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INTRODUCTION
La présence de moisissures en milieu intérieur est devenue un sujet de
préoccupation tant pour les professionnels de la santé que pour la population en
général. En effet, au cours des dernières années, de plus en plus d’études
effectuées en Amérique du Nord et en Europe ont fait ressortir un lien possible
entre la présence de moisissures en milieu intérieur et diverses atteintes à la
santé [113]. Les professionnels de santé sont ainsi, de plus en plus sollicitées par
les citoyens dans leur recherche de solutions aux problèmes d’humidité
excessive, d’infiltration d’eau et de moisissures.
Le présent travail est basé sur une revue de la littérature à jour sur le sujet
en première partie. Le premier chapitre résume les divers aspects des allergies.
La biologie des moisissures, avec un aperçu de leur classification, de leur cycle
de vie, de leurs conditions de croissance et enfin, de leur présence dans le milieu
intérieur sont présentés au deuxième chapitre. Les effets sur la santé sont
également présentés. Outre les composantes fongiques à effets nocifs, ce
chapitre fait état des principaux effets possibles sur la santé, résume les
connaissances épidémiologiques sur le sujet, puis discute du lien de causalité.
Les résultats préliminaires d’un audit environnemental effectué au domicile de
patients ayants des allergies sont discutés en deuxième partie.
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PREMIERE PARTIE
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CHAPITRE I : L’ALLERGIE
I. DEFINITION
Allergie (du grec Allos - autre- et ergos - action) est une réaction anormale,
inadaptée exagérée, ou même excessive du système immunitaire, consécutive à
un contact avec une substance étrangère à l’organisme, qu’on dit allergène. Il
s’agit de substances qui sont habituellement bien tolérées, mais considérées à
tort comme dangereuses par nos cellules. Ainsi, une substance tout à fait
inoffensive pour certains peut provoquer une réaction allergique chez une
personne sensibilisée.
La réaction allergique se manifeste sous la forme d’asthme, de rhinite,
d’urticaire, d’oedèmes ou encore de conjonctivite. L'allergie est également
appelée hypersensibilité
La prédisposition familiale, appelée aussi terrain « atopique » est un facteur
aggravant. Un malade peut être sensible à plusieurs allergènes, il s’agit alors du
"syndrome de polyallergies" [42].
II. MECANISME D’INSTALLATION
Quelle que soit leur forme, les phénomènes allergiques nécessitent deux phases
II.1 Phase initiale d’induction
Lors du premier contact entre l'organisme et l'allergène (moisissures,
acariens, poils de chat…), les macrophages stimulent des lymphocytes B et T.
Ces différentes cellules communiquent entre elles au moyen de leurs protéines
membranaires mais aussi grâce à des médiateurs qu'elles produisent comme les
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interleukines (IL). Les plasmocytes issus de cette cascade de réactions
produisent alors des IgE spécifiques de l'allergène d'origine. Cette première
phase appelée "induction de l'allergie" se termine avec la fixation des IgE sur
les basophiles et mastocytes [88].
II.2. Phase de la réaction allergique
La réaction allergique proprement dite peut alors débuter. L'organisme est
prêt à recevoir pour la seconde fois l'allergène. Ce dernier vient se fixer
directement sur les IgE des basophiles. Ce qui provoque leur dégranulation
(libération de petites vésicules contenant des substances chimiques). Ces
vésicules contiennent entre autres de l'histamine, qui joue un rôle clé dans
l'allergie puisqu'elle est à l'origine d’une vasodilatation, une augmentation de la
perméabilité des capillaires et une contraction des fibres musculaires lisses. Les
effets sont immédiats et habituellement localisés. Certaines réactions se
produisent plusieurs heures ou même plusieurs jours après l’exposition. Elles
sont généralement appelées réactions d’hypersensibilités retardées cependant
une réaction anaphylactique peut se produire quelques minutes seulement après
une exposition, elle s’accompagne d’une diminution sévère de la tension
artérielle pouvant mener à l’arrêt cardiaque [88].
III. ACTEURS CELLULAIRES ET CHIMIQUES
Les réactions allergiques font suite à l’activation de cellules cibles par le
capping d’anticorps de type IgE sur leur membrane. Cette activation est
responsable d’une cascade chimique faisant appel à plusieurs acteurs.
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III.1. LES ACTEURS CELLULAIRES
III.1.1. Les mastocytes tissulaires
Le mastocyte est une cellule centrale dans l’allergie. Il porte à sa surface
des immunoglobulines membranaires de type IgE qui ont un rôle de récepteur
aux allergènes. Il s’agit de cellules de grande taille, remplies de vésicules,
contenant des molécules diverses impliquées dans les phénomènes allergiques,
essentiellement l’histamine, les protéoglycanes et les protéases. Après fixation
de l’allergène sur les récepteurs membranaires elles libèrent de nombreux
facteurs impliqués dans la réaction allergique et dont le principal est l’histamine
[88].
III.1.2. Les basophiles
Ce sont des cellules de la lignée granulocytaire, qui dérivent des
précurseurs localisés dans la moelle osseuse et sont essentiellement des cellules
du sang. Elles représentent moins de 1% des leucocytes sanguins. Chez les
sujets atopiques, on note une augmentation significative du nombre de
polynucléaires basophiles (70 mm3 contre 50 chez les sujets témoins) [88]. Les
mastocytes et les basophiles sont donc fort justement qualifiés de cellules
« starter » de la réaction d’allergie, mais elles n’en sont qu’un maillon et elles
sont surtout le prélude à une inflammation plus durable et génératrice de
nouvelles sensibilisations allergiques.
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