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Le gui
Chronique publiée le 23/12/2010
La plante de décembre : Le gui
Au gui l'an neuf ! Peu de plantes ont été chargées d'autant de vertus et de valeurs symboliques que celle-là. Les druides la
cueillaient avec une serpe d'or sur les chênes, et lui attribuaient mille propriétés divines. Enée, en choisit un rameau d'or
pour ouvrir la porte des Enfers, Hippocrate et Pline, parmi les anciens médecins, en faisaient la panacée des vertiges, de
l'épilepsie et des tumeurs. Au Moyen Age, Hildegarde de Bingen, la recommandait contre la goutte et les maladies de la
poitrine. Plus tard, l'abbé Kneipp, phytothérapeute de renon, la donnait contre les hémorragies, les troubles circulatoires et
les crampes chroniques.
Selon Goscinny et Uderzo, le gui est un ingrédient essentiel de la potion magique chère au petit gaulois Astérix et que
prépare le druide Panoramix. Or cette potion rend invincible. Selon le Dr Bernard Vial, dans la médecine affective, c'est le
remède de la contestation de l'autorité du père et des chefs. Quand les Gaulois se réconcilient, quand ils sont unis, ils sont
invincibles et aucune légion romaine ne les arrête.
Il est vrai que le gui est étrange ; il reste vert quand tous les arbres sont dépouillés. Au sein de ses touffes arrondies,
accrochées aux branches, les feuilles sont opposées par paires, en forme de langues très vertes. Le gui fleurit en mars,
avril. Les fruits sont des boules blanches, des sortes de baies à chair blanche gluante entourant la graine. Le gui est un
inventeur, un improvisateur. Que cherche-t-il à fuir ? A quoi s'accroche -t-il ? A sa liberté. Il fait en hiver ce que les autres
plantes font en été .Les feuilles ne sont jamais aussi vertes qu'à l'époque des gelées. Le gui est un parasite, il prend
naissance sur les branches de nombreux arbres d'Europe. Il envoie des suçoirs dans les troncs qu'il pille la sève, mais il est
partiellement capable de subvenir à ses propres besoins à partir du gaz carbonique, de l'eau et de la lumière du soleil...Les
arbres qui accueillent le gui ont des bois tendres : pommiers, poiriers, peupliers, sapins, pins...Le gui du chêne, le seul que
cueillaient les druides et qui est selon la tradition le plus efficace du point de vue médicinal reste rarissime. L'espèce nourrit
deux sortes de fleurs, mâles et femelles. Des fleurs femelles fécondées naissent ces baies blanches et transparentes. Les
oiseaux s'en régalent, surtout les grives et les fauvettes. Ils en rendent les graines par le bec, celles-ci sont munies d'une
sorte de bandelette collante qui se fixe sur les troncs d'arbre où l'oiseau régurgite, ainsi le gui colonise -t-il en quelques
saisons un verger. Le gui à forte dose est toxique ; il produit alors une perte générale de la sensibilité, une paralysie
progressive, une congestion abdominale, enfin il atteint le bulbe et l'ensemble s du système nerveux, bloque les muscles
respiratoires et arrête le coeur. Ce sont surtout les baies qui se révèlent dangereuses aussi, il est vivement recommandé de
n'utiliser que les parties vertes en usage médicinal c'est-à-dire les rameaux et feuilles de la plante. Sous cette réserve,
l'espèce paraît être le plus précieux des régulateurs de la tension artérielle. L'artériosclérose se trouve également améliorée
par le gui. Maria Trében conseille l'utilisation du gui dans les troubles de la ménopause avec palpitations et bouffées de
chaleur, angoisses et essoufflements. Des spécialités homéopathiques de viscum album, (nom latin de la plante) sont
recommandées par des homéopathes en complément des traitements de certains cancers.
La récolte se fait seulement de début octobre à mi mars et du début mars à fin avril, car en dehors de ces périodes, le gui
n'aurait pas de vertus curatives. Les plantes qui poussent sur les chênes et les peupliers seraient les plus actives. Prenez
bien soin d'éliminer soigneusement les baies et faîtes sécher la récolte à l'ombre, puis briser en menus morceaux.
Conserver dans un flacon de verre opaque.
Quant au gui servant à la décoration des fêtes de fin d'année prendre garde à ne pas le laisser à portée des enfants.
Utilisation
Macération à froid. Maria Trében conseille de ne pas chauffer le gui et propose une macération à froid. Une cuillerée à café
de feuilles pour ¼ l d'eau froide, laissez macérer toute la nuit. Le matin faîtes tiédir et filtrez.