
Journal Identification = ABC Article Identification = 0904 Date: October 25, 2013 Time: 9:15 am
Ann Biol Clin, vol. 71, sp´
ecial 1, novembre 2013 63
Biologie délocalisée de l’INR
pour l’obtention de sang capillaire est très simple, mais il
doit être réalisé avec des systèmes dédiés et les fabricants
doivent fournir des dispositifs de prélèvement capillaire à
usage unique permettant une piqûre bien standardisée, afin
d’obtenir une goutte de sang d’environ8à10L et d’éviter
la contamination du sang par des extraits tissulaires qui
pourraient affecter les résultats du TQ. En cas d’utilisation
de ces dispositifs au moment du relais héparine-AVK, il
est important de vérifier que les réactifs des bandelettes
contiennent un neutralisant de l’héparine, ce qui est le cas
pour le Coaguchek XS et l’INRatio2.
Performances analytiques
La performance analytique de ces dispositifs de mesure
de l’INR à partir d’un prélèvement capillaire a fait l’objet
de nombreuses études [1]. Plusieurs, dont les études mul-
ticentriques menées par l’European concerted action on
anticoagulation (ECAA) ont montré que les critères de
l’OMS pour déterminer l’ISI et le TQ moyen normal sont
applicables pour la calibration des dispositifs de mesure
de l’INR capillaire [10]. L’ISI d’un dispositif d’ancienne
génération, le TAS (cardiovascular diagnostics) déterminé
selon les critères de l’OMS est proche de celui annoncé
par le fabriquant [11]. Ces dispositifs sont fournis avec des
valeurs de TQ moyens normaux, prédéterminées pour les
cartouches tests. L’étude de Tripodi, réalisée en 1997 sur le
TAS indiquait que la valeur prédéterminée pour un lot donné
de cartouches tests pouvait être significativement différente
des valeurs mesurées et concluait que cette valeur devait
pouvoir être vérifiée et changée le cas échéant. À notre
connaissance, ceci n’est pas proposé avec les dispositifs
actuels [11].
La reproductibilité, bien que difficile à déterminer avec un
échantillon de sang total, peut être approchée en testant 2
échantillons de sang natif à partir de 2 prélèvements capil-
laires différents pour chaque patient dans la même série.
Dans l’étude de Kaatz, le CV obtenu dans ces conditions
est égal à 3,14 % pour le Coaguchek, ce qui est cliniquement
acceptable [12].
La reproductibilité est le plus souvent appréciée grâce aux
contrôles de qualité liquides. Dans notre expérience avec le
Coaguchek XS Pro, le CV est compris entre 3,4 % et 6 %
avec le contrôle liquide CoaguChek PT controls (Roche)
(résultats non publiés).
L’exactitude de la mesure est essentiellement fonction de
la calibration. Elle a été évaluée pour le Coaguchek S®en
comparant, pour 56 patients traités par la coumadine, les
INR obtenus avec le Coaguchek S®sur sang natif et les
INR mesurés par méthode classique sur plasma citraté avec
2 préparations de références internationales pour la throm-
boplastine (la rTF/95 recombinante humaine et la RBT/90
de cerveau de lapin). Les INR mesurés avec le Coaguchek
S®et la méthode classique sont statistiquement différents
(p <0,001), mais ces différences n’ont pas de conséquen-
ces cliniques car les résultats obtenus par l’une ou l’autre
mesure ne conduisent pas à des ajustements thérapeutiques
différents. Ces différences sont inférieures à 0,4 unité [13].
La variabilité entre plusieurs lots de bandelettes tests pour le
Coaguchek XS a été étudiée et est cliniquement acceptable
[14].
De nombreuses études ont montré une bonne corrélation
entre les mesures de l’INR à partir de prélèvements capil-
laires et les méthodes dites « standard » de laboratoire.
La majorité des études publiées concernent le CoaguChek
qu’il soit utilisé en automesure pour le XS ou en usage par-
tagé pour le XS Plus, ou le XS PRO. Ces études indiquent
le plus souvent une bonne concordance avec les mesures
du laboratoire [15, 16]. En particulier, l’étude de Plesh,
réalisée selon les exigences internationales (ISO 17593 :
2007 standard) [17] a montré que le CV pour l’imprécision
de l’INR s’étend de 2 à 3,2 % pour les échantillons de
sang veineux et de 2,9à4%pour les échantillons de
sang capillaire analysés sur le CoaguChek XS [18]. Des
discordances entre les INR veineux et INR capillaires,
plus importantes pour des INR élevés ont été décrites [1].
Une étude récente menée chez des patients en surdosage,
conclut que le Coaguchek XS Plus donne des résultats
comparables au laboratoire pour des INR compris entre
4,5 et 8 [19]. Les comparaisons concernant l’INRatio aux
méthodes de laboratoires indiquent également des perfor-
mances satisfaisantes [20, 21], de même que pour l’i-Stat
[22].
Des contrôles de qualité non réactifs et réactifs sont pro-
posés par les fabricants. La mise sous tension de l’appareil
déclenche une vérification des composantes et des fonctions
électroniques. Pour les nouvelles générations d’appareils
(Coaguchek XS®et INRatio2®), des contrôles de qualité
sont intégrés à chaque bandelette test, ce qui permet prin-
cipalement de vérifier que la bandelette n’a pas été altérée
durant sa conservation. Les bandelettes se conservent à tem-
pérature ambiante mais doivent être protégées de la lumière
et de l’humidité. La société Roche propose également un
contrôle de qualité liquide avec une valeur connue d’INR
pour les appareils destinés à l’usage partagé (Coaguchek
XS Plus et XS Pro). Il n’existe cependant aucune recom-
mandation sur la fréquence de passage de ce contrôle [16].
Une étude européenne récente souligne l’importance de
mettre en place un contrôle externe de la qualité, y compris
pour les dispositifs utilisés par les patients. Il s’agit d’une
étude menée par l’ECAA et l’European concerted action
on thrombosis (ECAT), qui a testé 523 dispositifs apparte-
nant à des patients à qui il était demandé d’apporter leur
analyseur dans une des 9 cliniques des Pays-Bas partici-
pant à l’étude. Cette étude a été réalisée avec le CoaguChek
XS. Cinq plasmas artificiellement déplétés pour obtenir une
valeur d’INR s’échelonnant de 2 à 4,5, déterminés dans
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