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Pour mieux situer les choses, Florent,
notre guide, nous fait remarquer qu’il
s’est écoulé beaucoup moins de temps
entre Cléopâtre (1er siècle avant JC) et
nous qu’entre Cléopâtre et les débuts de
l’Egypte.
Retour au Mastaba d’Akhetetep.
Nous entrons dans la chapelle, espace
étroit qui ne représente qu’une petite
partie de la tombe. Ce n’est en fait que
la partie émergée de l’iceberg car
l’ensemble du complexe funéraire
comporte également une pièce (le
serdab) où se trouve la statue du défunt
- cette statue est l’enveloppe matérielle
qui permet au mort de se nourrir - et un
caveau souterrain accessible par un
puits.
Plan en coupe d’un mastaba
de l’ancien empire.
Dans la chapelle, le défunt vient se nourrir, en passant par la fausse porte sculptée sur le
mur. Grâce à une formule magique la fausse porte devient vraie. A l’origine, la famille
dépose chaque jour de la nourriture sur une table d’offrandes puis il est apparu qu’il
suffisait de peindre ou sculpter sur les murs tout ce qui est nécessaire à la vie dans l’au-
delà. L’œil donne vie à l’objet représenté, donc le simple fait de voir permet de
consommer. On dit que l’art égyptien est PERFORMATIF, c’est-à-dire qui crée la vie.
En Egypte tout ce qui est peint ou sculpté est vivant.
Observons les murs de la chapelle : y sont représentées toutes les étapes nécessaires à
la confection d’un repas, voire d’un banquet, tout ce qu’il faut pour se nourrir et aussi
toutes les activités habituelles du défunt, avec le personnel correspondant. Il doit vivre
aussi bien après sa mort qu’il a vécu de son vivant.
Rien n’est plus important pour un Egyptien que sa vie dans l’au-delà.
Il consacre toute sa vie et tous ses moyens, de son
vivant, à préparer sa tombe. Chacun selon ses
moyens. Ceci est une constante tout au long de
l’histoire de l’Egypte ancienne.
Nous quittons le mastaba et nous arrêtons quelques
salles plus loin devant un relief venant de la tombe
de Tepemankh représentant une table
d’offrandes.
Version dessinée
(car plus claire) de la table d’offrandes
Le défunt est assis devant cette table sur laquelle
lui sont proposés des tranches de pain (oui, ce sont
des pains grillés, des toasts). Au-dessus de lui, les
uns au-dessus des autres, la liste de tous les autres
aliments. C’est volontairement que rien n’est présenté en perspective car l’Egyptien
cherche toujours la représentation la plus aisément identifiable, celle qui prendra vie le
plus facilement.