident vas-
culaire cérébral avec séquelles,
un syndrome extrapyramidal ou
des éléments faisant évoquer une
démence avec corps de Lewy. En
dehors de ces diagnostics (après
un examen clinique et une ima-
gerie cérébrale), le diagnostic de
MCI avec troubles isolés des FE
peut être évoqué. n
Mots-clés : Cognition, Plainte
cognitive, Mémoire, Démence,
Amnésie, Anxiété, Test de mémoire
1. Dubois B, Touchon J, Portet F et al. “Les 5
mots”, épreuve simple et sensible pour le
diagnostic de la maladie d’Alzheimer. Presse
Med 2002 ; 31(36) : 1696-9.
2. Croisile B, Astier JL, Beaumont C, Mollion
H. Le test des 5 mots chez des patients de
plus de 80 ans ayant une forme légère de la
maladie d’Alzheimer : intérêt du score total
pondéré. La Revue de Gériatrie 2008 ; 33 :
195-204.
3. De Rotrou J, Battal-merlet L, Wenisch E
et al. Relevance of 10-min delayed recall in
dementia screening. Eur J Neurol 2002 ; 14 :
144-9.
4. Barbizet J, Truscelli D. L’histoire du Lion. Se-
maine des Hôpitaux 1965 ; 28 : 1688-94.
5. Dessi F, Maillet D, Metivet E et al. Evaluation
des capacités de mémoire épisodique de su-
jets âgés illettrés. Psychologie Neuropsychia-
trie du Vieillissement 2009 ; 7 : 291-6.
6. Thomas-Antérion C, Puel M. La mémoire
collective. Marseille : Solal, 2206.
BiBliographie
LE B.a.Ba du déBrouiLLagE En prEmièrE LignE…
APRÈS L’ENTRETIEN
• MMS
• Récit spontané : caractéristiques des oublis et présentation clinique
• Evocation des événements de l’actualité de la semaine (ou du mois)
• Rappel des 3 mots du MMS et rappel de la date du jour
• Test des 5 mots (rappel libre et indicé en immédiat et diéré) ou MIS
• Visages célèbres (extrait TOP 10)
• Empan de chires
• Histoire du lion de Barbizet
Et toutes les épreuves nécessaires à la recherche d’une atteinte
d’autres fonctions cognitives
1 / 4 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !