Mesure délocalisée de l`INR pour la surveillance des traitements par

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Synthèse
Ann Biol Clin 2013 ; 71 (spécial 1) : 59-69
Mesure délocalisée de l’INR pour la surveillance
des traitements par antivitamine K
Near-patient testing devices to monitor vitamin K antagonists
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 26/05/2017.
Marie Brionne-Francois1
Agnès Le Querrec1
Dominique Lasne2
1 Laboratoire d’hématologie,
CHU Côte de Nacre, Caen
<[email protected]>
2 Laboratoire d’hématologie,
Hôpital Necker APHP, Paris
Résumé. Les traitements anticoagulants oraux par antivitamine K (AVK)
nécessitent une surveillance biologique régulière par mesure de l’INR (international normalized ratio). Les dispositifs proposés pour la mesure de l’INR à
partir de sang capillaire ont pour la plupart démontré de bonnes performances
analytiques. Leur utilisation est simple. Le prélèvement pour l’obtention de sang
capillaire est également très simple et peu traumatique pour le patient. L’utilité
de ces dispositifs est évidente dans des services d’urgence pour les patients présentant un syndrome hémorragique et une suspicion de surdosage aux AVK. Ces
dispositifs présentent également un grand intérêt dans des populations particulières, comme la pédiatrie ou la gériatrie. Enfin, la mesure délocalisée de l’INR
peut être utile dans des cliniques d’anticoagulant (CAC) ou dans des structures
de soins éloignées d’un laboratoire. Toutefois, leur utilisation doit être bien
encadrée car même s’ils sont simples à manipuler, la formation du personnel
soignant est indispensable pour garantir la fiabilité du résultat. Pour pouvoir être
utilisés en délocalisé par les services cliniques, ces appareils doivent répondre
aux exigences réglementaires et permettre l’application de la norme EN ISO
22870 qui définit les exigences concernant la qualité et la compétence pour la
réalisation des examens de biologie médicale délocalisés (EBMD). Cette norme
place les EBMD sous la responsabilité d’un biologiste qui aura participé à leur
évaluation, et qui doit s’assurer de la bonne formation du personnel utilisateur
et de la qualité des résultats rendus.
doi:10.1684/abc.2013.0904
Mots clés : antivitamine K, INR, biologie délocalisée
Abstract. Monitoring of the anticoagulant effect with the International normalized ratio (INR) is essential for patients receiving vitamin K antagonists
(VKAs). The majority of point of care (POC) devices for INR monitoring has
shown a good precision and accuracy with results similar to those obtained in
a laboratory. In many countries, INR POC devices are widely used at home by
the patients for self-testing. Their use in the hospital by the clinical staff (doctor
or nurses) for bedside measurement is also growing. The INR POC testing is
performed using fully automated devices. Capillary blood samples are easy to
obtain. In the emergency room, POC INR devices are commonly used. This
improves the quality of care for patient with suspicion of VKAs overdosage.
INR measurement using bedside monitors is also of great interest in care units
for specific populations of patients like paediatrics or geriatrics. Moreover, bedside INR monitoring may be useful in anticoagulant clinics or when the care
unit is far from a laboratory. Although the bedside INR monitors are easy to use,
their implementation requires adequate training and intermittent re-evaluation
of any person performing the tests to ensure reliability of results. Such equipment must comply with EN ISO 22870 standard for POC testing accreditation,
under the supervision of a biologist. In order to achieve these targets, connect
the instrument to the laboratory’s data management system is essential.
Tirés à part : M. Brionne-Francois
Key words: vitamin K antagonists, INR, point of care test
Pour citer cet article : Brionne-Francois M, Le Querrec A, Lasne D. Mesure délocalisée de l’INR pour la surveillance des traitements par antivitamine K. Ann Biol Clin
2013 ; 71(spécial 1) : 59-69 doi:10.1684/abc.2013.0904
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Synthèse
Les traitements anticoagulants oraux par antivitamine K
(AVK) nécessitent une surveillance biologique régulière
par mesure de l’INR (international normalized ratio) afin
d’éviter les accidents de sous dosage (risque de thrombose)
ou de surdosage (risque hémorragique) [1]. Les dispositifs
proposés pour la mesure de l’INR à partir de sang capillaire ont pour la plupart démontré une bonne fiabilité et
une bonne précision avec des résultats bien corrélés aux
résultats du laboratoire. Largement utilisés dans de nombreux pays par les patients sous AVK pour l’automesure ou
l’autosurveillance de l’INR, leur implantation dans des services cliniques comme dispositifs de biologie délocalisée
tend également à se développer. L’utilité de ces dispositifs
dans des services d’urgence est évidente pour les patients
présentant un syndrome hémorragique et une suspicion
de surdosage aux AVK. Ces dispositifs présentent également un grand intérêt dans des populations particulières où
l’obtention d’un prélèvement veineux direct de bonne qualité pose problème, notamment en pédiatrie et en gériatrie.
Enfin, la mesure délocalisée de l’INR peut être utile dans
des cliniques d’anticoagulant (CAC) ou dans des structures
de soins éloignées d’un laboratoire.
L’implantation de ces dispositifs dans les services cliniques
engendre très souvent la satisfaction des cliniciens, du personnel soignant et des patients. Toutefois, leur utilisation
doit être bien encadrée car même s’ils sont simples à manipuler, la formation du personnel soignant est indispensable
pour garantir la qualité du résultat. Pour pouvoir être utilisés en délocalisé par les services cliniques, ces appareils
doivent répondre aux exigences réglementaires et permettre
l’application de la norme EN ISO 22870 qui définit les
exigences concernant la qualité et la compétence pour la
réalisation des examens de biologie médicale délocalisés
(EBMD). Cette norme place les EBMD sous la responsabilité d’un biologiste.
Le traitement par antivitammine K :
un traitement sous haute surveillance
Les AVK sont indiqués dans la prévention des complications thrombo-emboliques des cardiopathies emboligènes
et des infarctus du myocarde compliqués, dans le traitement
des thromboses veineuses profondes (TVP) et des embolies
pulmonaires (EP), ainsi que la prévention de leurs récidives.
Les principales caractéristiques des AVK commercialisés
en France sont résumées dans le tableau 1. Un état des
lieux réalisé par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) publié en juillet
2012 estime le nombre de sujets traités par AVK en France
en 2011 à 1,1 million [2]. Ce nombre est en augmentation
depuis de nombreuses années, mais il devrait diminuer à
mesure que les indications des anticoagulants oraux directs
vont augmenter.
La littérature internationale rappelle que l’efficacité et la
sécurité d’un traitement par AVK tiennent à la bonne définition de la zone thérapeutique pour chaque pathologie et
au maintien du patient de manière stable dans cette zone
thérapeutique [1, 3]. La détermination de l’INR, calculé à
partir du temps de Quick (TQ), est indispensable pour ajuster la posologie d’AVK car l’efficacité d’une même dose
est très variable d’un sujet à l’autre, et varie également en
fonction de l’alimentation ou d’évènements intercurrents
(prise de médicament, infections. . .). La zone thérapeutique optimale pour chaque pathologie est indiquée dans le
tableau 2.
Compte tenu d’une grande variabilité individuelle de sensibilité aux AVK, la surveillance doit être très étroite en début
de traitement jusqu’à l’obtention de la posologie adaptée à
chaque patient. Par la suite, étant donné de nombreuses
interactions alimentaires et surtout médicamenteuses, la
surveillance de l’INR doit se faire régulièrement en cours
de traitement et doit être rapprochée en cas de prise
d’autres médicaments. Les principales interactions médicamenteuses sont rappelées dans le rapport de l’ANSM de
juillet 2012 [2]. Concernant les interactions alimentaires,
aucun régime particulier n’est à suivre par les patients sous
AVK, une alimentation diversifiée est recommandée, des
contrôles d’INR plus fréquents sont nécessaires en cas de
modification du régime alimentaire. À noter également que
l’efficacité des AVK n’est pas immédiate. L’association à
un traitement anticoagulant d’action immédiate, l’héparine
non fractionnée ou les HBPM, est donc nécessaire en début
de traitement. L’héparine est arrêtée dès l’obtention de
2 INR consécutifs dans la zone thérapeutique, mesurés à
24 heures d’intervalle.
Tableau 1. Caractéristiques des AVK commercialisés en France.
Dénomination commune
internationale
Warfarine
Fluindione
Acénocoumarol
60
Nom
commercial
Coumadine®
Previscan®
Sintrom®
Forme
Minisintrom®
Comprimés 1 mg
Comprimés 2 et 5 mg sécables
Comprimés 20 mg quadrisécables
Comprimés 4 mg quadrisécables
Demi-vie plasmatique
(heures)
35-40
30
8
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Biologie délocalisée de l’INR
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Tableau 2. Indications thérapeutiques et valeurs cibles de l’INR pour les traitements antivitamine K disponibles en France, d’après l’ANSM
[45].
Indications
Prévention des complications thromboemboliques
artérielles et veineuses des cardiopathies
emboligènes, dans les situations suivantes :
- fibrillations auriculaires (FA) selon les conditions
suivantes :
âge :
• < 65 ans avec facteurs de risque, antécédent
d’accident cérébral ischémique transitoire ou
constitué, HTA, insuffisance cardiaque, diabète,
rétrécissement mitral.
En l’absence de facteur(s) de risque avant 65 ans,
la prescription d’aspirine est recommandée :
• de 65 à 75 ans
• > 75 ans après évaluation soigneuse du rapport
bénéfice/risque
- valvulopathies mitrales (particulièrement le
rétrécissement mitral) si facteur(s) favorisant(s) :
dilatation de l’oreillette gauche et/ou image de
contraste spontané décelée en échographie
transœsophagienne et/ou thrombus intra-auriculaire
gauche à l’échocardiogramme
prothèses valvulaires :
Recommandations INR cible (fenêtre)
INR cible 2,5 (2 à 3) ; à long terme ou tant que dure la
fibrillation auriculaire
2,5 (2 à 3) ; à long terme
Risque thrombogénique
intrinsèque de la prothèse :
Facteurs de risque
lié au patient*
Aucun
>1
* Facteurs de risque liés au patient : position mitrale,
tricuspide ou pulmonaire de la prothèse ; antécédents
thrombo-emboliques ; grosse OG > 50 mm ; sténose
mitrale quel que soit le degré ; FE < 35 % ; certains
troubles du rythme auriculaire tels que fibrillation
auriculaire, flutter, tachycardie atriale
- Faible : prothèses ayant fait la
preuve de leur efficacité avec une
anticoagulation modérée
- Elevé : prothèses d’ancienne
génération, en particulier à bille
- Moyen : toutes les autres
prothèses, y compris
d’introduction récente
2,5
3
3,5
4
3
3,5
• prothèses biologiques
Infarctus du myocarde :
• prévention des complications thromboemboliques
des infarctus du myocarde compliqués :
thrombus mural, dysfonction ventriculaire gauche
sévère, dyskinésie
emboligène
• prévention de la récidive d’infarctus du myocarde
en cas d’intolérance à l’aspirine.
Traitement des thromboses veineuses profondes et de
l’embolie pulmonaire, ainsi que la prévention de leurs
récidives, en relais de l’héparine
* traitement prolongé si persistance du risque
thromboembolique (certaines anomalies
constitutionnelles ou acquises de la coagulation,
thromboses récidivantes, cancer en évolution).
Prévention des thromboses veineuses et de l’embolie
pulmonaire en chirurgie de hanche
Prévention des thromboses sur cathéter (à faible dose)
INR cible 2,5 (2 à 3) ; 3 mois
• prothèses mécaniques
INR cible 2,5 (2 à 3) ; 1-3 mois
INR cible 2,5 (2 à 3) ; à long terme
INR cible 2,5 (2 à 3) ; 3-6 mois*
INR cible 2,5 (2 à 3) ; durée en fonction du risque
thromboembolique
L’INR ne doit pas être modifié. Pas de contrôle, sauf à
J8 pour éliminer une hypersensibilité.
Si le traitement n’est pas surveillé de manière rigoureuse, il
y a un risque de complications thrombotiques en cas de traitement insuffisant ou hémorragiques en cas de traitement
trop intense. Les complications hémorragiques associées
aux traitements par AVK représentent un problème de
Ann Biol Clin, vol. 71, spécial 1, novembre 2013
santé publique [4]. En 1998, une enquête menée par les
centres régionaux de pharmacovigilance a montré que 13 %
des hospitalisations pour effets iatrogènes concernaient les
hémorragies sous AVK, ce qui équivaut à un nombre moyen
de 17 000 entrées par an [5]. La mesure régulière de l’INR
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Synthèse
chez tout patient traité par AVK est un gage d’efficacité
et de sécurité. Selon une enquête menée par l’Afssaps en
2003, moins de 50 % des patients traités par antivitamine
K avaient un INR dans la zone thérapeutique [6].
Cet état des lieux a conduit à l’élaboration de plusieurs
recommandations émanant de l’Afssaps et de la Haute autorité de santé sur le bon usage des AVK et la prise en
charge des surdosages aux antivitamines K et des situations à risque hémorragique [7]. Le rapport de l’ANSM
de 2012 indique que malgré les recommandations existantes, les AVK tiennent toujours une place importante dans
la iatrogénie médicamenteuse (accidents hémorragiques et
récidives thrombotiques) [2].
sont commercialisés dans ce but. La détermination du temps
témoin localement est essentielle. La calibration directe en
INR avec ces plasmas est également possible ce qui permet
de s’affranchir du calcul du temps moyen normal [9].
Il est à noter que la détermination de l’INR par méthode
classique, bien que techniquement simple, reste difficile à
standardiser dans les laboratoires d’analyses médicales. En
témoigne le dernier contrôle national de qualité organisé
par l’ANSM portant sur la détermination de l’INR qui a
révélé des écarts inter-laboratoires importants (CV voisins
de 15 %) ((référence : 13HEM1, http://ansm.sante.fr).
Mesure et surveillance de l’INR
Les dispositifs de mesure de l’INR sur sang capillaire sont
disponibles depuis la fin des années 1980. Leur utilisation est simple. Aucune étape de pipetage n’est nécessaire,
les réactifs étant contenus dans une cartouche ou sur une
bandelette-test. Ils mesurent la coagulation du sang à partir
d’une goutte de sang prélevée au bout du doigt. Ils peuvent
donner le résultat en secondes (TQ), en pourcentage (TQ%)
ou en INR. Seul l’INR doit être utilisé dans le cadre de la
surveillance d’un traitement par AVK. Les dispositifs de
dernière génération distribués en France sont le Coaguchek
(modèle XS pour l’automesure et modèles XS Plus, progressivement remplacés par la nouvelle génération les XS
PRO pour l’usage partagé en biologie délocalisée) fabriqués
et distribués par la société Roche, et l’INRatio remplacé
par l’INRatio2 fabriqué par la société Hemosense et distribué en France par la société Alere. Il existe également
des dispositifs à tests multiples principalement destinés à
être utilisés dans les services d’urgence comme l’appareil
i-STAT distribué par la société Abbott.
Les bandelettes tests de tous les dispositifs proposés
contiennent de la thromboplastine sous forme lyophilisée qui active la coagulation et conduit à la formation de
thrombine. Le lecteur mesure le temps nécessaire à la formation de la thrombine, qui est converti en INR à l’aide
d’un algorithme. Les dispositifs se distinguent les uns des
autres par la méthode de détection de la génération de
thrombine. Par exemple, pour la gamme CoaguchekXS,
la bandelette contient en plus de la thromboplastine, un
substrat de la thrombine, l’Electrocym TH. La thrombine
clive le substrat en un peptide résiduel et en phénylènediamine, composé électrochimiquement actif qui génère
un signal électrique proportionnel au temps de coagulation. Pour l’INRatio2, le système mesure l’impédance du
mélange échantillon/réactif qui varie au cours du temps par
la transformation du fibrinogène en fibrine sous l’action de
la thrombine générée. La mesure se fait à partir d’une goutte
de sang capillaire obtenue par piqûre de la pulpe d’un doigt
après lavage des mains à l’eau et au savon. Le prélèvement
Le test biologique utilisé est le TQ exprimé en INR : il
s’agit d’un mode d’expression du TQ qui tient compte de la
sensibilité du réactif utilisé (la thromboplastine) à la diminution des facteurs vitamine K dépendants. Le TQ est en
effet sensible à la diminution de 3 des 4 facteurs vitamine K
dépendants : les facteurs II, VII et X. L’INR est égal à [TQ
malade/TQ moyen normal]ISI . L’ISI correspond à l’index
de sensibilité international, déterminé par rapport à une
thromboplastine de référence préparée par l’Organisation
mondiale de la santé (OMS). Il est variable d’un réactif
à l’autre et d’un lot de réactif à l’autre. Selon les critères
de l’OMS, la détermination de l’ISI qui doit prendre en
compte la thromboplastine et l’instrument de mesure se fait
par rapport à une préparation internationale de référence
en utilisant une soixantaine de plasmas frais de malades
bien équilibrés sous traitement anticoagulant et une vingtaine de plasmas de sujets normaux. Selon l’OMS, le TQ
moyen normal correspond à la valeur de la moyenne géométrique calculée à partir d’une série de TQ d’au moins 20
sujets normaux, connus pour être exempts de toute maladie
et ne prenant aucun médicament connu pour interférer avec
l’hémostase [8].
Surveillance classique au laboratoire
à partir d’un prélèvement veineux
En France, la mesure de l’INR est le plus souvent réalisée
dans un laboratoire d’analyses médicales, sur plasma citraté
obtenu après centrifugation d’un tube de sang recueilli par
ponction veineuse au pli du coude. La mesure est réalisée sur un automate de coagulation à détection optique ou
mécanique. Idéalement, chaque laboratoire devrait vérifier
l’ISI dans ses conditions de travail. Ceci est indispensable
quand on utilise un couple automate/réactif de fournisseurs
différents, l’ISI étant déterminé par le fabricant pour un
automate donné. Des plasmas réactifs « INR calibrator »
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Surveillance avec un dispositif de mesure de l’INR
sur sang capillaire
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Biologie délocalisée de l’INR
pour l’obtention de sang capillaire est très simple, mais il
doit être réalisé avec des systèmes dédiés et les fabricants
doivent fournir des dispositifs de prélèvement capillaire à
usage unique permettant une piqûre bien standardisée, afin
d’obtenir une goutte de sang d’environ 8 à 10 ␮L et d’éviter
la contamination du sang par des extraits tissulaires qui
pourraient affecter les résultats du TQ. En cas d’utilisation
de ces dispositifs au moment du relais héparine-AVK, il
est important de vérifier que les réactifs des bandelettes
contiennent un neutralisant de l’héparine, ce qui est le cas
pour le Coaguchek XS et l’INRatio2.
Performances analytiques
La performance analytique de ces dispositifs de mesure
de l’INR à partir d’un prélèvement capillaire a fait l’objet
de nombreuses études [1]. Plusieurs, dont les études multicentriques menées par l’European concerted action on
anticoagulation (ECAA) ont montré que les critères de
l’OMS pour déterminer l’ISI et le TQ moyen normal sont
applicables pour la calibration des dispositifs de mesure
de l’INR capillaire [10]. L’ISI d’un dispositif d’ancienne
génération, le TAS (cardiovascular diagnostics) déterminé
selon les critères de l’OMS est proche de celui annoncé
par le fabriquant [11]. Ces dispositifs sont fournis avec des
valeurs de TQ moyens normaux, prédéterminées pour les
cartouches tests. L’étude de Tripodi, réalisée en 1997 sur le
TAS indiquait que la valeur prédéterminée pour un lot donné
de cartouches tests pouvait être significativement différente
des valeurs mesurées et concluait que cette valeur devait
pouvoir être vérifiée et changée le cas échéant. À notre
connaissance, ceci n’est pas proposé avec les dispositifs
actuels [11].
La reproductibilité, bien que difficile à déterminer avec un
échantillon de sang total, peut être approchée en testant 2
échantillons de sang natif à partir de 2 prélèvements capillaires différents pour chaque patient dans la même série.
Dans l’étude de Kaatz, le CV obtenu dans ces conditions
est égal à 3,14 % pour le Coaguchek, ce qui est cliniquement
acceptable [12].
La reproductibilité est le plus souvent appréciée grâce aux
contrôles de qualité liquides. Dans notre expérience avec le
Coaguchek XS Pro, le CV est compris entre 3,4 % et 6 %
avec le contrôle liquide CoaguChek PT controls (Roche)
(résultats non publiés).
L’exactitude de la mesure est essentiellement fonction de
la calibration. Elle a été évaluée pour le Coaguchek S® en
comparant, pour 56 patients traités par la coumadine, les
INR obtenus avec le Coaguchek S® sur sang natif et les
INR mesurés par méthode classique sur plasma citraté avec
2 préparations de références internationales pour la thromboplastine (la rTF/95 recombinante humaine et la RBT/90
de cerveau de lapin). Les INR mesurés avec le Coaguchek
S® et la méthode classique sont statistiquement différents
Ann Biol Clin, vol. 71, spécial 1, novembre 2013
(p < 0,001), mais ces différences n’ont pas de conséquences cliniques car les résultats obtenus par l’une ou l’autre
mesure ne conduisent pas à des ajustements thérapeutiques
différents. Ces différences sont inférieures à 0,4 unité [13].
La variabilité entre plusieurs lots de bandelettes tests pour le
Coaguchek XS a été étudiée et est cliniquement acceptable
[14].
De nombreuses études ont montré une bonne corrélation
entre les mesures de l’INR à partir de prélèvements capillaires et les méthodes dites « standard » de laboratoire.
La majorité des études publiées concernent le CoaguChek
qu’il soit utilisé en automesure pour le XS ou en usage partagé pour le XS Plus, ou le XS PRO. Ces études indiquent
le plus souvent une bonne concordance avec les mesures
du laboratoire [15, 16]. En particulier, l’étude de Plesh,
réalisée selon les exigences internationales (ISO 17593 :
2007 standard) [17] a montré que le CV pour l’imprécision
de l’INR s’étend de 2 à 3,2 % pour les échantillons de
sang veineux et de 2,9 à 4 % pour les échantillons de
sang capillaire analysés sur le CoaguChek XS [18]. Des
discordances entre les INR veineux et INR capillaires,
plus importantes pour des INR élevés ont été décrites [1].
Une étude récente menée chez des patients en surdosage,
conclut que le Coaguchek XS Plus donne des résultats
comparables au laboratoire pour des INR compris entre
4,5 et 8 [19]. Les comparaisons concernant l’INRatio aux
méthodes de laboratoires indiquent également des performances satisfaisantes [20, 21], de même que pour l’i-Stat
[22].
Des contrôles de qualité non réactifs et réactifs sont proposés par les fabricants. La mise sous tension de l’appareil
déclenche une vérification des composantes et des fonctions
électroniques. Pour les nouvelles générations d’appareils
(Coaguchek XS® et INRatio2® ), des contrôles de qualité
sont intégrés à chaque bandelette test, ce qui permet principalement de vérifier que la bandelette n’a pas été altérée
durant sa conservation. Les bandelettes se conservent à température ambiante mais doivent être protégées de la lumière
et de l’humidité. La société Roche propose également un
contrôle de qualité liquide avec une valeur connue d’INR
pour les appareils destinés à l’usage partagé (Coaguchek
XS Plus et XS Pro). Il n’existe cependant aucune recommandation sur la fréquence de passage de ce contrôle [16].
Une étude européenne récente souligne l’importance de
mettre en place un contrôle externe de la qualité, y compris
pour les dispositifs utilisés par les patients. Il s’agit d’une
étude menée par l’ECAA et l’European concerted action
on thrombosis (ECAT), qui a testé 523 dispositifs appartenant à des patients à qui il était demandé d’apporter leur
analyseur dans une des 9 cliniques des Pays-Bas participant à l’étude. Cette étude a été réalisée avec le CoaguChek
XS. Cinq plasmas artificiellement déplétés pour obtenir une
valeur d’INR s’échelonnant de 2 à 4,5, déterminés dans
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Synthèse
plusieurs centres certifiés de l’ECAA avec 2 thromboplastines de référence, étaient passés sur chaque dispositif. Une
déviation de 15 % ou plus par rapport à l’INR titré avec 1 des
5 plasmas était définie par l’ECAA comme la limite de performance acceptable ; 20,3 % des dispositifs montraient une
déviation significative [23]. Deux programmes européens
d’évaluation externe de la qualité, utilisant des plasmas lyophilisés sont référencés dans la littérature, le programme de
l’ECAT [23] et le programme de la UK NEQAS [24].
Certaines limites d’utilisation existent comme par exemple
chez des patients avec anticorps antiphospholipides interférant dans la mesure du temps de Quick [25]. Ce type
d’interférence peut également exister au laboratoire et doit
être dépisté avant le début du traitement. De même, certaines pathologies comme les malformations cardiaques
univentriculaires entraînent une diminution de la saturation en oxygène associée à une augmentation du taux
d’hémoglobine. Dans ce cas, la mesure sera impossible à
cause d’une viscosité sanguine importante (observation non
publiée). À noter que dans ce cas des précautions doivent
être prises pour réaliser la mesure au laboratoire. Il convient
de prélever sur un tube dont le volume d’anticoagulant est
adapté à l’hématocrite lorsque l’hématocrite est supérieur
à 50 % [26]. Nous avons également observé des difficultés
techniques en cas d’hyperhidrose des mains, empêchant la
formation d’une belle goutte de sang. Dans ce cas la piqûre
doit être réalisée immédiatement après un séchage soigneux
des mains.
Domaine d’application – justification
du besoin clinique
Caractéristiques indispensables
pour une utilisation en biologie délocalisée
Pour l’application de la norme EN 22870, ces dispositifs
doivent pouvoir être connectés aux systèmes informatiques
de l’hôpital, notamment au système de gestion des identités pour assurer la traçabilité, et au système informatique
du laboratoire (SIL) pour permettre le pilotage à distance,
notamment la vérification des contrôles et des maintenances
et pour permettre la validation biologique a posteriori des
résultats.
Les stylos auto-piqueurs fournis avec les dispositifs destinés à l’automesure ne doivent pas être utilisés en usage
partagé. Il convient d’utiliser des lancettes à usage unique
réalisant une piqûre de profondeur standardisée permettant
l’obtention d’une goutte de sang d’environ 10 ␮L. À noter
que les autopiqueurs utilisés pour les lecteurs de glycémie
ne conviennent pas, compte tenu du volume de sang plus
faible nécessaire pour le dosage de la glycémie sur sang
capillaire.
Selon une recommandation de l’Afssaps, datant de 2003,
seuls les dispositifs permettant de déposer l’échantillon sanguin sur une bandelette ou une partie de bandelette située
à l’extérieur de l’analyseur peuvent être utilisés en usage
[27].
Chez l’enfant, l’indication des AVK est beaucoup plus
rare que chez l’adulte et concerne le plus fréquemment
la pathologie cardiaque [33]. Il s’agit essentiellement de
la prévention des accidents thromboemboliques des prothèses valvulaires cardiaques mécaniques. Chez l’enfant,
ces prothèses sont essentiellement implantées dans les malformations congénitales des valves auriculo-ventriculaires
ou aortiques. Les indications d’implantation de valves
mécaniques augmentent régulièrement ces dernières années
car on opère des enfants de plus en plus jeunes grâce à la
mise à disposition de prothèses valvulaires de petit calibre.
Les prothèses biologiques, très utilisées en pathologie valvulaire dégénérative du sujet âgé, et ne nécessitant pas de
traitement anticoagulant, ne peuvent pas être implantées
chez l’enfant, car elles dégénèrent rapidement. L’autre indication majeure du traitement par AVK chez l’enfant est la
prévention des accidents thromboemboliques dans les montages cavopulmonaires, méthode palliative utilisée dans
les malformations cardiaques univentriculaires. Dans ces 2
indications, le traitement par AVK doit être maintenu à vie,
et doit parfois débuter les premiers mois de la vie. Les autres
indications pédiatriques comme les anévrysmes géants
compliquant la maladie de Kawazaki, l’hypertension artérielle pulmonaire primitive, et la prévention des thromboses
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Urgence – surdosage en AVK
La mesure de l’INR capillaire est utile dans un contexte
d’urgence chez un patient sous AVK qui saigne ou qui doit
subir un geste à risque hémorragique en urgence [28, 29].
Cette mesure est d’ailleurs recommandée par l’HAS en
France pour la prise en charge des surdosages aux AVK,
en particulier lorsqu’il n’est pas possible de disposer du
résultat du laboratoire central dans les 30 minutes [7].
La prise en charge des accidents vasculaires cérébraux
(AVC) ischémiques représente une autre indication à la
mesure de l’INR en urgence. Selon les recommandations de
l’HAS de mai 2009, le traitement le plus efficace des AVC
ischémiques est la thrombolyse intraveineuse par administration d’activateur tissulaire du plasminogène (rt-PA) [30].
Ce traitement doit être mis en place dans les 3 heures suivant les premiers signes d’ischémie cérébrale pour avoir une
efficacité optimale [31]. Parmi les critères d’exclusion à la
thrombolyse intraveineuse, un INR supérieur à 1,7 figure en
première ligne. Dans ce contexte où chaque minute compte,
la mesure de l’INR sur un analyseur de biologie délocalisé
permet d’apporter une réponse rapide et indispensable pour
la décision thérapeutique [32].
Service de pédiatrie
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Biologie délocalisée de l’INR
intracavitaires dans les cardiomyopathies dilatées ou restrictives sont plus rares. Les indications non cardiologiques
pour la prévention ou le traitement de la thrombose veineuse
profonde existent mais sont également plus rares.
Chez l’enfant le risque hémorragique associé au traitement
AVK est estimé entre 0,5 et 12,2 % [34]. Les complications
thrombotiques sont plus rares mais leurs conséquences sont
dramatiques. Ces accidents conduisent à des séquelles neurologiques souvent graves ou à des réinterventions pour
thrombose de valves grevées d’une lourde mortalité.
Le temps nécessaire pour obtenir une bonne stabilisation
de l’INR dans la zone thérapeutique est souvent plus long
chez l’enfant que chez l’adulte, d’où un nombre de contrôles nécessaires pour atteindre cet équilibre beaucoup plus
important. À cela s’ajoutent des problématiques de prélèvements liés à un capital veineux souvent pauvre du fait
de séjours hospitaliers multiples. Pour toutes ces raisons,
la mesure de l’INR sur sang capillaire dans les services de
cardiologie pédiatrique présente un grand intérêt.
Gériatrie
L’augmentation de l’incidence de la maladie thromboembolique et la forte prévalence de la fibrillation atriale chez
les personnes âgées justifient la prescription des traitements
antivitamine K. Malgré leur efficacité démontrée, ils restent sous-prescrits dans cette population du fait du risque
hémorragique et des multiples interférences (alimentaire,
polymédicamentation. . .) [35]. Une étude réalisée chez des
résidents en centre gériatrique a montré que seulement
50 % des résidents relevant d’une indication aux AVK sont
effectivement traités [36]. Dans les institutions gériatriques
hospitalières éloignées des laboratoires centraux, le suivi
des AVK par mesure de l’INR sur sang capillaire peut permettre une amélioration de la prise en charge des résidents.
Une équipe parisienne a récemment évalué la mesure de
l’INR sur sang capillaire chez les résidents d’un hôpital
gériatrique [37]. Les résultats montrent une bonne corrélation entre les INR mesurés sur sang capillaire et les INR
réalisés au laboratoire pour cette population âgée et polypathologique.
Les cliniques d’anticoagulants
Les cliniques d’anticoagulants (CAC) interviennent dans la
gestion des traitements anticoagulants avec adaptation de
la posologie et dans l’éducation thérapeutique des patients.
L’organisation des CAC n’est pas la même dans tous les
pays européens [38]. En France, le plus souvent le patient est
prélevé par son laboratoire de proximité qui réalise l’INR
et la CAC s’interpose entre le laboratoire de proximité et le
médecin traitant pour adapter la posologie et fixer la date
du prochain contrôle. Toutefois, l’utilisation d’un dispositif de biologie délocalisée peut présenter un intérêt dans ce
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type de structure, en particulier pour les patients présentant un mauvais abord veineux. Au Pays-Bas par exemple,
les prélèvements sont réalisés dans la CAC et le recours au
dispositif de mesure de l’INR capillaire est fréquent. Une
CAC américaine a récemment publié une étude comparant
2 dispositifs de mesure de l’INR capillaire en biologie délocalisée, le Coaguchek XS Plus et l’i-STAT à une méthode
classique de laboratoire. Elle souligne l’importance de vérifier l’exactitude et la précision de ces dispositifs [39].
Biologie délocalisée de l’INR
et réglementation
Pour pouvoir être utilisés en délocalisé par les services
cliniques, ces appareils doivent répondre aux exigences
réglementaires et permettre l’application de la norme EN
ISO 22870 qui définit les exigences concernant la qualité
et la compétence pour la réalisation d’examens de biologie médicale délocalisée (EBMD). Cette norme place les
EBMD sous la responsabilité d’un biologiste qui aura participé à leur évaluation, et qui doit s’assurer de la bonne
formation du personnel utilisateur et de la qualité des résultats rendus. Une règle importante est que la fiabilité des
résultats des examens obtenus par des analyseurs de biologie délocalisée doit être équivalente à celle des examens
effectués dans un laboratoire de biologie médicale. Pour se
faire, la connectivité des appareils doit permettre leur pilotage à distance par le laboratoire. La Société française de
biologie clinique (SFBC) a récemment publié des recommandations pour l’accréditation des laboratoires pour les
EBMD [40]. Ces recommandations concernent toutes les
étapes du processus d’implantation d’un dispositif permettant de réaliser des examens de biologie médicale en dehors
du laboratoire de biologie médicale. Nous décrivons cidessous les particularités de la mesure délocalisée de l’INR.
Les processus impliqués dans la maîtrise de la mesure délocalisée de l’INR sont résumés sur la figure 1.
Maîtrise de la phase pré-analytique
La phase pré-analytique est une étape critique et difficile
à maîtriser pour la biologie délocalisée. En effet, la norme
EN ISO 22870 exige une traçabilité sans faille des analyses réalisées en dehors du laboratoire central [41]. La
possibilité de connecter les appareils de mesure de l’INR
sur sang capillaire permet de répondre à ces critères. Les
sociétés proposant des analyseurs de mesure de l’INR délocalisés disposent de logiciels informatiques permettant de
connecter leur dispositif au SIL : le logiciel IT1000 associé à l’analyseur CoaguChek XS Pro (Roche), l’interface
AegisPOC associée à l’INRatio (Alere) et l’interface QML
(Telcor) associée à l’i-STAT (Abbott). Ces outils permettent
65
Synthèse
- Justification du besoin médical
- Application d’un accord clinico-biologique préalable de juste prescription
1. Prescription
médicale
- Prélèvement : goutte de sang au doigt du patient, absence d'identification spécifique de l'échantillon
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- Aucun traitement particulier avant l'analyse
2. Phase préanalytique
- Enregistrement des non-conformités pré-analytiques
- Identification de l’opérateurau niveau de l’analyseur – vérification de l’état d’habilitation
- Identification du patient : déclinaison orale de l’identité, bracelet, accès au dossier
- Sélection du patient dans la liste des patients hospitalisés dans l’unité incrémentée dans l’analyseur
3. Phase
analytique.
Personnel
unité
de soins
- Réalisation de l’analyse par l’opérateur habilité
- Transmission du résultat au médecin, décision thérapeutique
- Elimination des bandelettes et dispositif de piqure selon les procédures hygiène et sécurité de l’établissement
- Nettoyage de l’analyseur
- Passage des contrôles de qualité
- Gestion des CQI et des EEQ
- Suivi de la reproductibilité et des comparaisons de méthodes
4. Phase
analytique
personnel
LABM
- Vérification du bon entretien de l’analyseur
- Intégration du résultat dans le dossier patient
- Validation biologique et interprétation dans le contexte clinique a posteriori (remontée du résultat sur le SIL)
- Edition d’un compte rendu d’examen intégré dans le dossier médical patient
5. Phase postanalytique
- Suivi et analyse des non-conformités liées à l’utilisation de l’analyseur
Figure 1. Description des processus impliqués dans la maitrise de la mesure délocalisée de l’INR. D’après Vaubourdolle et al. [40].
de tracer la date et l’heure de réalisation de la mesure,
l’identité du patient prélevé, le numéro de lot de bandelette
utilisé et l’identité de la personne ayant réalisé l’analyse.
Via ces logiciels, les résultats d’INR sont ensuite transmis
sur le SIL et sont validés a posteriori par le biologiste. Ainsi,
ces examens réalisés en dehors du laboratoire sont tracés et
sauvegardés comme toute autre analyse de biologie médicale. Dans le cas où l’analyseur de mesure de l’INR n’est
pas connecté, le biologiste responsable doit mettre en place
une traçabilité efficace pour recueillir et conserver toutes
ces données.
66
Une autre exigence de la norme EN 22870 concerne
l’habilitation du personnel soignant réalisant la mesure dans
les services de soin. Le biologiste responsable délègue la
réalisation de la mesure de l’INR au personnel soignant
et doit s’assurer de sa formation-habilitation. Classiquement, la formation initiale est réalisée par le personnel
du laboratoire et comprend une présentation de l’appareil,
une démonstration de mesure, une explication des différents messages d’erreur et leur interprétation, mais aussi un
rappel théorique sur les AVK et l’INR, le personnel soignant ayant suivi la formation est habilité par le biologiste
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Biologie délocalisée de l’INR
responsable au cours d’un entretien individuel. Pour le
CoaguChek XS Pro, il reçoit alors un « login opérateur »
personnel qui permet de déverrouiller l’analyseur avant son
utilisation. Après cette habilitation initiale, le biologiste
doit s’assurer régulièrement du maintien ou renouvellement
de l’habilitation du personnel soignant. Le développement
de programmes de « e-learning » répond parfaitement
à cette problématique. Disponibles sur le réseau intranet
de l’hôpital, le programme Cobas-Academy (Roche) ou
l’interface AegisPOC (ALERE) proposent des quizz ou
des exercices plus ludiques personnalisables pour s’assurer
du maintien des connaissances du personnel soignant. Un
nombre minimal de mesures réalisées sur une période donnée par un opérateur peut également être un critère de
maintien de l’habilitation. Si le personnel soignant échoue
au questionnaire, son login opérateur est bloqué sur le CoaguChek et il ne peut plus utiliser l’analyseur. Une nouvelle
formation réalisée sur site par le personnel du laboratoire
peut alors être envisagée.
Maîtrise de la phase analytique
Avant la mise en place d’un analyseur de mesure délocalisée
de l’INR, une vérification/validation des méthodes doit être
réalisée. En pratique, la répétabilité est très difficile à approcher. La mesure en parallèle de l’INR sur sang capillaire
et de l’INR sur sang veineux par la méthode du laboratoire sur une dizaine de patients permettra de s’assurer de
l’équivalence des 2 méthodes. Les résultats seront comparés
avec une méthode adaptée [42].
Pour garantir la qualité des résultats obtenus avec les analyseurs de biologie délocalisée, la norme EN ISO 22870
impose le passage régulier de contrôles de qualité interne
(CIQ), qui permettront d’évaluer la reproductibilité du dispositif, et la participation à un programme d’Évaluation
externe de la qualité (EEQ). Le CIQ liquide proposé par
la société Roche est adapté à une utilisation par le personnel soignant. Ce contrôle lyophilisé est fourni avec une
pipette de tampon pré-remplie. Il suffit de couper l’embout
de la pipette, de verser tout le contenu dans le flacon et
d’attendre la solubilisation. Le contrôle doit être utilisé
dans les 30 minutes suivant sa reconstitution. La mesure
s’effectue ensuite comme pour un patient. Les résultats sont
transmis sur le logiciel IT1000 et le biologiste responsable
peut suivre à distance leur conformité sur des graphes de
Levey-Jennings. La fréquence de passage des CIQ doit être
déterminée par le biologiste responsable, selon la fréquence
d’utilisation de l’analyseur. Le CIQ doit au minimum être
passé à chaque changement de lot de bandelettes-test. Pour
les analyseurs non connectés, les modalités de gestion des
CIQ devront être déterminées par le biologiste.
Le programme EEQ de l’ECAT est adapté aux analyseurs
de la gamme CoaguChek XS (informations disponibles
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sur le site www.ecat.nl/information/poct/). Chaque coffret
comprend 4 flacons de plasma lyophilisé dont les valeurs
d’INR sont comprises entre 2 et 4,5. Le coffret contient également la solution de tampon nécessaire à la reconstitution
des contrôles. La reconstitution est très simple, adaptée aux
soignants ou aux patients car cet EEQ est également destiné aux patients pratiquant l’automesure de l’INR. Après
reconstitution, les solutions sont stables 6 heures à température ambiante et il est possible de réaliser les mesures sur
4 analyseurs différents avec le même coffret. Les résultats
sont saisis sur le site de l’ECAT et analysés. Ce système
d’EEQ permet de qualifier chaque analyseur individuellement. L’organisme préconise un passage minimum par
an ou à chaque changement de lot de bandelettes-test. Il
n’y a pas d’analyse classique avec calcul de biais ou de
z-score, l’analyse des résultats conclut à la conformité ou
non de l’appareil testé. Le programme de la UK NEQAS
comprend 3 ou 4 exercices par an avec 2 échantillons par
exercice.
Le passage des CIQ et des EEQ peut être réalisé par le
personnel du laboratoire ou le personnel soignant sous la
responsabilité du biologiste. Les dispositifs de mesure de
l’INR ne nécessitent aucune maintenance, si ce n’est un
nettoyage régulier de l’appareil, qui doit être géré par les
utilisateurs.
Maîtrise des non-conformités
Les recommandations de la SFBC pour la gestion des nonconformités doivent être appliquées [43]. Il existe peu de
non-conformités spécifiques à la mesure de l’INR capillaire. Il faut bien insister auprès des utilisateurs sur la
nécessité de respecter un délai inférieur à 15 secondes entre
la piqûre au bout du doigt et le dépôt du sang sur la bandelette. Suivant les organisations locales, les commandes
de consommables et de contrôles de qualité peuvent être
gérées soit par le laboratoire soit par le service clinique.
Quel que soit le mode de gestion, une attention particulière
devra être portée à l’identification des nouveaux lots de bandelettes afin de s’assurer que chaque nouveau lot a bien été
contrôlé par le passage d’un CIQ avant son utilisation.
Maîtrise de la phase post-analytique
La validation biologique des examens de biologie médicale délocalisés est différente des examens réalisés dans un
laboratoire de biologie médicale. En effet, par définition,
le clinicien dispose des résultats avant toute interprétation
biologique. La législation prévoit donc une dérogation et
autorise la validation biologique différée dans le cadre de
la biologie médicale délocalisée [44].
La possibilité de connecter les analyseurs de mesure de
l’INR au système informatique du laboratoire permet de
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Synthèse
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faciliter la validation biologique et d’intégrer les INR réalisés en délocalisé au dossier biologique du patient. Un
compte rendu de résultat spécifique à l’INR mesuré sur
sang capillaire doit également être édité, avec interprétation
médicale du résultat et transmis dans le service clinique. Si
le nom de la personne ayant réalisé l’analyse n’apparaît pas
sur le compte rendu de résultat, cette information doit être
tracée à un autre endroit (logiciel informatique ou traçabilité
manuelle si l’analyseur n’est pas connecté).
Conclusion
L’implication des biologistes dans la biologie délocalisée
de l’hémostase est récente. Pour un examen comme l’INR,
qui est réalisable au laboratoire pour un coût moindre, la
justification de recourir à la biologie délocalisée doit être
clairement argumentée. Mais comme nous l’avons vu, elle
ne repose pas seulement sur la notion de besoin de résultats en urgence. De plus, bien qu’il s’agisse d’un même
examen, l’INR réalisé avec les analyseurs de biologie délocalisée relève de processus préanalytique et analytique
différents de l’INR réalisé sur les automates du laboratoire, ce qui implique des différences dans la réalisation
des vérification/validation de méthode, et le besoin d’une
codification spécifique de l’acte à la nomenclature. Pour
ces raisons, des recommandations sont en préparation par
la sous-commission « circulation extracorporelle et biologie délocalisée » du GEHT (Groupe d’étude sur l’hémostase
et la thrombose) pour compléter les recommandations de la
SFBC concernant les spécificités de l’hémostase.
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